Bénies le 2 mars 1913, les trois cloches de l’église Notre-Dame de Parigné, près de Fougères, étaient silencieuses depuis le 29 février 2016. Dans l’après-midi de ce lundi, le toit de la nef et de la chapelle sont partis en fumée, ainsi qu’une grande partie du mobilier de l’église ; seumes deux statues, une en argent du XVIIIe et une en pierre du XIVe purent être sauvées des flammes.
A la fin de 2017, d’importants travaux de maçonnerie, charpente et couverture ont commencé et duré jusque fin 2018 ; cependant des ondulations sur la voûte lambrissée neuve ont retardé le chantier – il a fallu la démonter et la refaire. Elle devait ensuite rouvrir au printemps 2020, mais le Covid et le premier confinement ont tout chamboulé.
A la surprise des habitants – et du maire Hervé Guillard, qui dans ses vœux souhaitait une réouverture pour Pâques mais n’ose plus, après tellement de contretemps, avancer de date précise, les trois cloches, Noémie, Marie-Anne Roch et Jeanne d’Arc se sont mises de nouveau à sonner. Elles ont été fondues par Cornille Havard, de Villedieu-les-Poëles, en remplacement de trois cloches, l’une complètement fêlée, l’autre sur le point de l’être et d’un bourdon en triste état, toutes de 1836.
« Alors que l’église était toute enguirlandée de feuillages et de verdure, la plupart des maisons du bourg s’étaient parées d’oriflammes et de drapeaux […] après la grand messe célébrée par un enfant de la paroisse, l’abbé Prod’homme, à laquelle participèrent de nombreux prêtres des environs, c’est au chanoine Desbois délégué par l’Archevêque que revient la bénédiction des cloches.
Pour cette bénédiction, chaque cloche était entournée de ses parrains et marraines respectifs. Autour de la grosse cloche – Jean et François de Bagneux, Mlle Lécrivain de Vaucelles ; autour de la moyenne – le comte de la Villegontier, le Pannetier de Roissay, l’abbé Prod’homme, Mlles Lepennetier et Dufour, Mmes Lécrivain de Vaucelles et Cantin ; autour de la petite, MM. Guérin et Cantin, P. Brault du Tilleul, J. Brard de la Gravelais et Jarry, Mmes Thébault, Prodhomme, Marcault, Piron et Délépine.
Une cérémonie exceptionnelle et rarissime à laquelle participèrent plus de 1300 personnes dont les autorités municipales, selon le bulletin paroissial du mois de mars 1913 à Parigné »
Source : la Chronique Républicaine (21/2/2021)