Anciennement « SRI » (Service des Relations avec l’Islam), le SNRM (Service National pour les Relations avec les Musulmans), service de l’Église catholique de France, a pour mission de promouvoir la rencontre et le dialogue entre catholiques et musulmans, former les catholiques à la connaissance de l’islam et au dialogue interreligieux, soutenir tous ceux et celles qui, dans les diocèses, travaillent à développer les relations entre catholiques et musulmans et développer des liens avec les responsables musulmans en France.
Notons que ni le SRI, ni le SNRM n’entretiennent de (bonnes) relations avec certains spécialistes de l’islam comme Mission Ismérie, les Missionnaires de la Miséricorde divine, La Petite Feuille verte d’Annie Laurent, ou encore l’abbé Guy Pagès…
Monseigneur Norbert Turini, archevêque de Montpellier, chargé des relations avec les musulmans dans la Commission du pôle Dialogue, bien commun et amitié sociale de la CEF, écrit à l’occasion :
La Conférence des évêques de France fête les 50 ans du Service National pour les Relations avec les Musulmans (SNRM), fondé en 1973 (dénommé jusqu’en 2015 Service pour les Relations avec l’Islam – SRI). Les évêques français, réunis en Assemblée plénière au début de novembre 2023, ont d’ailleurs réaffirmé leur engagement pour ce dialogue avec les croyants de l’islam, en y consacrant un temps de travail substantiel. Leur réflexion qui s’appuyait sur le concile Vatican II (1962-1965) et la riche réflexion magistérielle, théologique et spirituelle qui s’est élaborée depuis, a voulu prendre en compte l’expérience des dernières décennies, ainsi que le contexte et les enjeux actuels. Il en est sorti une feuille de route, confiée au SNRM qui a été chargé de la mettre en œuvre, avec le réseau des délégués diocésains pour les Relations avec les musulmans et d’autres partenaires qui partagent les objectifs de l’Église de France. L’enjeu est que les catholiques de France continuent à construire cette relation, sous le registre de l’estime et de la fraternité, s’approprient le sens du dialogue interreligieux et développent la coopération interreligieuse, en vue du bien commun.
À la fin de cette Assemblée plénière, à Lourdes, en novembre 2023, ont ainsi été formulés les axes d’un dialogue persévérant avec nos frères musulmans, pour qu’advienne une société toujours plus fraternelle où la justice et la paix seront les fruits d’une solidarité et d’une amitié sociale solides. L’Église catholique de France ne renonce donc, ni à annoncer son message d’espérance et de foi, ni à dialoguer avec tous, notamment avec les musulmans. On pourra trouver dans le numéro spécial « 50 ans du SNRM » (revue Documents Épiscopat – 2024-10) les quatre recommandations élaborées par les évêques: mieux comprendre le contexte actuel et les musulmans dans leur diversité; mieux définir les enjeux du dialogue interreligieux dont le cardinal Aveline écrit qu’il exige une nouvelle appropriation des textes conciliaires et des orientations magistérielles ; mieux accompagner les chrétiens en relation avec des musulmans pour les aider à vivre une foi enracinée et capable de dialogue et d’échange ; enfin, développer les formations qui permettent de se situer avec justesse dans le contexte du pluralisme des convictions.
Le pape François qui accomplit en ce début du mois de septembre un nouveau voyage propice aux rencontres interreligieuses et à l’approfondissement des relations entre chrétiens et musulmans, nous encourage à construire une culture du dialogue. Alors que la famille humaine affronte des défis très lourds, que des conflits et des crises font souffrir de nombreux peuples aujourd’hui, et que les sociétés occidentales semblent minées par des peurs et des angoisses profondes au point de se laisser séduire par des discours extrêmes, les croyants de toutes les religions n’ont-ils pas une mission importante : celle de montrer que le dialogue humanise, libère, et conduit à la vérité et à la paix ceux qui veulent bien y persévérer ? Nous évêques de France, à l’occasion de l’anniversaire du SNRM, continuons ce dialogue fraternel avec nos frères et sœurs musulmans, sans oublier l’ensemble de nos concitoyens, pour donner un signe fort de la fraternité, don de Dieu que nous avons le devoir de faire fructifier.
Mgr Norbert Turini,
archevêque de Montpellier
Le Frère Jean-François Bour, o.p., Directeur du SNRM, a réellement une vision édulcorée de l’islam :
Je rêve de plusieurs choses ! Je rêve que les chrétiens et les musulmans découvrent à quel point ils sont porteurs d’une vision universelle de la fraternité et se donnent les moyens de découvrir qu’ils partagent des valeurs communes, autour de la vie, de la sobriété, du respect de la Création, de l’adoration, de la famille, de la solidarité avec les pauvres. Je rêve donc qu’ils osent monter des projets ensemble. Le défi de sauvegarder la planète qui devrait tous nous mobiliser pourrait être un projet dont les chrétiens et les musulmans se saisissent ensemble.
Je rêve aussi de plus d’occasions pour réfléchir ensemble à l’appropriation que nous faisons de nos traditions scripturaires et religieuses respectives. Nous sommes les héritiers de traditions extrêmement riches mais nous leur faisons souvent dire n’importe quoi. Apprenons à penser ensemble le rapport à nos traditions, à l’interprétation, à l’histoire, à la spiritualité.
Et bien moi je rêve que les musulmans se convertissent à Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme.