De nombreux calaisiens se sont étonnés, voire inquiétés du déploiement d’une demi-douzaine de camions de pompiers sur le parvis de Notre-Dame de Calais, le 8 février dernier. Il ne s’agit pas d’un incendie ou d’un exercice, mais de la préparation d’un plan de sauvegarde des œuvres, encore bien trop rare dans les églises de nos villes et de nos campagnes.
Les soldats du feu étaient là en nombre pour préparer un plan de sauvegarde des œuvres (PSO) – il s’agit de reconnaître les lieux et de voir quels biens culturels doivent être protégés, et comment, définir qui intervient et quand, quelles œuvres peuvent être évacuées lors de l’incendie et lesquelles peuvent être protégées par des bâches ignifugées, quelles évacuations sont prioritaires ou moins.
Ce type de plans, qui existe dans les musées et les cathédrales, est quasi-inexistant dans les églises paroissiales. Toutes ? A Folleville dans la Somme, Yannick Martin, président de l’association Folleville, une église, une histoire, s’est lancé dans sa réalisation en avril 2019 après l’incendie de Notre-Dame de Paris. Il lui a fallu un an et demi pour y arriver, en se confrontant aux lenteurs et aux blocages de la bureaucratie – il a fallu par exemple six mois au SDIS pour décider quelle caserne de pompiers est censée intervenir, la commune étant limitrophe d’un autre département.
Il racontait son expérience dans les colonnes du média breton Breizh-Info : « il y a beaucoup d’inertie, et en plus faut tout leur donné clés en main, les plans, les fichiers, les photos… et même comme ça c’est très long. En face, côté SDIS, il n’y a pas de volonté d’accélérer sur la protection des œuvres d’art dans les églises, et ni l’incendie de Notre-Dame, ni celui de la cathédrale de Nantes ne les ont réveillés. C’est inquiétant, d’autant qu’il n’y a rien d’obligatoire ».
Il semble qu’à Calais cependant, la prise de conscience est en route.
Sources : La Voix du Nord (9/2/2021), Breizh Info (16/8/2020)
“il a fallu par exemple six mois au SDIS pour décider quelle caserne de pompiers est censée intervenir, la commune étant limitrophe d’un autre département.” peut on lire dans votre article . C’est du délire de dire ça, l’auteur n’a rien compris ou il ment.
Depuis 1925, et cela n’a cessé de se renforcer, tous les territoires de France sont couverts par les Sapeus-Pompiers selon un zonage basé sur les limites communales ou planifié selon des circonstances particulières géographiques, limites de départements comprises. Ces instructions sont l’objet d’un arrêté préfectoral, celui ci existe dans la Somme comme dans tous les départements. Deux Centres de secours sont identifiés pour intervenir en 1er temps et 2ème temps. Si cela ne suffit pas, les renforts nécessaires sont dépêchés par le Cente Opérationnel des Interventions de Secours.
En l’occurrence autant que je me souvienne, le zonage a changé du fait de l’élaboration du PSO justement.