Ce lundi 20 mars, l’Eglise nous donne de fêter Saint Joseph (La messe du 4è dimanche de Carême ayant “priorité” sur la Saint Joseph, hier 19 mars).
Ecoutons Dom Pius Parsh (Guide dans l’Année Liturgique) :
Nous faisons trêve à la sévérité du Carême pour célébrer la grande fête de saint Joseph. Nous ne pouvons pas, aujourd’hui, célébrer la messe du Carême. Nous n’omettrons pas cependant d’en méditer les pensées.
1. Saint Joseph. — Joseph, issu de la race royale de David, naquit à Bethléem. Il fut d’une condition modeste et gagna son pain comme simple ouvrier. Il avait sans doute déjà un certain âge quand il devint l’époux de la Mère de Dieu. Sa haute dignité se résume en ces mots : « Père nourricier de Jésus. » La Sainte Écriture ne raconte que peu de choses à son sujet. Elle nous dit seulement qu’il était « juste ». Elle indique par là qu’il s’acquitta fidèlement de son rôle sublime de gardien envers les deux plus grands trésors de Dieu sur la terre, Jésus et Marie. Les heures les plus amères de sa vie sont, sans doute, celles où il lui fallut douter de la fidélité de sa fiancée. Mais c’est justement dans le conflit entre ses droits et ses devoirs qu’il se montra grand. Il était nécessaire que cette souffrance, qui fait partie de l’œuvre rédemptrice, soit supportée en vue d’un grand bien : Joseph est le témoin le moins suspect de la naissance virginale du Rédempteur. Ensuite, dans l’histoire de la Rédemption, Joseph passe modestement au second plan. L’Écriture ne dit même rien de sa mort. Cependant, certaines indications nous font conclure qu’il était déjà mort au moment où commença la vie publique du Sauveur. Il eut la plus belle mort que puissent désirer les hommes : il s’endormit dans les bras de Jésus et de Marie. Sa vie fut humble et obscure. Il resta aussi humble et obscur, pendant des siècles, dans l’histoire de l’Église. Ce n’est que dans les temps modernes que l’Église l’a célébré avec solennité. Les honneurs liturgiques commencèrent à lui être rendus au XVe siècle, grâce surtout à sainte Brigitte de Suède et à saint Bernardin de Sienne. Sainte Thérèse travailla aussi beaucoup à promouvoir son culte. Il a aujourd’hui deux grandes fêtes : le 19 mars, on honore sa personne et la part qu’il prit à la Rédemption ; le troisième mercredi après Pâques, on honore son rôle de protecteur de l’Église. Pie IX, en effet, le proclama patron de l’Église universelle. Il est considéré aussi comme le patron de la bonne mort.
2. La messe et l’office des Heures sont de date récente (l’auteur est le pape Clément XI qui les prescrivit en 1714). Ce qui est typique dans la prière des Heures, c’est la composition systématique propre à cette époque et le parallèle entre Joseph l’Égyptien et saint Joseph. Dans les antiennes des vêpres et des matines, on a rassemblé tous les passages de l’Écriture qui concernent saint Joseph et on les a rangés dans l’ordre historique. Les leçons du premier nocturne et leur répons traitent de Joseph l’Égyptien. Dans les leçons du second nocturne, le docteur melliflue, saint Bernard, établit un parallèle entre les deux Joseph. « Ce Joseph que ses frères vendirent par envie et qui fut emmené en Égypte est une figure du Christ qui fut, lui aussi, vendu et trahi pour de l’argent. Quant à notre Joseph, il échappa à l’envie d’Hérode et emmena le Christ en Égypte. Le premier Joseph garda la fidélité à son maître et ne voulut pas pécher avec la femme adultère de son maître ; notre Joseph honora dans sa femme sa dame, la Mère de son Seigneur, la Vierge (sans tache), et, vierge lui-même, il fut son fidèle protecteur. Le premier avait reçu le don d’interpréter les songes mystérieux ; le second connut les mystères divins et y participa. Le premier Joseph garda le froment non pour lui, mais, pour tout le peuple ; le second Joseph reçut la garde du pain vivant descendu du ciel, tant pour lui que pour le monde entier :» L’Évangile de la messe est le même que celui de la vigile de Noël. Cet Évangile annonce, il est vrai, la plus grande souffrance de sa vie, mais aussi fonde sa grandeur.