Mgr de Metz Noblat, évêque de Langres, publie une lettre pastorale pour les dix ans de son épiscopat. Elle ne fait étonnamment que 8 pages, et est à peu près compréhensible au commun des mortels.
La crise des vocations y est abordée : “Nous étions habitués, depuis des siècles, à ce que celle-ci repose principalement sur les prêtres. Jadis, il y avait un curé dans chaque village, qui animait une communauté regroupant la majorité de la population. Or, la crise des vocations a commencé à se faire sentir dès la fin du dix-neuvième siècle. Elle s’est accélérée après la Deuxième guerre mondiale, obligeant au regroupement des paroisses, d’abord par ensemble de deux ou trois, puis d’une dizaine. Il y a vingt-cinq ans, mon antéprédécesseur, Mgr Léon Taverdet, a décrété la transformation de plus de cinq-cent-cinquante paroisses et annexes en trente-et-une, groupées en dix doyennés, mais, aujourd’hui, le petit nombre de prêtres (une trentaine, dont plusieurs d’un âge honorable) ne nous permet plus d’avoir la même présence qu’hier, un curé pouvant avoir trente voire soixante villages sous sa juridiction.
Bien sûr, nous pouvons toujours rêver faire venir des prêtres d’ailleurs, grâce aux communautés réputées florissantes ou aux partenariats avec d’autres diocèses, mais cela demeurera un pis-aller. Nous n’allons pas bénéficier de cinquante prêtres subitement, qui nous permettraient de vivre comme nous l’avons toujours fait. De plus, tous les prêtres n’ont pas nécessairement les capacités et les charismes pour être curés… J’ai bien conscience que cela entraîne un changement profond, tant pour les prêtres que pour les fidèles.
[…] Il y a déjà les Equipes de Coordination Paroissiale qui contribuent au bon fonctionnement des paroisses, il y a maintenant des Equipes d’Animation Pastorale qui, selon le Code de Droit Canonique, « participent à l’exercice de la charge pastorale »
[…] Cela va tout à fait dans le sens d’une Eglise synodale souhaitée par le pape François, qui depuis l’an dernier organise des rencontres sur le thème « Communion, participation et mission.» Chacun est appelé à prendre une part active dans la vie de l’Eglise, au bénéfice de toute la société, en veillant au bien commun. Ce n’est pas uniquement un souhait pour demain, mais déjà heureusement une réalité d’aujourd’hui. Je remercie toutes les personnes qui, bénévolement, se dépensent au service des communautés chrétiennes, dans l’entretien des églises, l’animation des liturgies, la visite aux malades, etc. Je remercie également les Laïcs en Mission Ecclésiale et les diacres qui se donnent sans compter.
La mise en place de ces EAP permettra aux prêtres de concentrer leur activité sur ce qui fait l’essentiel de leur ministère, à savoir la célébration des sacrements et l’annonce de l’Evangile, et à des fidèles d’œuvrer davantage dans l’organisation des activités paroissiales. J’ai bien conscience que la taille des paroisses peut être un obstacle ; c’est pourquoi, pour éviter d’avoir des territoires gigantesques à couvrir et pour faciliter une proximité de rencontres, je recommande que soient vécues des assemblées dominicales autour de la Parole de Dieu“.
Pas de messe tridentine diocésaine
Néanmoins si c’est compréhensible, les réponses manquent d’originalité, et surtout ont déjà été testées ailleurs, avec partout le même constat d’échec. Le diocèse de Langres devra pourtant faire des choix : il n’y a plus de séminariste diocésain depuis l’ordination, en juin, de Christian Charpentier-Masson, et il s’agit d’un des rares diocèses de France sans messe diocésaine en latin – la FSSPX n’est présente qu’à l’extrême-nord de la Haute-Marne, à Joinville. Il y en a bien eu une – sans doute la première depuis le Concile – des funérailles dans l’église de Saulxures en 2021, mais certains villageois d’un âge canonique ont fait éclater leur intolérance dans les colonnes de la presse locale. Il est vrai que faire l’unité et le recueillement autour d’un mort, surtout s’ils sont deux, c’est peut-être trop demander à ceux qui veulent que le diocèse périsse avec leurs convictions, et tant pis pour l’avenir.