Sur RITV, Jeanne Smits rapporte l’intervention délirante de l’archevêque de Chieti-Vasto, Mgr Bruno Forte, le jour même de Pâques. Il a publiquement réprimandé les quelques paroissiens ayant refusé de communier dans la main :
« Permettez-moi de faire la clarté sur un point. Il y a eu trois personnes qui n’ont pas voulu recevoir la communion dans la main. »
Voici son explication mensongère :
« Alors, avant toute chose, dans le Nouveau Testament, Jésus dit : labete [λάβετε]. Le verbe lambano [λαμβάνω] en grec signifie “prendre dans la main”. Pendant des siècles, l’Eglise a toujours pris la communion dans la main. Ce n’est qu’au cours de quelques siècles obscurs, par crainte du manque d’hygiène, que ce geste a été remplacé par celui de la prendre dans la bouche, mais grâce à Dieu, aujourd’hui, nous sommes tous adultes, nous nous lavons les mains, et la communion se prend donc dans la main, par le geste humble de tendre la main et de la recevoir. Ceux qui ne le font pas commettent un acte d’orgueil, ils se croient plus sages et plus experts que le pape et les évêques qui ont décidé que la communion se prend dans la main. S’il vous plaît, soyez humbles et obéissants à l’Eglise, au moins au moment où vous communiez ; recevez Jésus en faisant sa volonté qui est celle exprimée dans l’Eglise, par le pape et les évêques. »
Il semble que l’archidiocèse de Chieti-Vasto soit l’un des diocèses du monde où la communion sur la langue reste « interdite » depuis le COVID. L’admonestation de Bruno Forte s’éloigne totalement des préoccupations sanitaires qui sont absentes du communiqué de l’archidiocèse daté du 12 avril 2024 imposant la réception de la communion dans la main.
Après le Concile Vatican 2, la distribution de la communion dans la main s’est d’abord répandue de manière illégale, au mépris des dispositions canoniques en vigueur ; elle n’a ensuite été autorisée que par exception, et encore à un rythme très divers selon les pays, sous la forme d’une « désobéissance légitimée » comme l’a appelé Mgr Nicola Bux. L’abus s’est ensuite répandu jusqu’à finir par ressembler à la « norme », mais aucune norme de l’Eglise catholique n’interdit la communion sur la langue, quoi qu’en dise Mgr Forte.
Au contraire, les textes pontificaux affirment le droit du fidèle de recevoir la communion sur la langue. Prétendre le contraire est un mensonge.
Jeanne Smits revient sur le mot λάβετε. Le verbe grec correspondant signifie bien « prendre », mais il a aussi le sens de « recevoir » ou « accueillir », rappelle La Nuova Bussola, et c’est ainsi qu’il a été traduit en latin (par exemple : « accipite » dans le récit de l’institution de l’Eucharistie comme dans le texte de la messe traditionnelle latine).