On peut imaginer que parmi les intervenants il n’y aura pas de théologien ni de canoniste extérieur à la FSSPX, faisant de cet exercice de réflexion, organisé par l’association CREDO, qui oeuvre sous la responsabilité du district de France de la FSSPX, une opération d’auto-justification, pour ne pas dire de propagande interne… L’objectif des 4 ateliers proposés est défini ainsi :
comment répondre à ces objections :
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Sacrer des évêques sans mandat pontifical et contre l’avis de Rome est schismatique.
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Sacrer sans mandat pontifical par crainte de l’avenir, c’est manquer de Foi et de confiance en Dieu. Un catholique authentique aurait laissé faire la Providence.
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Il existe aujourd’hui des communautés qui ont conservé le trésor de la Tradition. Les conditions de 1988 ne sont donc plus réunies, l’état de nécessité ne se justifie plus.
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Les sacres dans la FSSPX ont pour raison profonde des divergences doctrinales avec l’enseignement du Magistère. Tout comme les orthodoxes et les protestants qui se sont séparés de l’Église en leur temps, le péché de schisme des lefebvristes s’est doublé de celui d’hérésie.
En voici la présentation :
8 octobre 2024. Au bout d’une vie de dévouement et de sacrifices, Mgr Tissier de Mallerais rend son dernier souffle. Il sort de cette vie à la fois vaincu par les longues années d’un combat difficile et épuisant, et vainqueur de ce combat, ayant porté la Croix aux quatre coins du monde, baptisant, confirmant, ordonnant des prêtres fidèles à la Tradition, prêchant l’Evangile, entendant les confessions, et surtout célébrant la messe – sa mission principale, depuis son engagement des premiers temps aux côtés de Mgr Lefebvre. Une vie d’évêque dans sa plus simple et fidèle expression, à l’image de la simplicité et de la fidélité de Dieu à poursuivre le pécheur de sa miséricorde.
Évêques, prêtres, amis et fidèles de la FSSPX ont alors joint leurs voix dans une prière commune, pour le repos de l’âme de ce Prince d’Eglise à qui tous devaient quelque chose. Et dans le même temps, une rumeur a frémi et grandi, passant de rumeur à fureur, et se communiquant au-delà des cercles de la Fraternité, comme une évidence : « Ils vont sacrer des évêques, il faut sacrer des évêques ! »
Une évidence ? « Ils » ? Mais de qui et de quoi parle-t-on ? Des deux derniers évêques de la FSSPX, bien sûr, et des prêtres qu’ils vont forcément devoir sacrer, s’ils ne veulent pas non plus disparaître sous le poids de leur charge ! Et chacun d’émettre son avis, de prendre parti ou pari sur qui devrait être candidat à cette élection.
Mais depuis quand sacrer des évêques sans mandat épiscopal, et sans l’aval de Rome, est devenu une évidence ? Qui, parmi les commentateurs les plus prolifiques, est capable de définir précisément l’état de nécessité, et de lui appliquer la situation présente ? A l’inverse, certains s’autorisent de leur côté à décréter qu’il ne faut surtout pas sacrer de nouveaux évêques, car la situation n’est plus la même… ou parce qu’il faudrait attendre un autre homme providentiel de la stature d’un Mgr Lefebvre, que la Providence susciterait en son temps. En bref, chacun a son avis et la plupart le donne.
Cela dit, il reste vrai aussi que beaucoup de clercs et de fidèles, membres de l’Eglise, attachés à la Tradition, participants du combat de sa sauvegarde, attachés à la Fraternité comme à une famille, s’inquiètent légitimement de la « suite ». C’est humain, après tout. Cependant, un tel événement et toutes les émotions et débats qu’il suscite ont au moins le mérite de témoigner d’un fait : la crise de l’Eglise n’est pas finie, son évolution non plus, et de nouveaux chapitres s’écrivent, différents des précédents, et certainement des suivants.
Pour tenir dans la durée de ce combat et surmonter les vagues successives des crises dans la crise, il apparaît plus que jamais nécessaire d’être armé pour garder la droite ligne. Connaître ce qu’est l’état de nécessité, comprendre ce qu’est profondément la crise de l’Eglise, savoir qui peut sacrer et quand, tout en restant fidèle à l’Eglise… autant de points épineux, mais dont la clarification est nécessaire pour qui veut vivre en gardant la tranquillité de l’esprit et la paix de l’âme, afin de pouvoir chanter dans l’éternité ces paroles de l’offertoire : « Mon pied s’est tenu dans le droit chemin : je vous bénirai, Seigneur, dans les assemblées ».
Ce sont donc sur ces sujets de fond que nous vous invitons à venir vous former lors de notre prochaine Université d’hiver, qui se tiendra du 21 au 23 février 2025, à l’école Saint-Michel de Châteauroux. Nous vous attendons nombreux !
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Il est des combats qui appartiennent aux héros du passé, et que nous aimons parfois nous rappeler. Poitiers, Orléans, Lépante, Vienne, la Vendée… Autant de témoins du courage héroïque de nos ancêtres.
Il est d’autres combats, plus récents, de résistance aux dérives du monde moderne. Le pontificat de saint Pie X, l’œuvre de la Cité catholique, le combat de la Tradition, ou encore de l’école libre… Autant de témoins de la fidélité vigoureuse de nos aînés.
Et puis il est d’autres combats. Les nôtres. Ceux d’une génération marquée par la destruction de la famille, du mariage, de la filiation, et jusqu’à la destruction de l’identité individuelle. Des combats difficiles, comme ceux de nos aînés, comme ceux de nos ancêtres. Des combats exigeants, de cette exigence qui caractérise les nobles causes. Des combats parfois terrifiants, à la mesure de la haine mortelle que nous voue l’ennemi. Ces combats, par nature incertains, seuls des aventuriers accepteront de les mener. Plus le temps passe, plus la défaite semble acquise. Plus le nombre de nos forces diminue. Plus la résignation nous gagne. Et pourtant… à chaque époque, chaque combat mené par nos aînés présentait les mêmes obstacles, les mêmes menaces. Il a suffi d’un petit nombre de meneurs et de la hardiesse de leurs amis pour gagner les victoires, limiter les défaites, et toujours, toujours, préserver et transmettre le trésor de leur Foi, ce qui constitue la plus grande des victoires.
La question, aujourd’hui, n’est pas de savoir si le combat sera gagné, mais s’il y aura des aventuriers pour le mener. Les défis de notre temps ne sont que les nouvelles vagues d’un combat plus large, mais ce sont celles auxquelles nous devons faire face aujourd’hui. Là où nous sommes. Avec le petit territoire à protéger qui est le nôtre. Avec notre entourage à réveiller, à convertir, ou du moins à éclairer.
Les Universités de la FSSPX ne sont pas le lieu du combat. Elles sont une étape de préparation, de formation, de fortification. Elles sont une base arrière, forte de ses formateurs, de l’unité de ses participants, et bien sûr de ses temps de prière. Elles sont une poignée de jours, courts, stimulants, énergisants, où voudront bien se retrouver les aventuriers en quête de force et de sens.
Vous êtes le bienvenu. Nous vous attendons, et nous vous accueillerons avec joie. Votre présence sera intellectuellement enrichissante pour vous et pour nous. N’hésitez pas à réserver votre séjour : la date approche !