Alors que Rome prolonge le synode jusqu’en octobre 2024, un questionnaire intitulé « Synode sur la synodalité – le questionnaire de la dernière chance » a récolté 6500 réponses. Son initiateur, Luc Desroche, a créé ce questionnaire, jugeant faible la participation des catholiques français au synode (150 000 fidèles). « Certains ne se sont pas sentis écoutés ou ne se sont pas prononcés de peur de ne pas l’être ».
Sont traités dans ce questionnaire les cinq points évoqués dans la synthèse synodale, dont les plus clivants : liturgie, ministère des prêtres, place des femmes dans l’Église, sacrements.
« Les résultats apportent une couleur différente de celle de la synthèse synodale qui semble très homogène », « preuve qu’on ne peut simplifier comme on l’a fait les divergences entre catholiques français ».
60% jugent que la défection des sacrements serait la première cause de chute du nombre de fidèles dans l’Église catholique. Ils sont 92,9% à attendre prioritairement d’un prêtre qu’il dispense les sacrements. Un manque criant lors de la pandémie… Les répondants plébiscitent le célibat sacerdotal à 87,6%. Près de 70% des participants reprochent à l’Eglise de « ne pas assumer ses opinions et de taire la Vérité par peur de choquer ». Trois attentes émergent :
- qu’elle promeuve « un modèle bioéthique assurant le respect intégral de la personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle » (74%),
- qu’elle « défende la famille dans sa forme traditionnelle » (70%),
- qu’elle soit « un lieu de recueillement, d’écoute et de miséricorde » (57%).
Ces résultats seront transmis à la CEF. Mais Luc Desroche juge la méthode du synode sur la synodalité, qui enjoint « chacun à donner son avis », imparfaite :
« L’Église ne répond pas à une logique démocratique : si l’on croit qu’elle est l’épouse du Christ, que l’on croit à la Révélation, alors on s’attache à préserver sa doctrine, éprouvée par des millénaires. »