Lors de l’audition du président de l’association francophone des religieux Corev, le frère mariste Robert Thunus, qui dirige aussi sa congrégation en Belgique – et a enterré à l’automne 2023 la province mariste d’Europe centre-ouest dont il était le dernier supérieur, devant la commission parlementaire belge sur les abus sexuels dans l’Eglise, le 19 février dernier, ce dernier a donné quelques informations statistiques sur l’état de la vie consacrée en Belgique.
Kerknet.be relève : “Il a d’abord souligné que l’âge moyen des religieux dans notre pays est aujourd’hui de quatre-vingts ans. Les organisations faîtières travaillent en collaboration avec la conférence des évêques pour lutter contre les abus“, avant de se flageller : ” Selon Thunus, il y a longtemps eu une omerta (la loi du silence) dans toute l’Église. Les gens le savaient, mais restaient silencieux. Un changement général de mentalité est donc nécessaire dans l’ensemble de la société“.
En revanche, il s’est peut-être un peu trop avancé en affirmant que “les religieux ont montré leur grande attention aux soins psychologiques et à la guérison des survivants“. Comme le montre l’affaire Luk Delft, un prêtre salésien auteur d’abus sur des mineurs en récidive, exfiltré par sa congrégation en Centrafrique où il a fait d’autres victimes, avant de revenir et de recommencer en Belgique, l’omerta en Belgique tient toujours dans les structures ecclésiastiques… et c’est précisément l’une des raisons pour laquelle les parlementaires se sont emparés du sujet, afin de faire le travail de vérité et de justice dont les structures moribondes de l’Eglise catholique en Belgique n’ont jamais eu le courage.