En septembre, le carmel d’Arlington a révélé avoir rejoint la Fraternité Saint Pie X.
Il Messaggero écrit :
Le Vatican a expulsé en bloc un couvent entier de sœurs carmélites aux États-Unis. Elles ont été expulsées pour insubordination et désobéissance envers l’autorité ecclésiastique. Elles ont été exclaustrées pour apostasie. Cependant, les religieuses rejettent l’accusation :
« toute affirmation selon laquelle nous nous sommes éloignées de la foi catholique est ridicule étant donné que nous prions chaque jour pour le Saint-Père, le Pape François et notre évêque, Michael Olson. De plus, nous croyons fermement et professons tout ce que la Sainte Église croit, enseigne et proclame être révélé par Dieu. Les controverses sur les désirs d’un homme et les règles faites par l’homme ne nous excluent pas de l’Église ».
L’affaire traînait depuis un certain temps et avait occupé la chronique locale d’Arlington, au Texas, pour ce bras de fer insolite entre les religieuses sympathisantes de la messe en latin et les traditionalistes de la Fraternité de Saint-Pie X, et l’évêque local, qui les avait averties à plusieurs reprises. Le Vatican a d’ailleurs depuis longtemps introduit des mesures très strictes pour limiter l’influence des traditionalistes dans les diocèses du monde entier, limitant au maximum le rite en latin et gênant les ultra-conservateurs de la mouvance lefebvriste.
Le cas des sœurs d’Arlington est le dernier en date, et s’ajoute à des affaires similaires avec des rébellions et des punitions en bloc de monastères entiers, comme cela s’est déjà produit en France, en Espagne et même à Pienza où il y avait eu un bras de fer avec l’évêque local.
Au Texas, la désobéissance s’est exacerbée après que les sœurs se sont placées sous l’autorité de la Fraternité de Saint-Pie X et avaient même tenté de transformer en une forme juridique civile le monastère pour conserver le contrôle des biens. Selon le droit canonique, les biens des ordres religieux sont la propriété de l’Église. Les membres de l’ordre ne sont donc pas libres d’en disposer et, en particulier, ne peuvent pas facilement les transférer à des personnes juridiques non ecclésiastiques comme la fondation qui a été créée.
L’évêque avait également fait perquisitionner le carmel et accusé la mère supérieure d’avoir même violé son vœu de chasteté. Le Vatican a en grande partie rejeté les plaintes des sœurs, mettant le monastère sous tutelle, jusqu’à l’épilogue.
Les sœurs expulsées sont prêtes à donner du fil à retordre à l’Église : « Tout ‘licenciement’ déclaré est un point de controverse. Les vœux que nous avons professés à Dieu ne peuvent être liquidés ou retirés. En vertu de ces vœux, nous appartenons à Dieu » ont-elles écrit sur leur site en expliquant que les ennuis ont commencé en avril de l’année dernière, avec « une fausse accusation contre notre mère prieure. Un prétexte qui a ensuite été poursuivi sans relâche par l’évêque pour ses propres fins ». Les sœurs ont intenté une action en justice contre l’évêque. Selon les religieuses, l’évêque voulait avoir accès à la liste des donateurs et aux propriétés du monastère.
Le Carmel a communiqué le 30 octobre :
Les déclarations publiées sur le site Internet du diocèse de Fort Worth le 28 octobre à notre sujet nécessitent une clarification urgente.
Ce qui a commencé en avril 2023 par une fausse accusation contre notre Mère Prieure et qui a été poursuivi sans relâche depuis lors par l’évêque Olson à ses propres fins, s’est aggravé au fil du temps, de sorte que nous en sommes maintenant au point où il est affirmé que nous sommes renvoyées de la vie religieuse et que nous avons en quelque sorte « fait une défection notoire de la Foi ». Ces affirmations sont manifestement fausses.
Etant donné notre récente acceptation d’association par la Fraternité St Pie X en août dernier, tout « renvoi » déclaré par Mère Marie de l’Association du Christ Roi est un point discutable. Les vœux que nous avons prononcés devant Dieu ne peuvent être rejetés ou retirés. En vertu de ces vœux, nous lui appartenons et nous sommes à lui.
Étant donné que nous prions chaque jour pour le Saint-Père, le Pape François et notre Ordinaire, Michael Olson, toute affirmation selon laquelle nous nous serions éloignés de la foi catholique est ridicule. Nous croyons fermement et professons tout ce que la sainte Église catholique croit, enseigne et proclame comme étant révélé par Dieu. Les différends concernant les souhaits d’un homme et les règles établies par un homme ne nous excluent pas de l’Église.
Sachez que nous poursuivons ici notre vie de prière et de sacrifice dans la tradition du Carmel Déchaussé pour l’Église et le monde, et pour vous tous, nos chers amis et bienfaiteurs, y compris ceux qui peuvent être en désaccord ou désapprouver les décisions que nous prenons.
Le 31 octobre, l’évêque s’est fendu d’un long communiqué à propos du statut complexe de la Fraternité Saint Pie X :
[…] Bien que la FSSPX ne soit pas en schisme formel avec l’Église catholique, elle n’est pas non plus en pleine communion ou en règle avec l’Église catholique. Par exemple, la FSSPX n’accepte pas l’enseignement authentique de Vatican II, y compris les réformes authentiques de la liturgie, l’enseignement sur la liberté religieuse pour les catholiques et nos frères séparés de la tradition
de la tradition protestante, ainsi que la répudiation du blâme attribué au peuple juif pour la mort de Jésus-Christ, comme l’a fait l’Église catholique. […]
Bien que les évêques et les prêtres de la FSSPX administrent des sacrements valides, ils le font de manière illicite. S’aligner sciemment et formellement sur la FSSPX, c’est s’aligner sur une relation illicite et irrégulière avec l’Église catholique, sa hiérarchie et son enseignement. […]