Summorum Pontificum

Club des Hommes en noir : vers une interdiction de la messe traditionnelle ?

Commentaire (1)
  1. Benoît YZERN dit :

    Dans toute cette affaire, un aspect des choses est particulièrement caractéristique :

    – il est jugé nécessaire de proscrire officiellement, à peu de choses près, la liturgie catholique traditionnelle, traditionnelle dans la foi, parce que le caractère contra-positionnel de la fidélité de certains catholiques à cette liturgie et de cette liturgie elle-même est jugé très illégitime, par rapport à la liturgie catholique rénovatrice,

    mais

    – il n’est pas encore jugé nécessaire de proscrire explicitement la doctrine catholique traditionnelle, elle-aussi traditionnelle dans la foi, lisible sous la plume des papes jusqu’à Pie XII sur certains sujets, jusqu’à Benoît XVI sur d’autres thèmes, parce que le caractère contra-positionnel de la fidélité de certains catholiques à cette doctrine et de cette doctrine elle-même est apparemment jugé moins problématique, vis-à-vis de la doctrine catholique rénovatrice.

    Ainsi, les documents du Magistère pontifical antérieurs à l’élection de Jean XXIII, ainsi que ceux rédigés puis publiés entre l’élection de Jean XXIII et la démission de Benoît XVI, ne sont pas encore censurés, sur le site internet du Saint Siège, en tout cas pour l’instant.

    Or, on est en droit de se dire que c’est, précisément, sur le terrain de la doctrine, et non sur celui de la liturgie, que les cadres dirigeants du Parti iréniste, qui a conquis le pouvoir au début du Concile et le conserve depuis Vatican II, jouent le plus “sur du velours” avec les catholiques traditionnels.

    En effet, si les catholiques traditionnels l’étaient clairement et fermement avant tout sur le plan doctrinal, et non seulement sur le plan liturgique, le fait que ces catholiques le soient au point de dire publiquement NON au “dialogue” interconfessionnel oecuméniste, au “dialogue” interconvictionnel et au “dialogue” interreligieux, inclusivistes et unanimistes, ainsi qu’à la conception rénovatrice de la liberté religieuse, justement en raison de leur adhésion à la foi catholique, aurait le mérite de placer la controverse sur le terrain DOCTRINAL qui devrait être le sien en priorité.

    Compte tenu du pontificat actuel, qu’est-ce que les catholiques traditionnels ont consolidé ou sauvegardé de plus substantiel, en croisant le fer le moins souvent possible, sur le terrain de la doctrine, avec des clercs rénovateurs voire transformateurs de l’Eglise, qui donnent de plus en plus l’impression qu’ils sont d’autant plus EN ROUE LIBRE que presque personne n’a le courage et la franchise de leur rappeler que le catholicisme est une chose, et que le consensualisme, conciliaire ou en tout cas post-conciliaire, en est une toute autre, à plusieurs titres ?

    Enfin, au moyen d’une question, voici une autre manière de dire que la controverse entre le christianisme catholique et l’humanisme panchristique peut et doit être placée avant tout sur le terrain de la doctrine : une fois que l’Eglise du Concile aura été transformée (à son tour…), en une Eglise synodale, à qui donc fera-t-on croire qu’il sera encore possible d’y recourir au Catéchisme de l’Eglise catholique de 1992, par exemple, pour pouvoir y contrecarrer la poursuite d’une auto-déconstruction et d’un auto-dépassement qui n’ont vraiment que trop duré ?