Par la lettre apostolique en forme de « motu proprio » Antiquum ministerium datée du 10 mai 2021, le Pape François a institué le ministère laïc de catéchiste. Si cette institution se place dans le souhait d’«ouvrir» des ministères aux laïcs autres que ceux relevant du sacrement de l’ordre, certains sont cependant dubitatifs dans la mesure où ce ministère existerait déjà.
En effet, pour le Révérend-père Pius Pietrzyk, dominicain américain, un tel ministère serait déjà prévu par le canon 785 du Code de Droit Canonique :
I am having some trouble understanding what is meant by "formally instituting" catechists. They are already specifically mentioned in The Code of Canon Law (c. 785). How can you institute something that already exists? Does it just mean it has a liturgical rite now? https://t.co/TCLwnOGutW
— Fr. Pius Pietrzyk OP (@PiusOP) May 11, 2021
Si on lit le canon 785 du Code de droit canonique,
Can. 785 – § 1. Pour accomplir l’oeuvre missionnaire, des catéchistes seront choisis, c’est-à-dire des fidèles laïcs dûment instruits et remarquables par leur vie chrétienne qui, sous la direction du missionnaire, s’adonneront à l’enseignement de la doctrine évangélique et à l’organisation des célébrations liturgiques et des oeuvres de charité.
§ 2. Les catéchistes seront formés dans des écoles destinées à cette fin ou, à défaut de celles-ci, sous la direction des missionnaires.
En outre, l’idée d’instituer des ministères laïcs était déjà prévue en 1923 par un texte de la Congrégation pour la propagande de la Foi, si l’on en croit le même dominicain ! Il y a en effet des lignes directrices que l’on peut retrouver à la page 369 des Acta Apostolicae Sedis de 1923 (le texte en question est exclusivement en italien).
I still don't understand this idea of his establishing new lay ministries. They already exist in the Code. Without using the term 'catechists', Propoganda Fide gave guidelines for the use of lay missionaries in that role back in 1923!
— Fr. Pius Pietrzyk OP (@PiusOP) May 12, 2021
On a dêjà compris que ce pape passablement corrompu et démagogue déteste le concept même de Magistère.
Ce n’est pas la peine de perdre son temps à commenter de telles nullités bergogliennes mais d’exiger des cardinaux une correction fraternelle pour manquement à sa charge pontificale :le cardinal Burke l’avait annoncé fin 2014. Alors, qu’attend il ?
Les followers de François étaient en manque de scoop. Il a fait comme toutes les vieilles vedettes : il a ressorti un vieux truc que tous avaient oublié pour faire sensation !!! Ouais, c’est super avec François, ca bouge tout le temps !!!
Merci à ce vigilant père dominicain de connaître son droit canon ! Les missionnaires auraient fait comment sans les catéchistes ?
Vraiment, ce François est un pervers, lui, son objectif n’est pas d’enseigner le catéchisme, mais de détruire le sacerdoce !!! Peu à peu c’est ce qu’il fait…
Mon arrière grand mère SECONDAIT le prêtre de sa paroissien y a plus de 100 ans dans l’enseignement du catéchisme sans avoir besoin de ministère et sans se substituerau prêtre.
Encore une mesure pour minimiser le acerdoce.
Merci à « Riposte catholique » pour avoir exposé avec clarté les interrogations soulevées par le R.P. Dominicain américain, ainsi que pour le point d’interrogation bien venu du titre de l’article, marque d’objectivité.
En effet, une lecture objective et sereine laisse apparaître deux réalités :
1) – La mise en place, déjà anciennes, en pays de mission, de catéchistes solidement formés, qui de nos jours encore sont l’âme de la vie paroissiale des villages que les prêtres dėservants n’ont la possibilité de visiter que de temps à autre. Cette réalité est bien vivante en Afrique subsaharienne.
2) – La nouveauté ėdictée par le Saint Père, Pape de Rome, dans le « motu proprio »《antiquum ministerium》 est un ministère institué pour toute l’Eglise catholique romaine.
Ce n’est pas la même chose.
