- Vous avez aimé les QR codes pour le passeport vaccinal, vous aimerez le QR code pour le celebret…
Chaque prêtre possède un « celebret », document qui atteste qu’il a été ordonné validement, qu’il est rattaché à un diocèse ou une communauté, et qu’il peut célébrer les sacrements. En novembre 2021 puis en novembre 2022, les évêques ont voté l’instauration et le déploiement d’un modèle national de carte d’identification et de celebret tenu à jour pour tous les évêques, prêtres (diocésains et religieux) et diacres. Il s’appuie sur un annuaire numérique national sécurisé des prêtres et diacres mis à jour et un système de QR codes.
Le celebret est un document délivré par l’autorité ecclésiastique qui atteste que son détenteur est un prêtre, qu’il peut célébrer la messe et qu’il dispose de la faculté de confesser. Valable un an, il est l’équivalent de la carte de presse pour les journalistes ou de la carte d’identité professionnelle des avocats.
Le celebret est délivré par l’autorité ecclésiastique (l’évêque pour les prêtres diocésains, et le supérieur majeur pour les prêtres religieux).
Document officiel et administratif pour l’Église, le celebret est toujours remis sous format papier. Sa forme est variable selon les diocèses et les pays. Il peut ressembler à une carte d’électeur ou à une grande carte de visite. Il comporte toujours le sceau du diocèse qui l’émet.
Le celebret peut être demandé lors d’un déplacement hors diocèse, en France ou à l’étranger, dans des sanctuaires ou en paroisses, ou sur des grands évènements comme les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ), pour apporter la preuve qu’un prêtre est bien habilité à donner les sacrements, et n’est sous le coup d’aucune restriction entravant ses facultés sacramentelles.
Décidée par les évêques réunis en Assemblée plénière en novembre 2021, la création d’un modèle national contribue à homogénéiser le document entre les diocèses et les communautés religieuses, ainsi qu’à donner un moyen de mise à jour en temps réel des habilitations et restrictions.
Elle vise à ne pas laisser les imposteurs (faux prêtres ou diacres) de continuer à agir au détriment des fidèles et des sacrements, en créant de faux celebret.
En novembre 2021, un mois après la remise du rapport de la CIASE, les évêques réunis en Assemblée plénière à Lourdes votent un ensemble de mesures afin de poursuivre et d’intensifier la lutte contre les violences sexuelles dans l’Église. Parmi elles, la mesure 2.3, actant la mise en place d’un modèle national de celebret, mis à jour régulièrement, pour tous les prêtres, séculiers ou religieux.
Ce modèle national concerne tous les prêtres, religieux et diocésains, incardinés ou effectuant leur mission en France, ainsi que les diacres permanents.
Concrètement, il s’agit d’une carte d’identification personnelle, d’un format identique aux nouvelles cartes d’identité, qui donne accès au celebret via un QR code à flasher avec son smartphone. Cette carte n’a pas de limite de validité, sauf en cas de changement de lieu d’incardination. Figurent sur cette carte les informations suivantes :
- une photo d’identité
- les informations d’incardination
- les prénom, nom, date et lieu de naissance du prêtre
- les informations concernant son ordination.
Il comporte également un identifiant personnel unique (ID), et un QR code.
Cette carte, nommée carte nationale de celebret, est appelée à remplacer le celebret en France et à l’étranger (en cas de déplacement à l’étranger de prêtres français). Concrètement, grâce au QR code, elle donne accès à l’annuaire national sécurisé des clercs incardinés ou affectés en France, qui contient toutes les informations des clercs sur le territoire français.
Tous ceux qui encadrent une manifestation religieuse (un rassemblement, un pèlerinage, une messe) et qui sont chargés de l’accueil des ministres présents lors de celle-ci (un sacristain dans une église, le prêtre d’accueil dans un sanctuaire) peuvent demander le celebret. En cas de refus du ministre ordonné de présenter sa carte, celui-ci ne pourra pas célébrer.
Trois niveaux d’informations sont accessibles via la carte nationale de celebret :
-
- les informations figurant sur la carte de celebret :
-
- nom, prénom
- date et lieu de naissance
- date et diocèse d’ordination
- QR code
- n° personnel
-
- les informations accessibles via lecture du QR Code :
-
- coordonnées et fonctions actuelles
- celebret : habilitations et restrictions particulières à l’exercice du ministère
-
- les informations concernant les habilitations et les restrictions éventuelles, accessibles par code confidentiel, à savoir :
-
- célébrer l’eucharistie en public
- prêcher
- baptiser
- confesser / avoir des entretiens pastoraux en tête à tête (avec mention du public restreint le cas échéant (les hommes/femmes/garçons/filles/hors congrégations-instituts)
- préparer et célébrer des mariages
- préparer et célébrer l’onction des malades
- célébrer des funérailles
- encadrer seul des groupes de jeunes
- se trouver seul avec un mineur même en espace visible
- participer à des émissions retransmises par radio, télévision ou internet
-
- une zone de texte libre pour les cas particuliers non prévus ci-dessus
- les informations figurant sur la carte de celebret :
Les informations seront mises à jour par les diocèses, via les évêques et les chanceliers pour les prêtres diocésains, et par les supérieurs majeurs pour les prêtres religieux.
On remarquera que les informations concernant les restrictions de tel ou autre célébrant de célébrer les sacrements ou d’être en présence de mineurs ne seront pas mises à disposition de tout un chacun – ce qui va quelque peu à l’encontre du prétexte selon lequel le fichage massif des prêtres et diacres serait une mesure pour empêcher ou limiter les abus de toute nature.
Les évêques ont reçu leur carte nationale de celebret lors de l’Assemblée plénière de mars 2023. Concernant les 13 000 prêtres français, séculiers et réguliers, et les 3 000 diacres permanents, le travail de collecte des données est en cours, en lien avec la CORREF.
Une fois achevée la collecte et la saisie des informations, les cartes d’identification sont émises, puis, après avoir enregistré les éventuelles restrictions, chaque diocèse ou congrégation religieuse les remet aux prêtres et diacres.
Cette phase déjà commencée se poursuivra vraisemblablement jusqu’à la rentrée prochaine.