Élu par 138 voix contre 99 au troisième tour de scrutin président de la conférence épiscopale des États-Unis, Mgr Timothy Broglio, actuel évêque des “services militaires” (l’équivalent de notre évêque aux armées), confirme une réalité: l’impossibilité pour un candidat “bergoglien” de devenir le patron des évêques américains. Mgr Broglio succède à Mgr Gomez qui avait lui-même remplacé le cardinal DiNardo en 2019. C’est bien la ligne “wojtylo-ratzingérienne” qui est à nouveau approuvée à la tête de l’épiscopat américain. Mais le compétiteur de Mgr Broglio, Mgr William Lori, actuel archevêque de Baltimore, est lui-même un partisan de cette ligne; il est par ailleurs président du comité pour la vie de l’USCCB.
Même dans la liste préétablie des 10 évêques établie par l’épiscopat américain au sein de laquelle le président et le vice-président ont été élus, on ne trouve pas de candidat dans la ligne François. Voilà neuf ans que le Pape a essayé d’infléchir la ligne de l’épiscopat américain qui reste majoritaire: une ligne notamment “pro-life”. Sans succès. Ce qui laisse pressentir que l’action du Pape François, marquée notamment par l’attribution du chapeau rouge à plusieurs évêques américains n’a pas fonctionné (Mgr Cupich en 2016, Mgr Gregory en 2020, puis Mgr McElroy cette année…). On peut juste noter la contre-performance de l’archevêque de San Francisco, Mgr Salvatore Cordileone: cet évêque, qui n’avait pas hésité à refuser la communion à la Démocrate Nancy Pelosi, ne parvient pas à dépasser dix voix, que ce soit pour l’élection du président ou pour celle du vice-président de l’USCCB.
Je connais très bien Mgr Broglio que j’ai rencontré plusieurs fois à Lourdes quand il accompagnait les militaires américains au pélerinage militaire international. En fait c’est un italo-franco-américain car s’il est de père italien sa mère était une française, catalane de la région de Perpignan. Il parle un français tout à fait correct. On peut effectivement dire qu’il se situe dans la ligne du regretté Benoit XVI (le concile, tout le concile mais rien que le concile et pas plus). Je suis particulièrement heureux de son élection.