Faut-il y voir le souhait de la mise en place généralisée dans notre Occident enfoncé dans l’apostasie et l’irréligion d’un service d’Eglise qui fonctionne ailleurs ? Remarquons qu’un catéchiste africain est solidement formé. Peut-on en dire autant des « diacres permanents » de l’Eglise latine ? Quant aux « dames catéchistes », à l’évidence, la charité oblige à remarquer que les seules disponibilité et bonne volonté ne sauraient suffire en la matière … .
《Ma joie, Christ est ressuscité !》(Saint Séraphin de Sarov) ☦
Sans être « bergoglien », on peut retourner certains des arguments utilisés contre lui… Si le code de Droit Canon de 1983 a édicté des choses déjà prévues en 1923, on pourrait argumenter que l’application des dispositions de 1923 a dû être mollassonne voire inexistante, et ce n’est pas la faute de François.
Qu’il institutionnalise un peu plus le poste de catéchise, dans l’absolu, pourquoi pas ? Mais formés à quelle école ?
D’accord avec Romanos, le niveau parmi les volontaires est souvent inégal. Au moins le volontariat permet-il à des catholiques sérieux de se mettre discrétement sur les rangs et de prendre des places à la faveur de remplacements. En institutionnalisant le rôle de catéchise, en l’état actuel de l’Eglise en France, on risque de rajouter une nouvelle couche de béton gauchiste à un édifice déjà sclérosé et encombré de militants adverses. On devait déjà subir les vicaires épiscopaux, les responsables d’aumônerie et les laïcs envoyés en mission, rajoutez les catéchistes, et ça devient compliqué. L’argument se retourne aussi : un bon curé aura plus d’instruments pour consolider les bonnes choses.
En bref : le principe d’organisation est neutre, le contexte en France fait que la loi des grands nombres joue contre cette mesure, qui risque actuellement d’offrir de nouvelles places aux professionnels de l’adversité, mais qui pourrait être bénéfique par endroits, ou à terme quand la situation se sera améliorée. Wait and prie.
@ Courivaud, @Pierre Mary : de grâce, frères, commentez les actes autant que vous voulez, résistez à la tentation de juger les personnes. Personne ne connaît le for interne du pape. Merci, que Dieu vous garde, priez pour moi.
Pas d’accord, Arôme tant que l’on n’aura pas reconnu parmi ceux qui sont appelés au gouvernement dans L’Eglise que la fonction magistérielle du pape actuel est plus que défaillante.
Et puis est-ce faire offense à la charité que d’écrire que ce pape est corrompu lorsque l’on songe à la gravité des scandales dont il est le centre et que la presse bien intention née ne peut plus taire ?
Si seulement les cardinaux le soumettaient à un acte de correction fraternelle, des fidèles laïcs ne se plaindraient pas autant de cette corruption.
Et puis pourquoi vouloir insinuer que nous nous comportons mal envers ce pape quand celui qui nous méprise parce que nous sommes des fidèles traditionnels « blancs » et européens ?
On ne saurait confondre la recherche de la vérité dans le gouvernement de l’Église et la papolâtrerie : c’est à cela que je pense lorsque je prie quotidiennement pour le pape.
Ceci est un droit de réponse et je remercie par avance « Riposte catholique » d’avoir la courtoisie de le publier.
Bonjour Courivaud,
oh non, croyez-moi, je ne suis pas papolâtre du tout ! Difficile de vous répondre, car je ne sais pas à quels scandales vous faires allusion : financiers, sexuels ou moraux ?
Votre mauvaise humeur est compréhensible, et sur bien des points je crois pouvoir la partager. Il y a pourtant une contradiction dans vos propos : si c’est aux cardinaux à juger le pape, vous ne pouvez pas le déclarer « corrompu » (ce qui est une accusation grave) avant que l’autorité compétente l’ait définitivement déclaré tel. Certains cardinaux ont fait part de leurs dubia ? Vous pouvez légitimement dire que François gouverne d’une manière douteuse, ou qui fait douter certains. On ne pourra jamais écrire que François est ceci ou cela : seul Dieu le sait.
