Le 26 février, le journal La Nouvelle République a publié une série d’articles sur les fidèles attachés à la messe traditionnelle en Touraine : Messes en latin en Indre-et-Loire : « On vient pour le sens du sacré », des messes en latin sous surveillance ou encore En Indre-et-Loire, les écoles catholiques hors contrat se déploient. (Disponible intégralement pour les abonnés au journal)
On peut notamment y lire une interview de Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, sur le sujet où l’archevêque manifeste peu de bienveillance et une certaine méconnaissance des raisons de l’attachement à l’ancienne forme liturgique. Jean-Pierre Maugendre lui répond dans une tribune de Renaissance Catholique (extrait ci-dessous)
Mgr Jordy explique le développement du mouvement traditionaliste en Indre-et-Loire par la crise du Covid 19. « Il y a eu une forme d’inquiétude des gens, de refuge dans l’entre-soi. C’était aussi une manière de manifester contre l’Etat ». Il est à tout le moins surprenant, dans la bouche d’un évêque, qu’à aucun moment ne soit évoquée, même sous forme d’hypothèse, la possibilité d’une motivation religieuse de la part des personnes qui ont découvert, à l’occasion du confinement, des églises dans lesquelles les consignes de suspension du culte étaient sans doute moins sévèrement appliquées qu’en d’autres endroits. Qu’un catholique puisse être, tout simplement, à la recherche d’un lieu où se célèbre la messe ne semble pas faire partie de l’univers mental de Mgr Jordy. Dans sa bonté monseigneur de Tours tolère la célébration de l’ancien rite. Cependant il le précise : « Les homélies ne sont pas contrôlées mais j’ai des retours. Je suis très attentif ». Le lecteur, haletant, aimerait en savoir plus. Y aurait-il des vérités de la foi remises en cause, des hérésies propagées et librement diffusées. Que nenni ! La défense de la foi ne fait pas partie des préoccupations de Mgr Jordy. Ce qui l’intéresse ce sont « les positions sociétales (…) et politiques ». Le problème c’est « un noyau dur qui ancré dans un choix de société qui ramène à 1950 et selon lequel il faut recréer la chrétienté ». Une part de notre drame est que ce noyau dur ne fait qu’être fidèle à l’enseignement constant de l’Eglise depuis deux millénaires et, en particulier, à l’encyclique sur la Royauté Sociale du Christ de Pie XI Quas primas (11 décembre 1925). Comment réagira Mgr Jordy lorsqu’à l’occasion du centenaire de cette encyclique, en décembre prochain, on lui rapportera qu’un prêtre a osé citer de bien incorrects, quoique revêtus du sceau pontifical, propos : « L’espoir d’une paix durable entre les peuples ne brillera jamais tant que les individus et les Etats s’obstineront à rejeter l’autorité de notre Sauveur (…) Ce serait une erreur honteuse de dénier au Christ-Homme la puissance sur les choses civiles quelles qu’elles soient (…) Que les chefs des nations ne refusent donc pas de rendre par eux-mêmes et par le peuple à la puissance du Christ leurs hommages publics de respect et d’obéissance » ?