La Constitution apostolique In Ecclesiarum Communione a été publiée vendredi 6 janvier, remplaçant la Constitution Ecclesia in Urbe de Jean-Paul II de 1988. Elle n’est pour le moment accessible qu’en italien. Elle entrera en vigueur le 31 janvier. Le Pape renforce le contrôle du Vicariat par une plus grande présence, en tant qu’évêque de Rome, dans chaque décision pastorale, administrative et économique du diocèse de Rome.
De nouveaux organes de contrôle des finances et des abus sont créés et le mandat du personnel exécutif est fixé à cinq ans, prorogeable pour seulement cinq autres années.
La Constitution s’ouvre avec une longue préface dans laquelle François trace une réflexion profonde sur son diocèse, Rome, dont il rappelle l’importance du point de vue ecclésial, mais aussi les difficultés des personnes qui y vivent et les activités en faveur des groupes sociaux les plus fragiles.
La deuxième partie énumère les 45 articles qui empruntent beaucoup à ceux de la Constitution précédente, tout en introduisant plusieurs aspects nouveaux, à commencer par la figure du cardinal-vicaire, défini pour la première fois comme «auxiliaire», et le rôle plus important du Conseil épiscopal.
La réforme a pour objectif de redonner «un élan évangélisateur et synodal» au Vicariat de Rome, afin que, écrit le Pape François, il soit
«un lieu exemplaire de communion, de dialogue et de proximité, accueillant et transparent au service du renouveau et de la croissance pastorale du diocèse de Rome».
En détaillant les 45 articles de la Constitution, le Pape s’attarde sur les figures de proue du Vicariat : le cardinal vicaire, le vice-président et les évêques auxiliaires. Tous,
«sont nommés par moi pour une durée indéterminée et cessent leurs fonctions par mon décret».
Le vicaire continue à exercer «le ministère épiscopal du magistère, de la sanctification et du gouvernement pastoral pour le diocèse de Rome avec le pouvoir vicaire ordinaire» selon les termes établis par le Pape. Le cardinal-vicaire n’entreprendra pas d’initiatives importantes ou dépassant l’administration ordinaire sans en rendre compte au préalable au pape.
Le rôle du Conseil épiscopal est renforcé, il devient «l’organe principal de la synodalité» et «le lieu par excellence du discernement et des décisions pastorales et administratives». C’est le Pape qui le présidera lorsqu’il se réunira au moins trois fois par mois:
«L’ordre du jour de chaque réunion doit m’être envoyé le plus rapidement possible».
«Les procès-verbaux des réunions du Conseil épiscopal sont rédigés par l’évêque auxiliaire faisant office de secrétaire, désigné au début du Conseil, qui doivent m’être envoyés, et être conservés dans une section spéciale des archives générales du diocèse».
«Le cardinal-vicaire, dans sa fonction de coordination de la pastorale diocésaine, agit toujours en communion avec le Conseil des évêques, de sorte qu’il ne s’écarte de son opinion concordante qu’après avoir évalué la question avec moi».
Le conseil des évêques doit également donner son accord pour la nomination des aumôniers, des recteurs d’église et des responsables des services pastoraux.
Le règlement du Conseil diocésain pour les affaires économiques, un organe qui assiste le Pape dans l’administration économique du diocèse, doit également être approuvé par le Pape, indiquant des «critères de transparence dans la gestion des fonds».
De même, au Vicariat de Rome, une Commission de Vigilance Indépendante est établie comme organe de contrôle interne, avec son propre règlement approuvé par le Pape.
De nouvelles règles – très détaillées – s’appliquent également à la procédure de sélection des nouveaux curés, dont
«les caractéristiques spirituelles, psychologiques, intellectuelles, pastorales et l’expérience dans un service antérieur, le cas échéant, doivent également être évaluées». «Le cardinal-vicaire, après avoir achevé le processus, me soumettra les candidats à la fonction de curé pour une éventuelle nomination, et nommera les vice-prêtres».
Enfin, dans l’organigramme général, le Service de la protection des mineurs et des personnes vulnérables a été créé.
Vendredi 6 janvier, le Pape a nommé l’un des évêques auxiliaires, Mgr Baldassare Reina, comme nouveau vice-gérant du diocèse de Rome.