Extraits des voeux de Mgr Mousset, évêque de Périgueux et Sarlat :
[…] Comme l’a souligné le Concile Vatican II, « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. […] La communauté des chrétiens, [l’Eglise], se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire ». A ce titre-là, je forme des vœux pour que, dans ce monde où les changements engendrent bien des questions et des inquiétudes, nous puissions, dans la diversité de nos convictions et de nos croyances, nous rassembler sur l’essentiel, à savoir le respect de la personne humaine, de sa dignité, de ses droits et de ses devoirs, de sa place au sein de notre maison commune, de cette création qu’il nous faut protéger, pour que, demain, d’autres que nous puissent bénéficier de ses dons. Je souhaite aussi que nous ayons à cœur de promouvoir, ensemble, l’attention aux personnes fragilisées, exclues, blessées, à celles et ceux qui sont aux périphéries de notre société pour diverses raisons. […]
En élargissant mon regard aux dimensions de la société française, je suis aussi interpelé dans mon humanité et dans ma foi par le grand besoin de présence auprès des personnes dans les derniers temps de la vie aussi précieuse à mes yeux que les premiers instants, parce qu’il y va de la vie elle-même et de son sens. On juge la valeur d’une civilisation à la manière d’accueillir les premiers temps de la vie comme les derniers, aimait à dire l’abbé Pierre. Concernant les derniers temps de la vie, je suis porté à croire à l’importance d’un accompagnement vécu dans ces présences faites d’attention, de respect, d’écoute et de délicatesse, auprès de celles et ceux dont le chemin sur cette terre s’approche de la fin. Pour avoir écouté de nombreux témoignages, il me semble important, dans une société où tout est fait pour occulter la réalité de la mort, d’apprendre à veiller avec celles et ceux qui souffrent de l’angoisse de mourir, d’apprendre à les soutenir et à les réconforter, par-delà les discours lénifiants, pour être simplement, humblement, une présence partagée qui ouvre à l’espérance. Dans cette perspective, il me semble que l’accès pour tous aux soins palliatifs pourrait devenir un bel objectif pour promouvoir dans notre société la joie de choisir toujours davantage la vie, et pour contribuer ainsi à servir la vie jusqu’à son dernier souffle de celles et ceux qui nous ont tant donné. Nous savons bien que ce chemin d’humanisation pour une société plus juste et plus fraternelle est bien loin d’être achevé ! Je profite de ces vœux pour exprimer toute ma gratitude et ma reconnaissance aux personnels soignants, ainsi qu’aux membres des aumôneries des hôpitaux et des EHPAD”.