Stupeur aux États-Unis : une étude sur les conversions vers l’orthodoxie en 2013-2023 indique qu’un certain nombre de jeunes hommes protestants se convertissent à l’orthodoxie, par refus des dérives progressistes dans leurs églises ces dernières décennies – nombre d’entre elles soutiennent ouvertement le mouvement Black Lives Matter, le lobby LGBT; d’autres églises sont devenues de plus en plus dominées par l’émotion, la théâtralisation et la personne des prédicateurs au détriment de la parole de Dieu.
Les convertis à l’orthodoxie sont attirés par le caractère immuable des rites, des règles et de la liturgie au sein de l’orthodoxie, le refus des dérives progressistes, et la place dominante des hommes. Néanmoins ces conversions, qui ont certes augmenté de 78% entre 2020 et 2022 avant de refluer – mais rester supérieures aux niveaux d’avant-Covid, restent un épiphénomène, qui concerne moins de 200 personnes par an, principalement des hommes de moins de 40 ans, sans enfants en bas âge, et provenant aux deux tiers d’églises protestantes.
Le New York Post a interviewé l’un d’eux : « Ben Christenson a été élevé dans la religion anglicane : il allait à l’église tous les dimanches, fréquentait une école religieuse et participait à un camp chrétien tous les étés. Mais Ben Christenson, 27 ans, originaire de Fairfax, en Virginie, a toujours eu envie d’une foi plus traditionnelle.
« Ce qui est difficile dans le fait de grandir dans mon église, c’est qu’il y a eu beaucoup de changements, même au cours de ma vie », a-t-il déclaré au Post. « J’ai réalisé qu’il n’y avait vraiment aucun moyen d’arrêter le changement. »
Il a vu les traditions disparaître : la chorale a été remplacée par un groupe de louange, les lignes ont été brouillées sur l’ordination des femmes et les positions de longue date sur les questions LGBT ont changé . Tout cela était fondamentalement interchangeable, ce qui m’a donné le sentiment que les engagements théologiques sont en quelque sorte interchangeables aussi », a-t-il déclaré. Il a fini par se tourner vers l’orthodoxie et s’est converti en 2022 à 25 ans : « J’ai l’impression que les principales confessions religieuses perdent de plus en plus de fidèles. Si vous voulez encore être chrétien maintenant que le statut social n’est plus aussi important et que vous voulez quelque chose qui ait du poids, vous avez une meilleure conscience de l’orthodoxie qu’auparavant. »
Face à la tyrannie de l’émotion, les hommes ont voté avec leurs pieds
Le New York Post donne la parole au prêtre d’une église orthodoxe : « le père Josiah Trenham dirige l’église orthodoxe Saint Andrew de Riverside, en Californie, depuis près de trois décennies. Il a constaté une augmentation rapide de l’intérêt : « Ces quatre à cinq dernières années, nous avons assisté à une augmentation massive. Cela ne montre aucun signe de ralentissement. Au contraire, cela continue d’augmenter… Cela se produit massivement et en nombre incalculable dans tout le pays. »L’église de Trenham compte 1 000 membres actifs et, bien que les convertis récents dans sa congrégation soient répartis à peu près également entre hommes et femmes, il reconnaît que la plupart des églises orthodoxes du pays gagnent beaucoup plus d’hommes : « La féminisation des formes non-orthodoxes du christianisme en Amérique bat son plein depuis des décennies. Il souligne le fait que la grande majorité des participants à la plupart des églises chrétiennes sont des femmes et que de nombreux services sont donc dominés par des chants émouvants, des balancements, des mains levées et des yeux fermés en extase. « Les hommes sont beaucoup moins à l’aise [dans ces contextes] et ils ont voté avec leurs pieds, ce qui explique pourquoi ils sont minoritaires dans ces formes de culte », a-t-il déclaré. « Nos formes de culte sont très traditionnelles et très masculines. »
Un aspect que relève aussi un jeune converti à l’orthodoxie à Toronto : » Le christianisme en Amérique du Nord est devenu extrêmement émotionnel », a déclaré au Post Wee Sit, qui a été élevé dans l’Église évangélique. « En assistant aux services religieux évangéliques, j’ai trouvé que c’était comme des concerts de rock chargés d’émotions, avec des mains levées. Ce qui m’a vraiment séduit dans l’orthodoxie, c’est à la fois son côté statique et sa constance« .
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