Voici les voeux de l’évêque de Soissons :
Magie d’un terroir
Admiration, contemplation :
les paysages de l’Aisne suscitent des émotions. Inspirent des expressions.
Nourrissent des passions.
En soissonnais,
les plateaux, les silos et bientôt les côteaux, En Thiérache,
bocages, pacages et pâturages, en vue de l’affinage, Suaves betteraves
en chaunois, saint quentinois et vermandois Rivières serpentines, ravines et collines
du grand laonnois, Lourdes grappes des vignobles
dans le sud.
Ici un cours d’eau scintillant,
là un paysage apaisant,
encore un étang fumant, s’évaporant en place d’anciens marais dormants.
Fascinant !
Sans compter les superbes clichés de sangliers, de bouviers… cervidés et animaux forestiers détectés lors d’une randonnée.
Quelle beauté !
Notre Maison Commune !
Au sein de la maison commune chacun,
quelles que soient sa conviction et sa responsabilité, est invité à prendre sa place,
à apporter sa pierre
pour un vivre ensemble
toujours plus fraternel. Soignons notre sœur la terre.
Qui sont-ils ceux qui façonnent ce terroir ? Tracteurs, laboureurs, cultivateurs,
nous les voyons à l’heure des Méthaniseurs. Facteurs, conducteurs, camionneurs,
ils sillonnent les routes sans heurts.
À l’Usine on farine toutes sortes de céréales,
on affine,
puis on achemine des poudres cristallines… infinies combines
pour endiguer la famine.
Que dire des églises ? Huit-cent-soixante-quatre édifices
affrontent les crises,
résistent à la bise,
telles une balise quand le moral se brise.
Quand aux trois cathédrales,
telles un fanal aux prises avec les forces du mal, leurs flèches verticales
pointent un firmament final,
sous le manteau virginal.
Rien n’est Banal !
Notre patrimoine,
ce sont les flèches des cathédrale,
autant que les cheminées des usines
et la nuée poussiéreuse des moissonneuses-batteuses.
Ce terroir,
qui sont-elles les personnes qui le façonnent ?
De belles personnes ! Modestes !
La modestie, sapristi,
n’est pas une facétie ni une péripétie,
c’est une prophétie ! Gentillesse !
Façonnée de glaise épaisse et de tendresse.
Faisons attention,
ne nous réduisons pas à des fonctions ; ce peuple aspire à des relations…
sans concession.
Quand survient la domination,
il n’est plus possible de se taire,
ni de chercher à plaire par différentes manières. Alors rien d’autre à faire,
il faut qu’éclate la colère !
«Ami, entends-tu le vol noir
des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme…
Montez de la mine, descendez des collines, camarades».
Le chant des Partisans, ce sont des mots
de combattants.
Pareillement dans nos cantonnements,
quotidiennement,
des battants,
des combattants
tiennent leur engagement, fermement.
Applaudissements :
ce n’est pas ce que cherchent nombre d’enseignants. Malgré leur CV impressionnant,
ils vivent modestement leur engagement
pour que chaque élève fasse un pas en avant. On fait confiance aux actes
plus qu’aux paroles. Ça console.
Il s’agit d’être,
plutôt que de paraitre. C’est le secret du bien-être
(qui évite le mal-être).
Défi du prêtre puisqu’il doit paître
le troupeau du Maître.
La Marne au sud,
l’Aisne, l’Ailette, l’Oise, la Somme… le département est traversé
par de nombreuses rivières.
Au bord des rivières
un sport ne fait pas de bruit.
Il mobilise un nombre impressionnant d’hommes, surtout :
la pêche.
Pêche à la ligne.
L’image du pêcheur assis,
tranquille,
passif dans l’attente que l’animal vienne, est fausse.
Ce poisson,
il faut aller le chercher, se déplacer,
ne jamais abandonner.
À Simon-Pierre,
lui-même pêcheur de métier,
Jésus affirme :
«Je te ferai pêcheur d’homme».
Ne puis-je tirer leçon du président des pêcheurs de l’Aisne ? José Galope-Rosado confie :
longtemps, la pêche a souffert d’un préjugé :
le gamin qui trempe son fil dans l’eau pour s’amuser ou bien le retraité qui tue le temps
au bord de la rivière,
tout fier de ramener une friture
ou un gros poisson
avec lequel il se fera prendre en photo.
Ce n’est plus ça du tout ;
le pêcheur est un pro.
Au départ, il y a le plaisir bien sûr : l’air libre, la détente, la nature.
Mais très vite, il faut réfléchir : la meilleure place,
l’appât efficace,
la plombée appropriée
et toute une série de questions très techniques.
Comme chaque pêcheur aguerri, José tient un carnet de bord
où il consigne ses observations. Il lit énormément aussi
pour mieux connaître
et comprendre ses proies1.
Je te ferai pêcheur d’homme.
C’est la vocation de l’apôtre.
Selon la méthode de Jose Galope-Rosado (en quatre temps) :
1. Au départ il y a le plaisir.
2. Ensuite il faut réfléchir.
3. Puis il faut relire, et ce qui va tenir dans un feuillet, l’écrire. 4. Enfin il faut lire et s’instruire ; l’ignorance est le pire.
L’Église a connu des crises. Elle en connaitra encore. Pour comprendre l’Église,
les anciens parlaient de la lune. La lune n’éclaire pas par elle-même, Elle ne tient sa lumière que du soleil
qu’elle ne fait que réfléchir. De même l’Église,
elle ne possède pas sa lumière par elle-même,
elle la reçoit du Christ.
Elle ne sera jamais plus lumineuse
que lorsque le Christ brillera en elle. L’Église est un «Mysterium Lunae»
disaient les Pères de l’Église. Elle est un mystère de lune.