La célébration des messes novendiales par des cardinaux anciens préfets de dicastères a en effet surpris. Or cette cessation des fonctions est pleinement prévue par le droit de l’Église et elle est mentionnée dans la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis. En effet, à la port du pape, tous les chefs des dicastères « cessent leurs fonctions ». Cela ne vaut pas pour ceux qui exercent les « affaires courantes », ce terme du droit administratif français étant aussi employé dans le droit canonique qui rappelle que deux responsables ne voient pas leur fonction cesser: le Camerlingue et le grand Pénitencier. Dans le premier cas, c’est en raison de la nécessité d’une administration minimale des biens et finances du Saint-Siège, mais aussi de la préparation et de l’organisation du Conclave, même si la Collège des cardinaux entre en jeu dans le jeu du gouvernement provisoire de l’Église. Dans le second, ce sont les nécessités du salut des âmes, qui est la loi suprême de l’Église, qui peuvent justifier cette non-cessation des fonctions.
Lison cet extrait d’Universi Dominici Gregis:
14. Selon l’art. 6 de la Constitution apostolique Pastor bonus, à la mort du Pontife, tous les Chefs des Dicastères de la Curie romaine, c’est-à-dire le Cardinal Secrétaire d’État, les Cardinaux Préfets, les Archevêques Présidents, ainsi que les membres de ces mêmes Dicastères, cessent leurs fonctions. Exception est faite pour le Camerlingue de la Sainte Église Romaine et pour le grand Pénitencier, qui continuent à s’occuper des affaires courantes, soumettant au Collège des Cardinaux ce qui aurait dû être référé au Souverain Pontife.
De même, conformément à ce que stipule la Constitution apostolique Vicariæ potestatis (n. 2 § 1), le Cardinal Vicaire général pour le diocèse de Rome ne quitte pas sa charge pendant la vacance du Siège apostolique et il en est de même du Cardinal Archiprêtre de la Basilique vaticane et Vicaire général pour la Cité du Vatican, pour ce qui relève de sa juridiction.