Une lettre ouverte de trois associations, fin mai, a été envoyée pour demander la démission de l’actuel évêque de San Cristobal de la Laguna, dit diocèse de Tenerife, en Espagne, Mgr Bernardo Alvarez Afonso, qu’elles accusent d’avoir, ainsi que son prédécesseur Felipe Fernandez Garcia, couvert un prêtre auteur d’abus sur des mineurs, et l’avoir muté comme aumônier de la maison de retraite des Petites soeurs des personnes âgées sans défense, en 2004, à San Cristobal de la Laguna, lorsque les premières plaintes ont commencé à être déposées.
Le prêtre, désigné par ses initiales C.H.G, aurait commis des abus depuis les années 1970, mais semble avoir été protégé par plusieurs évêques à la suite, selon des victimes qui ont notamment témoigné en public dans des municipalités en 2022.
“De l’Association Nationale de l’Enfance Volée (ANIR), de l’Association des Victimes de Navarre (AVA) et de l’Association contre les Abus de l’Enfance Lulacris, nous vous écrivons pour vous faire part de nos profonds sentiments de rejet, d’indignation et de perplexité après avoir découvert que le curé CHG de son diocèse a continué à exercer ses fonctions après avoir été dénoncé pour pédophilie et pédophilie en 2004, dans la ville de Tejina, pour des abus notamment commis sur des enfants de choeur entre 1997 et 2003.
« Nous espérons sincèrement que vous considérerez cette lettre ouverte comme un appel urgent à la réflexion, au repentir et à l’action. En conclusion, en raison de votre responsabilité personnelle et ecclésiastique dans le cas présent, nous vous demandons respectueusement – mais fermement – d’être responsable, de les assumer et de présenter votre démission irrévocable en tant qu’évêque de Tenerife. Le début d’un processus de régénération, de réparation et de guérison requiert votre démission comme condition nécessaire“, écrivent ainsi les auteurs de la lettre ouverte.
Les trois associations indiquent dans leur lettre que « d’après les témoignages d’autres victimes, il a été prouvé que les abus sexuels perpétrés par ce prêtre se produisent depuis les années soixante-dix » et que «non seulement ces actes ont été dissimulés, mais leur auteur a aussi été protégé » par la hiérarchie ecclésiastique. “Il a continué à bénéficier de la protection et de l’impunité », après l’accession de Mgr Alvarez à l’épiscopat.
Le fondateur de l’association nationale espagnole de l’enfance volée (ANIR), Juan Cuatrecasas, a déclaré à la presse après la publication de ladite lettre ouverte : “Il est inacceptable qu’aujourd’hui il y ait un groupe d’évêques en Espagne qui continuent d’ignorer, de maltraiter et de tromper les rapports sur la pédophilie, y compris le rapport du Médiateur, en dévalorisant les victimes de manière totalement arbitraire et injustifiée. Il est temps de faire des pas en avant, et non de reculer, d’avancer, de construire des ponts, de dialoguer et non, comme toujours, d’omettre et d’ignorer les victimes“.
Pendant ce temps, en France, des évêques assis sur les poubelles qui débordent continuent de croire que la crise des abus est derrière eux, que la CIASE a surestimé le nombre de cas, de victimes et d’affaires, et qu’inaugurer quelques plaques mémorielles, avoir monté une coûteuse bureaucratie qui ne reverse aux victimes qu’un tiers des fonds qu’elle a collecté auprès des diocèses, célébrer une messe par an et donner quelques dizaines de milliers d’euros aux quelques victimes qui le demandent – avec des mesures de non divulgation et une omerta complète sur les processus canoniques – suffira pour que jamais, nulle part, rien ne sorte, et que le système ne soit pas remis en cause.