Monseigneur Grégoire Cador, évêque du diocèse de Coutances-Avranches depuis un an, a été interrogé dans Ouest-France. Extrait :
[…] La population vieillit : en comparaison avec le Cameroun, dont je suis revenu il y a sept ans, nous sommes dans un pays de vieux. Parmi ceux qui s’engagent, dans la religion comme dans les associations, on trouve beaucoup de retraités et la relève n’est pas évidente. […]
Quel rapport avez-vous avec le mouvement traditionaliste ?
J’ai été ordonné pour servir l’unité de la communauté afin qu’elle soit en tenue de service. Certains nostalgiques de la façon de faire d’autrefois peuvent être déroutés, et j’en suis malheureux. Mais nous devons avancer ensemble. Quand on doit faire l’unité d’un groupe, c’est comme dans une famille, ça chauffe de temps en temps.
Dans un monde si déboussolé, je comprends ceux qui ont besoin de repères stables et d’une certaine identité. Le risque est de tomber dans le communautarisme. Moi aussi, j’ai besoin d’une identité, celle de disciple du Christ, qui a passé sa vie à la rencontre des personnes jusqu’à y donner sa vie. Être chrétien, ce n’est pas une affaire de bisounours. Ça va très loin, jusqu’au don de soi. Il faut le redécouvrir.
Une majorité des prêtres du diocèse a 75 ans ou plus. Comment envisager l’avenir ?
Quoiqu’on fasse, on ne retrouvera pas avant longtemps le quadrillage de prêtres d’il y a cinquante ans. Le travail des prêtres va beaucoup changer. Si les chrétiens prennent conscience que la responsabilité d’annoncer l’Évangile repose d’abord sur eux, on renverse un peu la tendance. Avec une communauté dynamique, je serais fort surpris que des jeunes n’aient pas la vocation sacerdotale.