Des restaurateurs sont actuellement en train de réaliser un diagnostic du choeur roman de l’église Notre-Dame, au cœur de Poitiers, en vue d’une restauration générale. Ils doivent pendant 14 mois, sous la houlette de Frédéric Didier, architecte en chef des Monuments Historiques (ACMH), ausculter le monument sous toutes les coutures, du bâti au vitraux en passant par les voûtes et les peintures.
Un échaufaudage a été installé dans le choeur depuis fin avril pour permettre aux cinq restaurateurs d’étudier au plus près les peintures. « Nous allons tenter d’établir un état sanitaire de tous ces décors, de comprendre les causes de toutes ces altérations pour proposer ensuite un protocole de restauration », explique Géraldine Fray, restauratrice.
Par ailleurs, les restaurateurs se sont aussi attelés à un PSO pour Notre-Dame, comprendre un Plan de Sauvegarde des Oeuvres d’art – à ce jour, seules les cathédrales et de trop rares églises paroissiales en sont pourvues. « Il s’agit d’élaborer, et c’est en cours, un plan d’extraction et de mise en sécurité de toutes les œuvres mobiles de l’église (tableaux, mobiliers, lutrins », précise encore Géraldine Fray. « Une fois terminé, chaque objet aura sa fiche. Cela pourrait s’avèrer utile aux pompiers en cas d’incendie ».
Ces plans, élaborés par les services patrimoniaux en commun avec les SDIS, vont de pair avec des exercices pour les pompiers pour qu’ils sachent quoi évacuer, quoi protéger, et dans quel ordre, tout en luttant contre un possible incendie. Depuis les incendies des cathédrales de Paris (15 avril 2019) et de Nantes (18 juillet 2020) l’élaboration de PSO connaît une timide, mais réelle généralisation, tandis que les exercices incendie des pompiers tenant compte des PSO se développent aussi, comme à Calais en février 2021 ou à la Rochelle fin mars 2021.
Pour en savoir plus sur la (laborieuse) élaboration d’un PSO par une paroisse rurale
Source : La Nouvelle République, 27.4.2021