Concernant l’article de Riposte catholique sur les allégations relatives au cardinal Poupard, nous avons reçu ce commentaire de la part d’une personne qui a travaillé à la Curie auprès du cardinal Poupard. Tout en réfutant les allégations, il estime que le prélat était cassant avec ses employés. Voici son témoignage:
Ayant servi quatre ans au Conseil Pontifical de la Culture sous saint Jean-Paul II, quand le Cardinal en était le Président, je n’ai rien vu de tel, ni jamais entendu parler de cela. Sauf par un journaliste alors en poste à Rome (et de manière très vague, “entendue” pour les initiés dont je n’étais pas), journaliste qui est devenu responsable d’une revue familiale française où il publie aujourd’hui tout ce qu’il peut contre les Prêtres « suspects ».
Exhibitionnisme? Cela me paraît contradictoire avec la forma mentis du Cardinal, qui aime paraître drapé dans une dignité intouchable.
Tous ses propos, en particulier quant au sixième commandement, étaient irréprochables d’orthodoxie.
J’ai été par contre témoin de l’attitude habituelle avec laquelle le Cardinal toisait les fidèles laïcs et les Prêtres, attitude qu’on pouvait vite prendre pour du mépris si on ne le connaissait pas, en particulier vis-à-vis de ceux qui n’étaient pas ou plus sensés lui amener quelque chose. Il mettait mal à l’aise les gens (témoignage de l’épouse d’un homme politique français très connu, très catholique, après avoir mangé avec le Cardinal : elle ne voulait plus jamais rencontrer le Cardinal).
Par contre, avec les Prêtres ses collaborateurs directs, il pouvait être odieux, voire parfois insultant (c’est qu’il maîtrisait mal l’italien… en français, il aurait peut-être été plus courtois).
Un fait est avéré: il “cassait ses collaborateurs” : il a renvoyé 17 de ses collaborateurs Prêtres, 17 employés du Saint-Siège, sans possibilité pour eux de se défendre ni de faire valoir leurs droits, et en infraction formelle avec le Règlement de la Curie Romaine (un Cardinal ne peut pas renvoyer un employé ; et, s’il y a faute grave, il doit y avoir un procès).
J’en ai été moi-même la victime, je n’étais qu’un petit employé de base, au plus bas, bien méprisable… Mon évêque a refusé de me reprendre (et ne m’a plus donné aucune mission paroissiale à mon retour: il n’y avait pas de place pour un Prêtre formé par Jean-Paul II). Quand j’ai prétendu me défendre en saisissant un tribunal du Vatican, “on” m’a fait comprendre « où était mon intérêt »: en clair, “tais-toi, du balais!” C’est comme ça qu’on traite les Prêtres dans l’Église de Jésus-Christ ? Il faut croire !
Mais, parmi les 17 (sans compter ceux qui sont partis d’eux-mêmes écoeurés) le Cardinal a renvoyé aussi un Jésuite qui était alors Secrétaire du Dicastère (n°2) et ancien Recteur de l’Université pontificale Grégorienne: ce dernier avait osé relever que le Cardinal pillait ses livres et s’attribuait ses idées.
Le Secrétaire de l’époque m’avait dit: “c’est un homme qui mourra seul, il n’a aucun ami”. Là est le problème.
Je ne peux croire les accusations relatées plus haut.
Et ensuite ils viennent donner des cours de moral, sur la doctrine sociale de l’Eglise. Vraiment les docteurs de la loi et autres pharisiens ont encore de beaux jours. Vive Jésus!
Le problème avec cette génération de “conciliaires” est qu’ils se sont considérés non plus comme des “transmetteurs de la vérité” mais comme propriétaires de son interprétation
Il ne faut pas cacher les faiblesses de l’Eglise, c’est à dire celles de ses représentants, dont font partie les cardinaux. Mais il ne faut pas non plus les monter en épingle. Ce sont heureusement des exceptions en face d’un nombre infiiniement plus grand de dévouement et de saintetés anonymes
Déjà les apôtres avaient dû mal à supporter les agissements de Judas iscariote.
Ça continue en 2022 !