Dans son éditorial de Fideliter (n°173), l’abbé Benoît de Jorna, Supérieur du District de France de la Fraternité Saint Pie X, évoque la situation de notre monde… qui s’éloigne tous les jours un peu plus du Bon Dieu (Extrait ci-dessous).
Pour le moment, nous devons endurer bien des épreuves et des difficultés ; traverser ce monde corrompu : « Notre-Seigneur Jésus-Christ s’est livré lui-même pour nos péchés afin de nous sauver de ce monde pervers où nous sommes » (Épitre aux Galates 1, 4). Car le siècle met tout en œuvre pour nous faire défaillir : il nous offre toutes les turpitudes propices à la chute. Ce monde décadent nous choque en même temps qu’il attire vivement notre concupiscence. Il est donc nécessaire de le traverser car, chrétiens, nous attendons fermement la résurrection et la vie éternelle. Quelle grâce incroyable aujourd’hui, de saisir déjà ce bonheur futur au terme d’une vie éphémère !
Il nous faut attendre, mais surtout espérer car « C’est en espérance que nous sommes sauvés. Or voir ce qu’on espère, ce n’est plus espérer » (Épître aux Romains 8, 24). Dans toutes ses Épîtres, saint Paul nous incite à espérer la gloire future. Il nous invite à attendre patiemment dans l’écoulement du temps, la rédemption complète et définitive. « Les tribulations, les angoisses, les persécutions, la faim, la nudité, les périls et le glaive » (ibid., 35) ne sauraient arrêter le chrétien. Et la puissance donnée par l’espérance théologale consiste justement à ne pas considérer la turpitude actuelle comme un obstacle, mais bien comme une épreuve purifiante qui atteste de notre fermeté sur la route du bonheur éternel. C’est pourquoi saint Paul va jusqu’à dire : « Nous nous glorifions même dans les tribulations car nous savons que la tribulation produit l’endurance, l’endurance une vertu solide et la vertu confirmée, l’espérance » (Epître aux Romains 5, 3–4).
« Ce qu’il y a de faible dans le monde, voici ce que Dieu a choisi pour confondre sa force » (1ère Epître aux Corinthiens 1, 27). Nous savons en effet que notre force est en Jésus-Christ et notre lutte une participation à la sienne. En ce monde mauvais, l’espérance est une consolation, mais aussi une joie car elle atteste que nous nous tressons une couronne de gloire.