Depuis 2002, les Amis de Malleville ont décidé de relever peu à peu des ruines l’église pré-romane Saint-Jean de Sabadel par des chantiers de jeunes. Cette année est la 19e des chantiers d’été – des jeunes relèvent les voûtes de la chapelle gothique (XVe) de cette église qui est désaffectée depuis 1908 et ruinée depuis les années 1930.
Une étude archéologique de l’église a été faite en 2003, lorsque les premiers chantiers ont permis de dégager les structures ruinées des broussailles qui les enserraient. La hauteur des murs sans contrefort impressionne. “On identifie deux parties accolées. A l’est, un chœur carré (4,20 m de côté) constitué de moellons calcaires soigneusement taillés à la manière antique. A l’ouest, la nef (9,60 m su 4,50 m) est faite de pierres mal équarries, assemblées sans souci d’esthétique. Sur le mur sud, on retrouve une rupture qui laisse apparaître un angle arrondi, cité dans un document d’archives : on a bâti à partir « de là où le mur est rond ». A l’intérieur, deux hautes arcatures aveugles jumelées en plein cintre. Aucune trace de voûtement. La nef était simplement charpentée. Entre la nef et le chœur, les reliefs des arrachements attestent de la présence d’un arc triomphal détruit.
La chapelle gothique s’ouvre sur le mur nord, et sa baie à arc ogival est aménagée sans respect de symétrie dans une arcature aveugle. On peut la dater du XVe siècle. Pour le Dr Laurière, président de la Société Archéologique de Villefranche de Rouergue, spécialiste des églises à chevet plat et à angles arrondis, l’église Saint-Jean de Sabadel ressemble comme une sœur à l’église de Toulongergues, sur le causse de Villeneuve. On peut l’identifier comme une église préromane du Xe siècle de style Rouergat.
Au flanc Est du chœur, on retrouve les vestiges du presbytère, construit après 1740, puis ceux de la sacristie, accolée à la chapelle latérale. Le clocher pignon, visible sur les gravures de 1920, a disparu. Il est établi qu’en 471, la borderie de Sabadel, était un domaine wisigoth. Les bases de colonnes réemployées dans les murs de l’église et la découverte de tombes bordées de pierres plates, lors de la construction du presbytère, indiquent l’existence d’une nécropole du VI ou VIIe siècle. Une source, aujourd’hui captée, coulait en pleine pente, au nord de l’église. Le cartulaire de Conques, établi entre 996 et 1004, mentionne Saint-Jean de Sabadel et contribue à établir qu’elle est donc une des plus anciens monuments du Rouergue“.
Cultiver nos racines c’est construire notre avenir Bravo les jeunes !