Ce 14 juillet, l’Eglise fête les 453 ans de la bulle Quo Primum Tempore du Pape Saint Pie V qui a unifié le missel romain. Le texte de la bulle se trouve en tête des missels d’autel. On pourra le lire en se rendant sur le site Salve Regina.
« La Constitution apostolique Missale romanum affirme que l’ancien Missel promulgué par saint Pie V (Bulle Quo Primum, 19 juillet 1570), – mais qui remonte
en grande partie à Grégoire le Grand et même à une antiquité encore plus haute – fut pendant quatre siècles la norme de la célébration du Sacrifice pour les prêtres de rite latin. La Constitution apostolique Missale romanum ajoute que dans ce Missel, répandu par toute la terre, ” d’innombrables saints trouvèrent la nourriture surabondante de leur piété envers Dieu “ ». (Bref examen critique des cardinaux Ottaviani et Bacci).
« Quant à l’usage du Missel de 1962, comme Forme extraordinaire de la Liturgie de la Messe, je voudrais attirer l’attention sur le fait que ce Missel n’a jamais été juridiquement abrogé, et que par conséquent, en principe, il est toujours resté autorisé. » (Pape Benoît XVI, Lettre aux évêques qui accompagne la lettre apostolique « Motu Proprio Data Summorum Pontificum »).
Dans la revue américaine The Latin Mass (numéro d’été 1995) a été publié le texte d’une conférence sur la messe traditionnelle donnée en mai de la même année, à New-York, par le cardinal Stickler, préfet émérite des archives et de la bibliothèque du Vatican. Parmi les questions posées au cardinal une demandait : « le pape Paul VI a-t-il effectivement interdit la messe ancienne ? »
La réponse du cardinal Stickler fut la suivante :
« en 1986, le pape Jean-Paul II a posé deux questions à une commission de neuf cardinaux :
Première question : le pape Paul VI ou toute autre autorité compétente a-t-il interdit légalement une large pratique de la messe tridentine aujourd’hui ? (…).
La réponse donnée par huit des neuf cardinaux en 1986 fut : non, la messe de saint Pie V n’a jamais été supprimée. Je puis le dire, car j’étais l’un de ces cardinaux. Un seul fit une réponse opposée (…).
L’autre question était très intéressante : “Un évêque peut-il interdire à un prêtre en situation correcte de se remettre à célébrer la messe traditionnelle ?”.
Les neuf cardinaux, de façon unanime, ont reconnu “qu’aucun évêque ne peut interdire à un prêtre catholique de célébrer la messe traditionnelle. Nous n’avons pas d’interdiction officielle ; et je pense que le pape ne prononcera jamais une interdiction officielle” ».
Ah ben ! C’est chose faite et réussie !
Mais, avec Vat 2 , ds les faits, il n’y a pas de missel romain unifié ou unique. Puisque toit est laissé au jugement de chq prêtre, paroisse, évêque ou Cté. Tout est permis…mais tout n’est pas profitable.
Avec Vatican II, il y a UN missel : je l’ai acheté dès sa parution et je l’ai devant moi. Tout le reste, que ce soit les fantaisies imposées par des célébrants ou des publications diocésaines n’ont rien à voir avec Vatican II et doit être clairement et fermement refusé. Quant à la célèbre Bulle “Quo primum”, elle contient des formules juridiques types qu’on trouve dans bien d’autres documents émanant de l’Eglise ou des institutions civiles. Mais il suffit de connaître (un peu) l’histoire de la liturgie et d’avoir étudié les documents en question pour savoir que ces formules n’ont jamais été vues comme des verrous interdisant toute évolution de la liturgie ou limitant drastiquement l’autorité et le pouvoir des papes venant après S. Pie V. Rappelons aux inconditionnels de la liturgie codifiée à la suite de Trente que celle-ci n’a commencé à être connue et célébrée qu’à partir du XIXe siècle à la suite des travaux de Dom Guéranger et des décisions de S. Pie X. Il faut reprendre certains témoignages de fidèles – clercs et laïcs – des XVIIe et XVIIIe siècle pour savoir que dans de nombreux diocèses, la liturgie qui se célébrait après Trente était “more romanum” (à la façon romaine) mais ne respectait pas le missel promulgué par S. Pie V. Quant à affirmer que Vatican II est à l’origine de la crise que traverse l’Eglise, reconnaissons que les communautés protestantes qui, elles, n’ont pas connu le dernier concile, sont dans un état proche de la fin de vie, comme le reconnaissent les pasteurs luthériens eux-mêmes. .