On savait la France insoumise fâchée avec la religion – ou plutôt avec une religion… -, mais on ignorait encore de leur part une méconnaissance de la république qu’ils prétendent honorer.
Ainsi, Hadrien Clouet, député Insoumis de Haute-Garonne, s’est exprimé sur le message du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a salué l’évêque d’Ajaccio, Mgr François Bustillo, nouvellement créé cardinal:
"La République ne reconnaît (…) aucun culte".
Sauf dans le ministère de @GDarmanin. pic.twitter.com/UPQlHywp4O
— Hadrien Clouet (@HadrienClouet) July 9, 2023
On rappellera que la méconnaissance par la république des cultes n’interdit pas à ses représentants de saluer des dignitaires religieux et même de les recevoir en les mentionnant comme tels. Ils l’ont ainsi fait abondamment dans le passé. Même quand ils étaient de gauche. François Mitterrand ou Lionel Jospin ont reçu le Pape Jean-Paul II, que ce soit à l’Elysée ou en présence d’un parterre d’officiels (Lionel Jospin prononça même un discours en 1997). Mais on peut remonter un peu plus loin, alors même que la loi de 1905 s’appliquait pleinement.
En 1953, le président socialiste Vincent Auriol remet la barrette cardinalice au cardinal Roncalli
En 1953, le président de la République d’alors (nous sommes sous la IVe République), Vincent Auriol, avait remis au cardinal Anngelo Roncalli, le futur Jean XXIII, son chapeau de cardinal. Mgr Angelo Roncalli avait en effet été créé cardinal par Pie XII.
Il n’y avait pas de difficultés à s’agenouiller devant un président de la République, d’une République qui ne se qualifiait pas chrétienne, ni même à saluer le nouveau cardinal dans les salons de l’Élysée.
Il faut aussi rappeler à nos grands politiciens que deux diocèses se trouvant sur le territoire métropolitain sont concordataires et accessoirement, que le président de notre République laïque est toujours officiellement chanoine du Latran. On attend M. Macron pour l’office des vêpres.
On peut aussi rappeler le voyage de Jean-Paul II en grande pompe en France en 1980. Entre autres cérémonies scandaleuses, on eut droit à saint Denis à une célébration communiste. Giscard qui avait légalisé l’avortement, facilité le divorce et la licence des moeurs espérait rallier à lui les voix catholiques conservatrices pour les élections qui se profilaient à l’horizon. Peine perdue : un an après il était balayé par les socialistes.