Mgr Le Saux, évêque d’Annecy, a remis une deuxième lettre pastorale, intitulée “Espérance et fraternité”, lors de la rentrée diocésaine, le 8 septembre 2024. Dans cette lettre de 20 pages, il propose quelques initiatives :
Il y a un an, je vous ai proposé de mettre en œuvre des initiatives concrètes dans nos communautés et dans nos vies personnelles. Je me permets de vous en proposer de nouvelles pour cette année pastorale 2024-2025. Des gestes à poser pour renouveler notre Espérance et grandir dans la Fraternité. Chacun fera ce qui lui semble possible. Bien sûr, il est aussi envisageable d’en inventer d’autres.
1- ACCOMPAGNER, PARRAINER UNE PERSONNE
Je propose que chaque chrétien – chacun de nous – prenne en charge, par amitié, par souci d’accompagner, une personne que nous ne connaissons pas encore. Pendant une année, nous nous engageons à être attentif à une personne que la Providence mettra sur notre route – un voisin ou une voisine, un catéchumène ou un néophyte, un jeune en recherche, une personne seule ou en difficulté. L’accompagner en prenant l’initiative de créer une relation d’amitié avec elle, en lui parlant, en prenant de ses nouvelles, en fêtant son anniversaire, en l’invitant à des moments conviviaux, en l’accompagnant à l’église, en développant à son égard une charité concrète et inventive. La condition, c’est que ce soit une personne avec qui, aujourd’hui, nous n’avons pas encore de relation. Si chacun d’entre nous s’engage à accompagner une seule personne, nous aurons la joie d’intégrer à la vie fraternelle de nouveaux frères et sœurs.
2- PARTAGER ENTRE NOUS CE QUE LA RENCONTRE AVEC UNE PERSONNE FRAGILE, BLESSÉE, SEULE, A MODIFIÉ DANS NOS VIES
L’année dernière, je vous invitais à témoigner de notre attachement au Christ, comment nous avons rencontré Jésus, comment nous sommes devenus chrétiens. Cette année, je vous invite à partager, à témoigner, comment la rencontre et la relation avec Jésus souffrant dans nos frères et sœurs ont changé notre vie, comment à travers la parole des pauvres, la rencontre avec les plus fragiles, Dieu nous parle.
3- PARTICIPER AVEC D’AUTRES À UN PÈLERINAGE DE L’ESPÉRANCE
Nous entrons dans l’année jubilaire, invités à être pèlerins de l’Espérance. Je demande que dans toutes les paroisses, dans les mouvements, en communautés, dans tous nos groupes, soit organisée une journée de pèlerinage de l’Espérance. Les formats de ces pèlerinages peuvent être divers – en paroisse, en petites fraternités missionnaires, en doyenné, en communauté – mais tous doivent comporter un déplacement, un changement de lieu, un temps de marche – même symbolique – un temps de lecture de la Parole de Dieu, un temps de silence et un temps convivial. Le diocèse proposera à ceux qui le souhaitent des schémas d’animation et des idées de lieux pour la réalisation de ces pèlerinages.
4- VIVRE UN PETIT DÉTACHEMENT
Je me demande sans cesse, pour moi-même : de quoi suis-je disposé à me détacher ? À quelle chose suis-je disposé à renoncer pour que la charité grandisse, pour que la fraternité grandisse ? Je vous invite à vous laisser éclairer par le Seigneur, au cours de cette année. Quel petit détachement, renoncement à moi-même, je pourrais vivre pour manifester ma charité ? Ces détachements peuvent être très divers selon les personnes et les situations. Ils peuvent concerner nos emplois du temps, nos loisirs, nos biens matériels, nos manières de nous comporter… Sainte Thérèse de Lisieux, dit : “Je me suis dit que la charité ne devait pas consister dans les sentiments mais dans les œuvres” [1]. L’important, c’est de choisir un renoncement petit, concret, réalisable, que je suis sûr de réussir. Mais le mieux, c’est de vivre les détachements que l’on n’a pas prévus, ceux que la Providence nous invite à vivre. Mais toujours en vue de la Charité. Avant de conclure, je rappelle qu’au cours de l’année 2025, l’Église va également célébrer l’anniversaire des 1 700 ans du premier grand concile œcuménique, le Concile de Nicée. <Le Concile de Nicée avait pour mission, rappelle le pape François, de préserver l’unité gravement menacée par la négation de la divinité de Jésus-Christ et de son égalité avec le Père. Après divers débats, ils (les évêques) se sont tous reconnus, par la grâce de l’Esprit, dans le Symbole de la foi que nous professons encore aujourd’hui dans la célébration eucharistique dominicale= [1]. Cet anniversaire, nous aurons à le célébrer, nous aussi, en communion avec toute l’Église. Cet anniversaire est aussi une invitation à toutes les églises et communautés ecclésiales à poursuivre le chemin vers l’unité visible. Pour notre diocèse, à vivre le dialogue œcuménique.