L’abbé Alexis Garnier, aumônier général de Notre-Dame de Chrétienté, revient sur la question de l’Unité de l’Eglise dans le dernier numéro de l’Appel de Chartres (n°255, février 2022).
Solliciti servare unitatem in vinculo pacis (Eph, IV, 2)
Cher ami pèlerin,
“Ayez le souci de garder et cultiver l’unité dans le lien de la paix“. C’est l’exhortation de saint Paul aux Éphésiens…Il donne là un “panorama” précis et large concernant le mystère de l’Eglise. Le mystère de son unité.
Unité visible et invisible, avec un fondement clair et précis. Un socle de foi, d’espérance, de charité. Une seule foi, un seul Seigneur, un seul baptême !
Unité large également, incluant une possible diversité.Les psaumes chantent l’église comme une reine à ladroite de son Seigneur, parée d’un vêtement d’unité dans la variété. “Astitit Régina à dextris tuis, circumdata varietate“.
La récente semaine de l’unité souligne le bien-fondé de cette exhortation. Elle montre aussi qu’il ne s’agit pas d’aller chercher bien loin “avec qui se réunir” , cela commence entre nous, par “cercles concentriques” de prochain.
Dans le sillage du “motu proprio” du 16 juillet, et des responsa du 18 décembre, les failles, les limites, les fragilités de l’unité entre catholiques ont ressurgi. En contrepartie, les fondement, les points concrets d’unité entre catholiques sont également réapparus.
La double fidélité à l’Eglise catholique romaine, d’une part, à sa tradition vivante d’autre part, c’est l’ADN des communautés de prêtres et fidèles “Ecclésia Dei”, dès leur fondation et jusqu’à aujourd’hui.
L’heureuse expression de ce mystère de l’Église catholique, et de sa tradition vivante, dans la liturgie de la forme extraordinaire est largement reconnue.
De même, l’incompréhension, la douloureuse surprise, et le refus de la finalité envisagée dans le texte du 16 juillet : la disparition de cette liturgie, la résorption-absorption des communautés de clercs et de fidèles. Ce souci dépasse largement le cercle des messalisants de la forme extraordinaire. C’est touchant.
Il y a des échanges, des dialogues, des confrontations théologiques, spirituelles, doctrinales de bon aloi en ce moment. Il y a aussi une divergence sur les moyens ou l’attitude à adopter. Pour être catholiques, nous n’en sommes pas moins… “gaulois” ! fragilités de l’unité entre catholiques ont ressurgi. En contrepartie, les fondement, les points concrets d’unité entre catholiques sont également réapparus.
La double fidélité à l’Eglise catholique romaine, d’une part, à sa tradition vivante d’autre part, c’est l’ADN des communautés de prêtres et fidèles “Ecclésia Dei”, dès leur fondation et jusqu’à aujourd’hui.
L’heureuse expression de ce mystère de l’Église catholique, et de sa tradition vivante, dans la liturgie de la forme extraordinaire est largement reconnue.
De même, l’incompréhension, la douloureuse surprise, et le refus de la finalité envisagée dans le texte du 16 juillet : la disparition de cette liturgie, la résorption-absorption des communautés de clercs et de fidèles. Ce souci dépasse largement le cercle des messalisants de la forme extraordinaire. C’est touchant.
Il y a des échanges, des dialogues, des confrontations théologiques, spirituelles, doctrinales de bon aloi en ce moment. Il y a aussi une divergence sur les moyens ou l’attitude à adopter. Pour être catholiques, nous n’en sommes pas moins… “gaulois” !
Alors que le mot de saint Paul aux éphésiens nous encourage ! Il n’est pas question d’irénisme cette “fausse paix en solde”, mais de la paix chrétienne, dans la tranquillité de l’ordre. Il n’est pas question de consensus mou sur un plus petit dénominateur commun, mais d’un zèle qui recherche ce qui rassemble les catholiques attachés à la tradition. Il n’est pas question d’uniformité, cette unité de contrefaçon et d’appauvrissement, d’humiliation et d’injustice.
Cependant, cela doit être le souci de chacun d’entre nous : d’abord une intention de prière, puis une constante préoccupation (sollicitudo) dans nos relations, nos échanges, nos remarques, nos objections bienveillantes et respectueuses, l’expression de nos dissentiments ou de nos désaccords éventuels. Les causes les plus nobles et les plus valables sont parfois desservies ou affaiblies. Devrai-je dire : “éprouvées” à travers et en ceux qui les portent, qui en vivent ?
“Ne déchirons pas la tunique du Seigneur“
Si le diable est par excellence le Diviseur (dia-ballein), il cherchera à affaiblir l’unité véritable de l’Eglise, dans les communautés de clercs et de fidèles légitimement amoureuses de la Tradition vivante et de l’attachement à l’église Catholique.
Pour finir, ayons devant les yeux l’image de la Tunique du Seigneur et ce qu’elle représente. Malgré les humiliations, les injustices, ne rendons pas le mal pour le mal. “Non scindamus eam”, ne la déchirons pas, pour autant qu’il dépend de nous.
Que Marie Mère de l’Eglise nous aide et nous garde pour ce faire !
Quelques morceaux choisis, tirés du texte:
“L’heureuse expression de ce mystère de l’Église catholique, et de sa tradition vivante, dans la liturgie de la forme extraordinaire est largement reconnue.”
“Il y a des échanges, des dialogues, des confrontations théologiques, spirituelles, doctrinales de bon aloi en ce moment. Il y a aussi une divergence sur les moyens ou l’attitude à adopter. Pour être catholiques, nous n’en sommes pas moins… “gaulois” ! En contrepartie, les fondement, les points concrets d’unité entre catholiques sont également réapparus.”
J’ai déjà entendu ça d’un autre prêtre tradi du diocèse de Versailles: je pense que nous ne vivons pas dans le même monde.
Juste un exemple: 80% des catholiques sont prêts à voter pour un candidat à la présidentielle qui piétine la loi naturelle et les “principes non négociables”, voilà pour la morale.
Et en ce qui concerne la doctrine, si les “non tradis” se rapprochent de l’enseignement traditionnel, c’est qu’ils s’éloignent de Rome.