Urgence Patrimoine et la Société des amis du Vieil Alençon alertent au sujet d’un projet de construction -plus qu’avancé puisque le permis de construire a été délivré et affiché sur le site – d’une maison médicale au chevet de la Basilique Notre-Dame et de la maison d’Ozé, un hôtel particulier du XIVe. Elle a de faux airs de bunkers et permet de se demander à quoi sert vraiment la législation de protection des monuments Historiques en France, en 2021, puisque les collectivités locales peuvent allégrement s’asseoir dessus.
“Le projet est conçu par l’étude Ziegler“, indique la Société des Amis du Vieil Alençon. “Les toits terrasses vont s’imposer au milieu des couvertures de tuiles et d’ardoises. En soi, il n’y a rien d’illogique à remettre du bâti là où il y en avait. Mais pourquoi une telle distorsion dans les proportions et les matériaux ? Sans faire de pastiche, il est possible de lier cette extension à l’existant. […] Pourquoi choisir les locaux les plus petits pour ce projet alors qu’un vaste immeuble voisin, longeant la rue Becquembois, reste sans affectation ?
L’esthétique du projet est d’autant plus surprenante pour les riverains habitués à des exigences sur le rendu de leurs projets. Le cahier des charges pour la Maison d’Accueil Louis et Zélie, rue Etoupée, a été drastique (enduits, huisseries, etc.). Le contrôle a été tout autant serré pour la réhabilitation de l’immeuble abritant les studios RCF, donnant dans ce même parc face à ce futur bunker. Alors pourquoi cette rupture dans l’égalité, véritable source de désordre dans les esprits ?”
Stéphane Bern, joint par des alençonnais, a trouvé l’aspect visuel du projet “immonde“, indique la presse locale, qui remarque aussi que le futur bunker sanitaire obstrue la vue… sur l’Office de tourisme. Malin.
Le maire d’Alençon, maître en architecture… pénitentiaire ?
La société des amis du Vieil Alençon étudie la possibilité d’un recours, au côté d’autres associations de défense du patrimoine historique, religieux et paysager, bien commun de l’ensemble des français , dont semble faire peu de cas Joaquim Pueyo, maire socialiste d’Alençon et président de la communauté urbaine d’Alençon, qui mène le projet polémique.
Néanmoins il ne semble guère s’être éloigné de son expérience professionnelle – il a été directeur de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, puis inspecteur à la direction interrégionale pénitentiaire de Rennes, qui englobe la Bretagne historique, la Vendée, l’Anjou, le Maine et la Normandie.
Reste à savoir si les alençonnais vont se laisser… enfermer ou s’ils vont faire échec à ce retour de l’architecture totalitaire.
Protègeons notre patrimoine.
Il est l’âme de nos régions.