Comme chaque année à l’automne et au printemps, les évêques français se réunissent à Lourdes pour leur assemblée plénière. Entre le 3 et 8 novembre, les évêques vont réfléchir sur trois sujets principaux : la mission, la transformation pastorale des diocèses et l’accueil des personnes victimes adultes d’un clerc ou d’un laïc comme l’a précisé Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Evêques de France, dans son discours d’ouverture :
La mission. Le Conseil permanent a pensé que le moment était venu de nous expliquer ensemble sur ce que nous entendons par ce mot. Une table ronde théologique, ce soir, introduira le sujet : comment annoncer l’Évangile dans un monde sécularisé à des personnes à qui le nom de Dieu ne dit rien ? comment encore annoncer l’Évangile et la religion du Christ dans un monde pluri-religieux en un temps où nous avons appris à reconnaître les germes ou les traces de l’Esprit-Saint dans les autres religions, voire dans l’absence de religion. Nous reprendrons ce sujet dimanche soir et mardi matin. Nous espérons avoir des échanges vraiment théologiques et aussi pastoraux. D’une certaine façon, la séquence intitulée « Jeunesse et climat social » qui veut recueillir certaines leçons des JMJ ainsi que des émeutes du début de l’été et risquer un diagnostic sur ce que nous observons de la jeunesse, relève encore de la réflexion sur la mission : « A qui annoncer la bonne et grande nouvelle du salut ?». Deux temps seront consacrés au service des relations avec les musulmans ; il fête cette année ses 50 ans ; un anniversaire d’une certaine ampleur était prévu qu’il a paru sage de reporter à des temps dont nous espérons qu’ils seront plus sereins. Nous ne pouvons pas vivre comme si notre pays n’était pas composé aujourd’hui d’un nombre important de personnes se réclamant de l’islam. Ces séquences autour de la mission ne se finiront pas forcément par des déclarations ou des projets. Elles ont pour but de favoriser le dialogue entre nous. Un fruit que nous pourrions en attendre serait de mieux comprendre ce que chacun a en tête lorsqu’il emploie le mot « mission » ou l’adjectif « missionnaire ». Toutefois, il a paru important au Conseil permanent que nous donnions un écho aux JMJ par un message aux jeunes et aussi aux Rencontres méditerranéennes et au message puissant que le Saint-Père a voulu adresser depuis Marseille, à la France entière et à tous les pays occidentaux. Un projet de prise de position vous sera proposé qui pourrait aussi, si vous l’acceptez, être notre prise de parole dans les discussions en cours à propos du nouveau projet de loi sur l’immigration.
La transformation pastorale de nos diocèses et de notre Conférence. L’Assemblée de mars nous a permis de choisir un scénario de transformation de notre Conférence. Il a été traduit dans les statuts. Le projet a été soumis à l’appréciation de la Secrétairerie d’État, du Dicastère pour les évêques et du conseil pour les textes législatifs qui nous ont répondu avec une célérité dont je les remercie profondément et nous avons pu facilement intégrer leurs remarques. Vous avez reçu les statuts modifiés et corrigés après l’avis du Saint-Siège. Nous avons maintenant à les voter afin de recevoir la recognitio romaine. Mais, au-delà des statuts, il y a leur mise en œuvre. Une séquence nous permettra de faire le point de l’avancée des travaux, dans l’organisation des pôles et la description du rôle des comités de pôles. Nous sommes aidés dans ce processus par M. Amaury Dewavrin, qui a accepté de nous accompagner, conformément à une des résolutions votées en mars, et de le faire bénévolement.
Mais la CEF n’est qu’une pointe émergée de notre Église en France ; l’essentiel en sont les diocèses : une séquence sur leur avenir est prévue mardi. Le travail à poursuivre sur les ministères laïcs indique sûrement une piste importante pour la transformation pastorale de nos Églises. Mais sans doute le synode mérite-t-il d’être le moteur de nos transformations, et notamment de nos transformations pastorales, du moins la démarche du synode. Nous recevrons de nos délégués : NN. SS. Benoît Bertrand, Jean-Marc Eychenne, Matthieu Rougé et Alexandre Joly, ainsi que du cardinal Jean-Marc Aveline et de Mme Anne Ferrand, consacrée dans le diocèse de Rodez, qui a accepté de venir nous rejoindre pour cet échange, tous deux désignés par le Pape, un compte rendu de l’expérience hors du commun qu’ils ont vécue pendant un mois et des indications sur le travail qu’il est souhaitable que nous menions dans nos diocèses ou en assemblée plénière dans l’année qui vient. Nous les remercions déjà d’avoir pris tant de temps pour servir en notre nom l’Église universelle.
Enfin, l’accueil des personnes victimes adultes. Nous avons pris de grandes et fortes décisions pour les personnes victimes mineures, nous travaillons avec persévérance à les mettre en œuvre. Nous voulions tenir compte de la vulnérabilité propre à l’enfance, notamment quant à la sexualité, et la mettre en valeur même, dans une société où nous avons découvert le poids de l’inceste et des violences et agressions sexuelles. Nous avons dû constater que des personnes adultes, même équilibrées et en possession de leurs moyens, avaient, elles aussi, pu être mises sous emprise et conditionnées à subir des faits inacceptables. Un groupe de travail a été mis en place, piloté par Mme Corinne Boilley, qui fut Secrétaire générale adjointe en charge des réalités financières, juridiques et sociales au sein de notre Conférence. Mme Boilley, accompagnée d’une personne victime, nous présentera l’état des réflexions. Du travail reste à faire dont notre discussion pourrait indiquer les chemins principaux. Les dispositifs que nous avons décidés avancent, l’INIRR accomplit sa mission et reçoit des marques de gratitude.
Lire le discours d’ouverture de Mgr de Moulins-Beaufort (3 novembre 2023)
Sans nul doute, les évêques échangeront également sur d’autres sujets brûlants : les vocations, les traditionalistes, les finances de diocèses…
“comment encore annoncer l’Évangile et la religion du Christ dans un monde pluri-religieux en un temps où nous avons appris à reconnaître les germes ou les traces de l’Esprit-Saint dans les autres religions, voire dans l’absence de religion” Cette phrase est totalement hérétique. C’e’st la négation de la Divinité de Notre Seigneur et de la nécessité d’appartenir à l’Eglise pour sauver son âme.
Du Salut des ämes il n’en est même pas question.