Tout est bien qui finit bien – mais la cathédrale de Metz, que son évêque avait déjà laissé transformer en gymnase, a échappé à un concert qui, manifestement, n’y avait pas sa place – déjà, parce qu’il était profane et que le Concordat qui a toujours cours en Alsace-Moselle n’autorise pas toutes les avanies. Le 14 mars devait en effet s’y tenir un concert de l’artiste Keiji Haino, ainsi décrit par un site spécialisé en musique électronique :
« Quoi de plus normal dès lors que de voir invité Keiji Haino pour une session imprimée en concert, soit le pendant le plus radical de la noise contemporaine. Et à entendre les quatre pistes qui parcourent ce volet de Zeitkratzer Electronics, on imagine sans peine la terreur qui s’est emparée de chaque auditeur en présence (mais aussi l’admiration dont ceux-ci ont fait preuve à en entendre les acclamations qui s’en suivirent). Des minutes durant, l’ambiance s’installe et le climat se fait rapidement polaire avec l’arrivée d’une voix féminine qui n’a d’humaine que la présence.
Et c’est d’ailleurs cette voix, menaçante au possible, qui formera le fil conducteur de cette longue descente aux enfers. Tantôt susurrée, violée, agressée, hurlée ou encore défigurée, cette voix est un appel à l’assassinat. Une femme hurlant à son propre assassinat, entourée de spectres furtifs prenant tour à tour la forme de borborygmes, de souffles environnants et d’impulsions sonores aigües. Les tunnels de son se forment et se déforment, ne laissant entrevoir la lumière que pour quelque secondes seulement, avant de se refermer et de vous emmener à nouveau dans une autre antichambre de la mort.
[…] De longues minutes passent et l’ambiance s’électrifie, la voix a disparue et a maintenant laissé sa place à un tournoiement ad nauseam de matières métalliques. La tête se détourne mais le corps exulte. Alors comme ultime achèvement, la voix revient par alternance pour finalement envahir tout l’espace de sa pleine déstructuration alors que des batteries infernales martèlent le sol à mains nues depuis plusieurs minutes déjà. Glaçant et foudroyant, cet ouroboros final est imposant par son lyrisme morbide ».
Le chanoine Didier Schweitzer a indiqué que la cathédrale comme le diocèse avaient donné leur accord : » «c’est le centre Pompidou qui a décidé de reporter le concert dans leur lieu. De notre côté, nous avions donné notre feu vert. Nous avions eu des échos positifs au sujet de l’artiste, qui s’était engagé à respecter» la cathédrale. On se demande comment on peut respecter une cathédrale avec une voix qui est « un appel à l’assassinat« , des « batteries infernales » ou un « lyrisme morbide« . Bref.
Des fidèles se sont émus, une vidéo est même parue en ligne – avec des extraits; en fin de compte, le centre Pompidou de Metz, organisateur, a rapatrié la manifestation dans ses murs. Alleluia !
« Le chanoine Didier Schweitzer a indiqué que la cathédrale comme le diocèse avaient donné leur accord : ” «c’est le centre Pompidou qui a décidé de reporter le concert dans leur lieu. De notre côté, nous avions donné notre feu vert. »
C’est très révélateur. Le clergé moderniste ne s’opposait pas à la profanation de la cathédrale.
A Metz ce n’est pas la première fois…
Ah!ces fransquillons! La Lorraine se portrait mieux si Elle etait encore Lotringen!