Rachetée en ruines en 20101, l’ancienne église Saint-Ouen de Rubremont, commune du Mesnil en Ouche, dans l’Eure au sud de Bernay, a été sauvée par Jean-Baptiste Boutan et l’association qu’il a créé pour racheter et restaurer l’église. Du XIe jusqu’à la Révolution, elle dépendait de l’abbaye Notre-Dame de Lyre.
“L’aventure de cette restauration commence en 2010, à Rubremont“, relate l’Eveil Normand : “Marc Monnier, agriculteur et propriétaire de l’ancienne église de Saint-Ouen, cherche à vendre une partie de son terrain dont fait partie cet édifice. En état de délabrement avancé, le propriétaire ne souhaitait pas le restaurer. « Deux murs étaient effondrés et la toiture était complètement arrachée », explique Jean-Baptiste Boutan, président de l’association pour la sauvegarde de l’ancienne église de Saint-Ouen de Rubremont. Pourquoi s’intéresse-t-il à ce bâtiment ? « Cette ancienne église a été transformée en maison commune après la Révolution française, puis en grange par les propriétaires terriens successifs, indique le président. Elle n’a subi aucune rénovation, donc tout ce qu’il reste est d’origine. Seules deux portes ont été percées.
Pour ce juriste d’entreprise ayant suivi des études d’histoire de l’art, « ces ruines » représentent « une église rustique, qui reste conservée malgré le passage du temps. Sa rareté la rend exemplaire. » Dans l’idée de sauver l’ancienne église, il réalise un emprunt pour acheter le terrain. Par la suite, il crée l’association pour la sauvegarde de l’ancienne église de Saint-Ouen de Rubremont. « Aujourd’hui, elle comprend près de 80 membres, partout en France“.
La structure de l’église date de la toute fin du Xe; réalisée selon des techniques traditionnelles normandes, elle a aussi une charpente indépendante des murs, qui repose sur des piliers en bois. Elle n’a subi aucune altération majeure depuis sa désaffection à la Révolution française, lorsque Rubremont est rattaché à Bosc-Renoult en Ouche.
“En 2015 et 2016, la restauration débute par les deux murs effondrés, la toiture et les vitraux. Puis, elle se poursuit par la maçonnerie et la charpente, pour s’achever en 2022. L’association s’appuie principalement sur des dons, mais elle peut compter sur deux mécènes : la Fondation du patrimoine et la Sauvegarde de l’art français. « Cette fondation a été créée par la marquise de Maillé, qui a légué sa fortune, pour soutenir à la restauration des édifices religieux en France, raconte Jean-Baptiste Boutan. Donc, on rentre parfaitement dans les critères. » Au total, le chantier s’élève à plus de 86 000 euros.
la charpente a été refaite par la menuiserie charpente Remy Desmonts, basée à Nassandres, une entreprise qui travaille sur le chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris. Il était accompagné de la Menuiserie Meslin, de La Haye-Aubrée (Manche), spécialisée dans la maçonnerie ancienne. Gwendoline Guillou, artisan vitrailliste de Plasnes et élue meilleur ouvrier de France en 2015, a travaillé sur les vitraux de l’ancienne église”.
Depuis la fin des travaux de restauration, l’église est ouverte au public. Un chemin de grande randonnée passe à proximité.
UNE BELLE OEUVRE QUI récompensera ceux qui le font.
J’ai le coeur fendu quand je vois des églises abandonnées alors que de riches personnes et acteurs pourraient mettre la main à la poche !