Mgr Aupetit, évêque de Paris, serait-il comme ces ministres qui, guidés par une administration surpuissante, découvrent dans la presse et à la télé ce qu’ils sont censés avoir fait ou réformé ? Et c’est ainsi que la start-up du Bon Dieu, à laquelle il appelle de tous ses voeux dans une lettre pastorale où il y a “fraternité” et “amitié” à chaque paragraphe, se transforme en machine à liquider les messes traditionnelles, comme le 5 septembre dernier à Notre-Dame du Travail.
Ce soir là, après la messe, le célébrant annonce qu’à son corps défendant ce sera la dernière, dans l’église où elle est célébrée depuis dix ans – ce qu’avait obtenu le regretté Daniel Hamiche après l’arrêt unilatéral, côté paroisse Saint-Pierre de Montrouge, de la messe pourtant bien fréquentée de la chapelle Saint-Paul, boulevard Brune.
Deux jours auparavant, Mgr Aupetit écrit dans sa lettre pastorale, “C’est avec vous tous que je souhaite approfondir et mettre en œuvre ces deux visions pastorales – les fraternités missionnaires et l’accueil inconditionnel de tous – qui restent profondément liées“. Quelques lignes plus haut, il écrit – où on lui fait écrire ? – “la priorité est de reconstruire la fraternité“. Et , “à partir de la fraternité qui existe entre nous en raison de notre filiation divine qui nous conduit tous à avoir un même Père, nous avons à cultiver l’amitié avec chacun. Cette amitié fondée sur la gratuité du don doit permettre à celui qui n’arrive pas à franchir le seuil de nos églises, d’être accueilli gratuitement dans une profonde bienveillance“.
Et d’annoncer dans la foulée “lancer des initiatives nouvelles et parfois surprenantes pour répondre à un tel défi. J’ai employé ce mot, peut-être incongru, de « start-up » du Bon Dieu pour dire combien nous avions à nous laisser guider par le Saint-Esprit dans les temps nouveaux que nous avons à vivre“.
Une “fraternité universelle” sauf pour les fidèles de la messe en latin ?
Pendant ce temps, l’on apprend qu’une grande partie des messes traditionnelles de Paris sont menacées, que celle de Notre-Dame du Travail s’arrête sans concertation avec les fidèles concernés, que ceux de saint-Georges de la Villette n’ont plus de messe traditionnelle depuis début juillet (il y en avait le dimanche 9h30, mercredi et jeudi 19h), que l’apostolat de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre à Paris est en péril… les fidèles de la messe en latin seraient-ils indignes de “l’accueil inconditionnel de tous”, de la “fraternité universelle“, de “l’amitié universelle” et de la “profonde bienveillance” que souhaite mettre en place, partout, en une “mission universelle“, Mgr Aupetit ?
Bref, loin de la “start-up du Bon Dieu”, on serait plus près de la liquidation générale des messes en latin. A quand la pose des scellés sur les églises concernées et les bouches des fidèles concernés ? Pour les prêtres, on n’en est plus très loin – seuls quelques uns seraient “agréés” par le diocèse de Paris pour célébrer la messe traditionnelle – on est loin encore de “l’universel” et de “l’inconditionnel“.
Pourtant, dans “universel” et “inconditionnel“, il n’y a aucune notion de restriction.
Universel, dit le Larousse, “qui s’applique à la totalité des êtres et des choses, à tous les cas, qui a le caractère de l’universalité“.
Universalité, même source, “caractère de ce qui concerne, implique tous les hommes“.
Inconditionnel : qui ne se soumet à aucune condition. Employé seul, le mot est synonyme d’admirateur sans réserve, il est plus ambigu. Mais “accueil inconditionnel de tous” est dénué d’ambiguïté.
Les fidèles de Notre-Dame du Travail ont une proposition
Si Mgr Aupetit, Michel, n’a pas lu sa lettre pastorale, les fidèles de Notre-Dame du Travail ont lu avec attention la lettre pastorale de Mgr Aupetit, évêque de Paris. Et au titre des “propositions nouvelles et parfois surprenantes” pour “porter le message lumineux dans la réalité de nos existences“, et assurer “l’accueil inconditionnel de tous […] gratuitement dans une profonde bienveillance“.
De tous, sans exception aucune – par exemple du rite qu’ils pratiquent. Ils proposent que soit mise en place, à des horaires familiaux le dimanche, une messe traditionnelle à l’église Saint-Dominique dans le XIVe arrondissement.
ce n’est tout d’abord que rumeur légère
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Et de haine aussitôt un chorus général
De la proscription a donné le signal
Voici la nouvelle conception de l’accueil inconditionnel de tous”
C’est aussi au nom de la fraternité et de l’accueil qu’Aupetit a liquidé le Centre pastoral d’un trait de plume en février 2021.
Vous avez raison, et cela lui a servi de ballon d’essai.