Non, il ne s’agit pas de l’actuel archidiocèse de Westminster qui correspond à la rive droite du Grand Londres, à une partie du Surrey et au comté du Hertfordshire, mais bien d’une circonscription ecclésiastique dont la durée a été fort éphémère.
Une existence de dix ans
Pendant la séparation à l’initiative d’Henri VIII, un diocèse fut en effet créé. Comme les nouveaux diocèses de Bristol, Chester, Gloucester, Oxford et Peterborough, dont les cathédrales ont été établies dans des abbayes dissoutes, Westminster fut institué par lettre patente du roi. Territorialement, il correspond à un démembrement du diocèse de Londres. Outre Westminster qui avait ainsi rang de cité, il comprenait le comté du Middlesex à l’exception de Fulham (cette localité abritait la résidence de l’évêque de Londres).
Certes, la durée de vie de ce diocèse s’intercale entre le début de la rupture “henricienne” et la mort du roi. Néanmoins, il est bien répertorié sur le site Catholic-Hierarchy.org qui recense tous les évêques vivant ou ayant existé et les circonscriptions ecclésiastiques du monde catholique, présentes ou passés.
Son premier évêque, Thomas Thirlby, fut même ordonné en 1540 et nommé la même année; il devint plus tard évêque d’Ely et mourut en 1570. En 1550, ce diocèse fut réuni à celui de Londres et le nouvel évêque de Londres – certes ordonné irrégulièrement – porta le nom d'”évêque de Londres et de Westminster”. Le diocèse de Westminster avait pour cathédrale l’abbaye de Westminster, qui avait alors cessé toute fonction monastique. La cathédrale avait un doyen et un chapitre de 12 chanoines.
Notons que Thomas Thirlby n’adhéra jamais à la Réforme, y compris sous Édouard VI, puis sous Élisabeth Ière. Il fut même emprisonné. Il fut cependant libéré et décéda en 1570 au Palais de Lambeth, qui est la résidence des archevêques de Canterbury. En 1783, son corps fut retrouvé en grande partie intact dans la crypte du Palais de Lambeth.