Mis en vente en 2014, le couvent de Montbareil en Guingamp a enfin trouvé preneur auprès du groupe CIR, qui va conserver les bâtiments et y aménager près de 90 appartements.
La CIR, compagnie immobilière de rénovation, se spécialise dans la rénovation et la valorisation des bâtiments patrimoniaux; elle a son siège à Bordeaux. Le maire de Guingamp, Philippe le Goff, a répondu à l’Echo de l’Armor et de l’Argoat au sujet du projet : ” [il] prévoit la réalisation de 90 logements, de T1 à T4, dans le grand bâtiment qui se situe sur une parcelle globale de 14 000 m2 . J’ai rencontré les porteurs du projet dès le départ pour connaître leurs intentions. Le projet rentre dans la logique de créer du logement de qualité sur Guingamp, c’est une bonne chose”.
Vide depuis le départ en 2016 des dernières Soeurs du Christ, le couvent a été construit en 1676 par les Dames de la Charité pour accueillir les reprises de justice et les femmes de mauvaise vie; la première pierre de la chapelle est posée le 3 décembre 1677. Les terrains ont été achetée par Hélène Moysant, vicomtesse des Arcis. En 1792, les 36 religieuses, neuf converses, deux postulantes et deux tourières sont chassées par la Révolution. Le bâtiment sert ensuite de prison – des prêtres de Guingamp y seront enfermés pendant la Révolution.
Le couvent rouvre en 1822 à l’instigation des Filles de la Croix, qui y ouvrent une école avec pensionnat, puis en 1913 y ouvre la première clinique de la ville, dirigée par le docteur Rouault – elle reste en activité jusqu’en 1969 tandis qu’un hôpital complémentaire pour une centaine de blessés y est ouvert pendant la Grande Guerre. En fin de compte, à partir de 1976 le couvent devient la maison de retraite des Soeurs du Christ, qui rassemblent plusieurs congrégations vieillissantes dont les Filles de la Croix. Une partie a été louée au lycée professionnel voisin qui y installe son self et son internat – jusqu’en 2014.
Et bien évidemment la mairie et les repreneurs n’auront surtout rien à faire de la Chapelle, lieu où s’offre le saint Sacrifice Eucharistique, ou plutôt se hâteront t-ils pour la soustraire à son rôle essentiel.
Une fois de plus, un grand « bravo » aux responsables de cet abandon, de plus en plus accentué depuis 53 ans !!!!