Dans son éditorial de la lettre aux Amis du Monastère Sainte Madeleine du Barroux (n°187, 8 septembre 2023), Dom Louis-Marie, abbé de l’abbaye, revient sur le Jubilé des apparition du Sacré-Coeur à Sainte Marguerite Marie à Paray-le-Monial (350è anniversaire des apparitions qui sera ouvert par Mgr Riève, évêque d’Autun le 27 décembre 2023) :
Je recommande vivement à tous les fidèles, et plus particulièrement à ceux qui sont inquiets des « chemins nouveaux de l’Église », à ceux qui se sentent totalement dépassés, à ceux qui sont découragés comme à ceux qui se préparent à se battre, de profiter de ce jubilé pour retrouver la lumière et la force. Le temps n’est pas contre nous, car la grâce de Dieu est là. Le Sacré-Cœur n’est pas une histoire du passé, mais une actualité enracinée dans l’éternité de Dieu. Baudelaire lui-même, dans son poème L’Horloge, avouait que les « minutes, mortel folâtre, sont des gangues qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or ». J’espère que ce jubilé sera pour vous tous comme un nouveau Thabor, un sommet où le Seigneur fera apparaître à vos yeux sa puissance et sa bonté.
Un des plus beaux mystères de la dévotion au Sacré-Cœur est admirablement résumé dans la collecte de la messe de la fête. La prière de l’Église nous oriente vers une direction où la réparation reste inséparablement unie à la charité. Bien plus, c’est le fervent hommage de piété qui constitue l’âme de la réparation. Il ne s’agit pas de se faire du mal pour compenser le mal qui se déchaîne dans le monde, et souvent dans nos vies, mais de réorienter nos âmes vers Celui qui est, je le redis, la source et le sommet de toute vie chrétienne. Dans son encyclique Haurietis aquas in gaudio, Pie XII rappelait que la dévotion au Sacré-Cœur était le chemin le plus rapide, le plus droit pour devenir un saint, mais aussi un chemin de véritable conversion. Or notre conversion est urgente. Comment vouloir sauver le monde si nous ne commençons pas par réorienter nos âmes comme un aimant vers le pôle ? La meilleure façon de réparer, c’est de faire le bien et de commencer par mieux connaître et mieux aimer le Seigneur si bien dépeint dans son Sacré-Cœur. La sainteté n’est-elle pas d’imiter Notre-Seigneur ? Comment pourrions-nous l’imiter si nous ne le regardons pas avec piété ? Et n’est-ce pas justement dans le Sacré-Cœur que les saints comme Mère Teresa ont puisé la force de faire tant de bien de façon si désintéressée ? Oui, cent fois oui. Eh bien ! Allons à Paray demander au Seigneur cette charité qui ne cherche qu’à se répandre dans l’histoire.Dom Louis-Marie, abbé