L’amour de Dieu a été répandu en nous par le Saint-Esprit.
Aujourd’hui est le grand jour d’action de grâces de la solennité des Quatre-Temps. Dans l’esprit de l’ancienne Église, nous nous rassemblons, durant la nuit du samedi au dimanche, dans l’église mondiale de Saint-Pierre à Rome ; nous y apportons, à l’offrande, la dîme du trimestre écoulé (dans les communautés liturgiques et dans les paroisses, on devrait offrir, aujourd’hui, le blé pour le pain du sacrifice). Nous remercions surtout pour la moisson spirituelle à la fin du temps pascal.
Pensées festivales. — « L’amour de Dieu a été versé dans nos cœurs, Alléluia, par le Saint-Esprit qui demeure en nous, Alléluia, Alléluia ». Cette belle parole de saint Paul est, pour ainsi dire, l’ite missa est de l’octave de la Pentecôte (Introït, Épître, Ant. Bened.). La liturgie résume ainsi tout ce qu’elle a à dire sur le Saint-Esprit. L’amour de Dieu est la filiation divine, la grâce sanctifiante, la gloire ; c’est la participation à la vie glorifiée du Christ. C’est l’essence de notre religion. Croître de plus en plus dans cet « amour de Dieu » est la tâche de notre vie, et le but de la sainte liturgie est de produire cet accroissement. « Répandu » est un mot de prédilection de la liturgie quand elle parle du Saint-Esprit (dans notre messe : diffusa, infunde, effundam). C’est donc le Saint-Esprit qui nous confère la grâce de la filiation divine ; mais, en même temps que la grâce, il vient lui-même et demeure en nous ; Et c’est aussi, pour le temps qui vient, notre grande consolation et notre force : nous sommes les temples de l’Esprit du Christ. Ce sera la tâche et ce sera notre tâche, pendant le temps qui suit la Pentecôte, de parer ce temple. — C’est avec reconnaissance que nous prenons congé du temps pascal, pendant lequel nous avons reçu tant de grâces. Ce n’est pas sans mélancolie, cependant, que nous retournons aux difficultés de la vie quotidienne, aux rudes combats de l’existence.
Dom Pius Parsch
Extrait du Guide dans l’année liturgique (Introibo)