L’expulsion d’une religieuse, l’exclaustration de quatre autres et les années “sabbatiques” prises par une quinzaine d’autres continuent de provoquer des remous au sein de l’Institut des Dominicaines du Saint-Esprit. 3 articles de Paix Liturgique ont mis les pieds dans le plat et forcé l’Institut à réagir. Il y a quelques jours, Mère Marie de l’Assomption, mise en cause dans ces articles, se trouvait à l’abbaye de Saint-Wandrille en compagnie du cardinal Ouellet. Etait-ce pour prérédiger le communiqué signé par Mère Marie de St Charles, Prieure de l’Institut et publié aujourd’hui ? Le voici :
21 juillet 2023
Diverses attaques, d’une partialité et d’une violence rares, comportant des éléments totalement faux, circulent actuellement contre notre Institut, d’abord dans un article anonyme paru sur le site de Paix liturgique que certains sites ont cru bon de relayer, puis dans une tribune libre, aux propos virulents et provocateurs, assumée par le même site, et enfin par un nouvel article anonyme.
De fait, quatre sœurs de notre Institut ont demandé récemment à passer la prochaine année hors de nos maisons (régime d’exclaustration) et cela leur a été accordé. Pour autant, des articles d’un tel ton envers un Institut qui, avec ses limites certes, essaie d’œuvrer à l’éducation catholique, a de quoi surprendre ; mais par la référence claire à Sabine de La Valette-Mère Marie Ferréol et à sa sanction après la Visite apostolique de 2020, les auteurs explicitent eux-mêmes le lien entre ces demandes d’exclaustration et le renvoi de la sœur.
Notre propos ici n’est pas d’abord de répondre aux auteurs de ces articles polémiques mais d’éclairer et de rectifier ce qui doit l’être : nous sommes présentées comme un Institut déclinant, sans vocations ; c’est ignorer notamment les prises d’habit prévues le mois prochain et les neuf sœurs en formation au noviciat. Quant à la prétendue fermeture de deux de nos écoles, il n’en est pas question.
Les articles accumulent des accusations graves, souvent sans avancer de faits à l’appui, et dénuées de fondement.
C’est ainsi qu’est honteusement mise en cause la légitimité du Cardinal Ouellet qui a pourtant reçu du pape lui-même sa mission auprès de nous, récemment prolongée.
Notons aussi entre autres :
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- « Le vœu d’obéissance est complètement détourné » : l’auteur ignore, semble-t-il, que dans l’Eglise chacun des membres d’un Institut de vie consacrée « est tenu d’obéir au Pontife Suprême comme à son Supérieur le plus élevé, en raison même du lien sacré d’obéissance. » (CIC 590§2)
- « Les conditions d’exclaustration sont contraires à toute justice » dit encore l’article. Sur quels éléments canoniques une telle affirmation se fonde-t-elle ?
- Quant au Père Donneaud, Assistant Apostolique, il ne prétend pas écarter « les religieuses vraiment traditionnelles » : il n’a écarté aucune sœur.
- M. Marie de l’Assomption est rendue responsable du renvoi de M Marie Ferréol et d’avoir « intrigué » à la Curie en ce sens. Cette accusation est fausse. Les décisions à la suite de la Visite Apostolique ont été prises après que toutes les sœurs ont été entendues.
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Quant à la question liturgique, sous-jacente dans ces articles, elle se pose actuellement à toutes les communautés attachées à la forme extraordinaire, à nous comme aux autres. Il est normal que nous l’examinions en communauté. Dans la ligne romaine qui est celle de notre Institut depuis l’origine, il est exclu pour nous d’envisager une voie de désobéissance. Le Saint-Siège connaît l’Institut, son histoire, sa culture, et les respecte. Il nous autorise à continuer de célébrer habituellement selon le Missale Romanum de 1962, tout en nous invitant à réfléchir à la manière dont nous pourrions mettre en œuvre, en certaines circonstances, cette phrase de Benoît XVI : « L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. » (lettre accompagnant le Motu proprio Summorum Pontificum, 2007)
Plus largement, nous nous demandons comment des catholiques peuvent parler du Siège Apostolique sur un ton si irrespectueux, d’autant plus quand nous lisons sur le site de Paix liturgique : « Ce que nous sommes ? Des catholiques romains attachés à leur Eglise. Des fidèles attachés au Saint-Père. » Plus loin, ils affirment vouloir « répondre au précepte évangélique d’agir en tout pour l’unité des catholiques malgré leurs différences et leurs diversités. ». Le moins que l’on puisse dire est que ces articles n’y travaillent guère.
Où est la cohérence ? On peut bien sûr traverser des moments d’incompréhension et de souffrance, être dérouté, mais un catholique n’est-il pas tenu de recevoir avec respect ce qui vient du Vicaire du Christ, successeur de Pierre ?
Pour notre part, nous réaffirmons fermement que la ligne de notre Institut depuis son origine, clairement définie par nos Constitutions, est celle de la fidélité et de l’attachement indéfectible envers le Saint-Siège et le Pontife romain. Il est largement connu que cette caractéristique, héritage si précieux du Père Berto et de nos Mères aînées, est constitutive de notre identité de Dominicaines du Saint-Esprit. Nous récusons toute remise en cause de cette attitude fondamentale de notre vocation, et nous exprimons notre profond regret que ces articles se permettent d’attaquer l’Eglise dans sa hiérarchie, les délégués du Saint-Siège et jusqu’à la Communauté Saint Martin qui n’est en rien concernée par ces sujets internes à notre Institut.
Que le Saint-Esprit donne à chacun sa lumière et la paix véritable.
Nous confions notre Institut à votre prière.
Mère Marie de St Charles, Prieure, et le Conseil de l’Institut
Nous attendons la suite…