Le centre-ville de Douai, dans l’archidiocèse de Cambrai (Nord) compte trois églises – une très belle collégiale parmi les plus longues de France, Saint-Pierre (112 mètres), l’église Notre-Dame et l’église Saint-Jacques. Cette dernière, XVIIIe-XIXe, est fermée depuis 1998. La presse locale revenait sur son sort.
Cette église est composée d’une nef XVIIIe à laquelle ont été ajoutés en 1854 un transept et un choeur par l’architecte autodidacte Alexandre Grigny; ce dernier semble avoir raté ses calculs car le dôme, très large, pousse sur les murs pas assez forts pour le soutenir. Cependant, détruire cette partie instable, reconnue problématique depuis 1994, coûte très cher aussi.
Il s’agit en réalité de l’ancienne chapelle conventuelle des Récollets anglais installés à Douai en 1618, reconstruite en style classique en 1706, et consacrée à Saint-Jacques en 1803 en remplacement d’une église détruite à la Révolution. Elle est trop petite pour les 8000 paroissiens du quartier; suite à un conflit entre la municipalité et ses ex-propriétaires anglais, elle leur est louée jusqu’en 1851, puis rachetée et rapidement agrandie dans le style classique.
Le maire, Frédéric Chéreau, explique à son sujet : “les problèmes structurels sont très importants. Le bâtiment mal construit bouge. Des pierres sont tombées“. Les travaux sont estimés à 10 millions d’euros, une somme énorme pour la commune qui dispose d’une centaine de bâtiments dans son patrimoine, dont 15 classés Monument Historiques.
Les deux autres églises du centre-ville sont régulièrement entretenues, même si la collégiale, très difficile à chauffer, ne sert que très peu en hiver. Elles seront confiées dès la rentrée de septembre à la communauté Saint-Martin, pour les redynamiser.
Néanmoins, l’église Saint-Jacques, bien que fermée, n’est pas abandonnée ni menacée de démolition. Le dôme instable est coffré jusqu’à 40 mètres de hauteur pour le stabiliser, l’orgue est maintenu car il sert aux élèves du Conservatoire et le maire espère rénover au moins la façade et la mettre en valeur avec un éclairage adapté. “L’heure n’est pas à la démolition. Mais le statu quo durera plusieurs années encore“, conclut la presse locale.