La revue En son nom, ex-revue des communautés religieuses, cesse de paraître après son numéro 82, envoyé à 1000 adresses – résidences, communautés, couvents, contre plus de 5000 à sa fondation dans les années 1980, et qui connaît le même déclin et le même vieillissement que les communautés religieuses québecoises, ultra-progressistes et en voie d’extinction totale.
“«Après près de 82 ans, En son Nom doit fermer ses portes», annonce Claude Auger, son directeur, dans l’ultime numéro de la revue.
Fondée et dirigée dès 1942 par les franciscains du Canada, La vie des communautés religieuses, une publication mensuelle, est publiée par un consortium de congrégations religieuses depuis septembre 1995. En 2007, elle adopte le nom d’En son Nom – Vie consacrée aujourd’hui.
C’est en juin 2020 qu’elle elle est cédée à la Chaire Tillard de l’Institut de pastorale des Dominicains de Montréal. Cette dernière institution fait aujourd’hui partie du Collège universitaire dominicain (CUD) d’Ottawa.
Professeur d’histoire de l’Église et titulaire de la Chaire Tillard sur la vie consacrée, Claude Auger explique que le CUD, actuellement en restructuration, a pris la décision de ne plus assumer la gestion de la revue et s’est rapidement mis à la recherche d’un nouvel éditeur. «Ce fut sans succès, malheureusement», confie-t-il. Les institutions qui ont été approchées, comme la Conférence religieuse canadienne et la Faculté de théologie et de sciences religieuses.de l’Université Laval, ont toutes «signifié leur impossibilité à prendre la relève», dit-il.
[…] Dernier directeur de cette revue, Claude Auger estime qu’elle aura été, dès ses origines, une «fenêtre sur la vie et le dynamisme des communautés religieuses».
En 2024, son destin est toujours aussi directement relié à celui des congrégations religieuses au Canada francophone qui vivent aujourd’hui une période de déclin, bien loin de l’effervescence de l’après-Guerre. «En ce moment, c’est la gestion de la décroissance et même la gestion de la fin» qui préoccupe les communautés. Plusieurs congrégations réalisent qu’elles s’acheminent vers une fin de vie.» Plusieurs articles publiés ces dernières années par la revue En son Nom abordent précisément cette problématique. Il est question de legs, d’héritage communautaire et des défis que posent l’absence des vocations ou encore le vieillissement des religieux et religieuses”.