Récemment, l’association Urgences Patrimoine s’alarmait du sort d’un calvaire en pierre de 1846, tronqué et stocké en vrac dans un dépôt municipal au coeur du village de Tronget, dans l’Allier, en indiquant au passage que la municipalité avait refusé de sécuriser le clocher suite à son squat par des jeunes l’été dernier. Piquée au vif, le maire répond à l’association que la commune a tout fait pour sauver le Calvaire, bien ecclésiastique, malgré la volonté de l’évêché.
Dans sa lettre de réponse, le maire explique que “lors de la vente de la cure, la mairie de Tronget a été contactée par l’évêché nous demandant si nous pouvions faire procéder à l’enlèvement de ce monument appartenant à l’évêché et situé sur la parcelle lui appartenant cadastrée AA162.
Nous avons alors demandé à l’évêché s’il fallait déposer cette croix ailleurs ou s’il y avait le souhait de la conserver. Le père Michel Saint-Gérand nous a été répondu que non. Le futur propriétaire ne voulant pas cet édifice sur son terrain, nous avons accédé à la demande de l’évêché et procédé à l’enlèvement, conformément au souhait de l’évêché et du nouveau propriétaire“, indique l’édile.
Il poursuit : “Nous avons fait le choix de ne pas détruire et d’essayer de conserver au mieux l’ensemble, en ayant le projet de l’implanter ailleurs par la suite, même si l’évêché ne le souhaitait pas. Depuis cette date, il y a environ 5 ans, l’ensemble est stocké sur un terrain communal et nous n’avons effectivement pas pris le temps de réinstaller et remettre en valeur.
Nous avons fait cette opération à la demande et en lien avec l’évêché, et le conseiller municipal (Jean-Bernard Contoux) qui a suivi les opérations, fait partie des personnes qui gèrent la paroisse locale. Ce bien n’appartient pas à la commune de Tronget […] S’agissant d’un bien cultuel […] il ne peut être reproché à la municipalité de Tronget d’avoir fait ce qu’elle a fait. Nous avons toujours été ouvert à soutenir et/ou porter une initiative qui permette la sauvegarde de cet édifice, il ne peut nous être reproché de ne pas avoir à ce jour pris l’initiative alors même que l’évêché ne s’est pas préoccupé de la question“, ajoute le maire.
Ce dernier n’a plus qu’à acquérir le calvaire à l’euro symbolique et le réinstaller ailleurs dans le village. Quant à l’évêque de Moulins, cet évêque si peu attentif au patrimoine légué par les aïeux, il y a cinq ans il s’agissait de Mgr Laurent Percerou, maintenant en poste à Nantes. Il ne peut accèder à sa cathédrale, indisponible jusqu’en 2023 au moins pour travaux – c’est un bénévole du diocèse, en situation irrégulière mais qui avait les clés quand même, qui y a mis le feu. C’est dire…