Quant à savoir qui le pape méprise ou ne méprise pas, c’est délicat ; n’étant pas télépathe, je ne peux pas confirmer ou infirmer vos propos. Il a fait des déclarations qui peuvent être parfois un peu désobligeantes, un peu trop liées au contexte argentin sur lequel le pape a bâti ses opinions. C’est dommage que vous l’ayez pris personnellement. Cependant, là encore, difficile de vous répondre car je ne sais pas quelles déclarations vous avez en te (toujours pas télépathe, comme vous le voyez).
Cela ne veut pas dire que je vous réfuterai forcément : simplement je ne sais matériellement pas sur quoi vous vous basez. En revanche, on peut combattre l’erreur en gardant la paix du coeur. C’est important.
Fraternellement,
et bien, en réponse à « Arôme », je ferai court : qu’il se renseigne patiemment mais sûrement auprès de la presse étrangère et il saura les raisons pour lesquelles je dis que ce pape est corrompu, en toute charité, et oui. Il peut lire par exemple, sur l’internet :
– Il Giornale (les articles de F. Boezi)
– « Messa in latino »
– les chroniques de Sandro Magister (elles sont traduites en français)
– certaines chroniques de LifeSiteNews et de PeterFive
– le site « Rorate caeli »
– le site « cath.net »
– le supplément de « Die Zeit », « Christ und Welt ».
et j’en oublie. En revanche, je lis régulièrement cette presse depuis 2013.
Bonjour Courivaud,
merci pour ces sites, j’y regarderai volontiers. Entre la messe, l’adoration et la liturgie des heures, vous avez encore le temps de lire tous ces sites ? C’est impressionnant, et je vous envie. Sinon, faites tout de même attention à ne pas consacrer à ces sites plus de temps que vous n’en consacrer au Seigneur lui-même (je m’applique aussi ce conseil, n’y voyez pas d’attaque).
Cela dit, vous ne répondez pas à la question. De deux choses l’une :
– soit ces sites sont pour vous l’autorité légitime, et ils ont déclaré le pape corrompu. Alors pourquoi demandez-vous aux cardinaux de surenchérir ?
– soit les cardinaux sont pour vous l’autorité légitime, et tant qu’ils n’ont pas déclaré le pape corrompu, ni vous ni ces sites ne pouvez exprimer autre chose que des soupçons, ou des accusations. Il est plus juste de dire : ce pape est soupçonné/accusé de corruption, que de décréter « ce pape est corrompu ».
Par ailleurs, j’accepterai volontiers un résumé des accusations contre le pontife. Rappelez-vous Benoiẗ XVI : les media de gauche étaient tellement plein de haine contre lui qu’il ne pouvait rien faire sans que ce soit pal interprété, et au bout d’un temps les media ne se donnaient même plus la peine de dire de quoi B16 était accusé : il était coupable « de notoriété publique ». Ne donnons pas dans la même facilité contre François.
Après, là où je vous rejoins, c’est que les actes du pontife peuvent parfois sembler incompréhensibles ou choquants. On peut légitimement dire – pour commencer – que ce serait plus simple si le pape répondait aux dubia. S’il ne le fait pas, c’est peut-être aussi qu’il ne le peut pas ? La vie d’un chef d’Etat est souvent plus compliquée que ce qu’on sait ou ce qu’on croit. La malveillance pontificale est-elle la seule clé de lecture de ce qui nous heurte ?
Au moins deux fautes d’orthographe dans le précédent message : mea culpa !
pour Arôme :
excusez-moi, il faut faire son propre cheminement de lecture pour parler de sujets aussi graves, et malheureusement, en aussi peu de temps, je ne peux pas le faire à votre place.
Si j’ai écrit ce que j’ai écrit et qui vous choque, je n’en doute pas, c’est que j’ai pris le temps de lire et de m’informer. J’ajoute que « résumer » cela veut dire souvent « simplifier » sinon « caricaturer », ce dont les journalistes, dans leur grande majorité, ne se privent pas.
