Homélie de saint Hilaire, Évêque.
Septième leçon. O bienheureux dommage, ô bienheureuse perte ! Le Seigneur a voulu nous enrichir au détriment de la vie et du corps, et il nous incite à lui devenir semblables. Car, étant de la nature de Dieu, il est devenu humble et obéissant jusqu’à la mort et, par là, il a reçu la puissance souveraine sur toute chose, celle qui est en Dieu. Il nous faut donc le suivre en prenant la croix, et, si ce n’est dans la réalité, du moins par notre volonté, l’accompagner dans sa passion. A quoi bon avoir acquis la puissance sur le monde, pourquoi tendre vers les richesses du siècle et par elles dominer la terre entière, si c’est pour perdre notre âme et nuire à notre vie ?
R/. Que le Seigneur exauce la prière de sa jeune vierge, où elle a demandé pour nous que Dieu se réconcilie avec nous. * Faites, Seigneur, que votre saint nom demeure en notre pays. V/. Regardez, Seigneur, et visitez votre peuple, de peur que n’y viennent à manquer l’Hostie et le Sacrifice. * Faites.
Huitième leçon. Quelle compensation chercher pour la perte de l’âme ? Lorsque le Christ, au milieu des anges, sera devant nous pour rendre à chacun selon son mérite, qu’offrirons-nous pour avoir la vie ? Croirai-je à la possibilité d’une transaction, préparée dès la vie terrestre, par les richesses, les hautes fonctions, la célébrité, les quartiers de noblesse ? Pour avoir en abondance des biens meilleurs, il faut renier toutes ces choses, suivre le Christ en méprisant tout cela et peser la possession éternelle des biens spirituels en comparaison avec la perte des biens terrestres.
R/. Seigneur, vous l’avez prévenue de douces bénédictions, * Vous avez posé sur sa tête une couronne de pierres précieuses. V/. Car elle n’a pas redouté les menaces des juges, ni recherché la gloire terrestre, mais elle est parvenue aux célestes royaumes. * Vous avez. Gloire au Père. * Vous avez.
Neuvième leçon. Quelle lourde charge imposée à la faiblesse humaine : dès que les hommes commencent à apprécier la vie, il leur faut perdre ce qui fait la joie de la nature humaine, se refuser à eux-mêmes, c’est-à-dire ne plus vouloir être ce qu’ils ont commencé d’être, alors que cette appréciation de la vie provient du désir. Il fallait donc une autorité indiscutable pour que, malgré la réaction du jugement, la perte des biens terrestres devienne désirable en raison du gain certain des biens futurs. Aussi, après avoir averti qu’il faut porter sa croix, perdre sa vie et obtenir la vie éternelle en échange de la perte de ce monde, Jésus s’adresse à ses disciples : « Quelques-uns qui sont ici présents ne subiront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme dans la gloire de son royaume »
Extrait de l’Office du jour (30 mai) sur le site Introïbo