La décision – loin d’être unanime – des dirigeants presbytériens est la garantie de vifs débats ces prochains mois au sein de cette communauté américaine à propos d’un sujet qui les divise depuis des années.
Les délégués de la communauté presbytérienne aux Etats-Unis réunis en convention à Minneapolis (Minnesota) ont approuvé jeudi dernier une politique plus libérale concernant le clergé “gay” mais n’ont pas pris la décision de redéfinir le mariage au sein de la constitution de leur Eglise pour y inclure les paires d’homosexuels.
Une majorité des 173 communautés presbytériennes du pays doit maintenant ratifier cette décision. Il y a deux ans, une mesure similaire avait été approuvée par les délégués réunis en convention avant d’être abandonnée lorsque 94 communautés la rejetèrent finalement.
51% des délégués ont voté contre la proposition de redéfinir le mariage comme étant l’union de “deux personnes” et plus d’“un homme et [d’]une femme” tandis que 53% d’entre eux ont voté pour permettre aux homosexuels en concubinage avec une personne du même sexe de devenir pasteurs.
Si certains presbytériens se réjouissent de la tenue de ces débats en leur sein, d’autres comme le révérend Ray Bagnuolo, un pasteur ouvertement “gay” de l’église presbytérienne Janhus à New York City commencent à se lasser : “certes, le progrès prend du temps. Mais pour les gays et les lesbiennes, cela signifie que leur relation amoureuse importe peu à cette église. ça n’est pas ce que j’appelle chrétien ou amour.”
Même la frange conservatrice des presbytériens a été surprise par le rejet de la redéfinition du mariage, comme par exemple Jerry Andrews, pasteur à la First Presbyterian Church à San Diego.
Selon lui, redéfinir le mariage aurait été un pas de trop pour les délégués pour les délégués qui avaient voté quelques heures plus tôt pour des pasteurs “gays”. “Je pense qu’à mesure que se déroulait la convention, on est allé vers des positions plus conservatrices”, observe-t-il.
La dénomination presbytérienne est la dixième dénomination des Etats-Unis avec 2,8 millions de membres.
A noter que les délégués réunis à Minneapolis ont rejeté une proposition qui supprimait les menaces de sanctions pour les pasteurs qui célèbreraient des parodies homosexuelles de mariages dans les (rares) Etats où la loi le permet.
Arthur Leroy