Mettre sur le même plan le pape François 1er et le pape Benoît XVI comme le font la majorité des médias n’est sûrement pas une bonne référence, qu’ils soient « de gauche » comme « de droite » d’ailleurs (par exemple, « le Figaro »…. mais c’est vrai, la droite est morte). De toute façon, ces médias dont vous parlez sont stipendiés.
Sur le rôle des cardinaux, il faut se référer à l’histoire de leur création (au début du XIème siècle, avec le pape Nicolas, juste avant la réforme grégorienne). Visiblement, les prélats à Rome ont oublié cette histoire.
« être stipendié », « être corrompu », ce sont deux expressions qui ont une signification juridique précise. Je les utilise volontairement parce que je suis juriste et, voyez-vous, j’en ai marre de tous ces prélats, jusqu’au pape actuel qui méprisent le droit. Ont-ils seulement retenu les leçons du droit romain et de saint Thomas d’Aquin ?
Et je terminerai en vous disant que la vie d’un chef d’Etat « n’est pas si compliquée », s’il prenait le temps et se donnait la peine de gouverner, ce que ne font pas aujourd’hui les gouvernements temporels en Occident (on le voit avec la crise sanitaire) et ce gouvernement « bifrons » qu’est le Saint-Siège (pas seulement pour la crise sanitaire, mais tous les sujets, qu’ils soient temporels ou spirituels). Les uns comme les autres se soucient de communiquer (avec un certain narcissisme, et cela ne s’applique pas seulement à l’actuel président de la République française), mais n’ont pas envie de gouverner.
Bonjour Courivaud,
d’accord les sujets sont difficiles à résumer : vous comprendrez alors qu’on vous suive difficilement. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément ». Vous n’avez pas le temps de résumer vos soupçons, mais vous avez le temps de juger et de condamner ? C’est un peu paradoxal.
Vous ne me choquez pas du tout, je trouve juste que vos arguments manquent de précision, cela ne veut pas dire qu’ils soient inaudibles. Il y a manifestement des raisons de douter, et vous gagneriez à les exposer de manière claire et convaincante (la technique de l' »elevator speech »), ne serait-ce que pour gagner des partisans. Soyons réalistes : les problèmes n’apparaissent souvent à l’autorité que s’ils sont présentés par une masse suffisamment nombreuse et suffisamment résolue. Il vous faudra donc convaincre, c’est à dire vous abaisser à expliquer au vulgum pecus. C’est fraternellement que je vous le dis : l’abus de langage sur le pape était un premier signe, le refus d’expliquer « à la place » (comme vous dites) en est un second, qui devraient faire tiquer votre confesseur (je ne le suis pas, mais nous parlons d’un vice que vous aurez deviné et qui est un vrai poison pour l’âme).
Quand je dis que le métier de pape est compliqué, c’est un euphémisme. En clair : il n’est pas certain que la mort de Jean-Paul Ier soit entièrement naturelle, il n’est pas certain que la démission de Benoît XVI ait été entièrement libre libre, il n’est pas certain que François puisse sérieusement compter sur la loyauté du personnel vaticanesque, y compris pour assurer sa protection (demandez à Benoît XVI s’il a bien choisi son majordome…).
Cela n’est pas incompatible avec une théologie… disons… argentine : cela complique encore plus l’équation. François a dû sortir on exhortation à la sainteté quasiment en catimini : ça ne vous a pas mis la puce à l’oreille ? Et ce texte est très catholique. Donc je crois qu’il est présomptueux de juger qui que ce soit, et spécialement le pape. Il n’est pas certains que nous soyons informés de tout. Le pape n’est pas au-dessus de toute critique, mais celles-ci gagneraient en crédibilité si elles gagnaient en précision sur l’objet et en justesse des termes choisis. Ceci dit sans vouloir vous blesser et fraternellement : économisons nos balles, et visons juste.
PS : je relis que vous en avez marre de tous ces prélats… dans ces cas-là, un prêtre disait : « non mon fils, ce n’est pas un péché, c’est une croix… » :)