Lu sur la page facebook de la Fraternité Saint-Pierre à Paris
En raison du développement du « Coronavirus » en France ces derniers jours, le diocèse nous demande d’observer, à partir du samedi 29 février, certaines mesures de précaution et d’hygiène pour lutter contre la propagation du virus. Notamment, il est demandé « de proposer la communion uniquement dans les mains des fidèles, et de la refuser dans la bouche ». Cette mesure s’impose à nous d’une manière nécessaire, au nom de la prudence, et ce afin d’éviter toute propagation du virus. Cependant, dans les messes célébrées selon la forme extraordinaire du rite romain, forme à laquelle nous sommes attachés par un lien indéfectible dans les apostolats de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, aucun autre mode de communion n’est prévu, rituellement, que celui de la communion sur la langue. Beaucoup de raisons légitimes nous poussent à user, exclusivement, de ce mode traditionnel de communion : il exprime d’une manière particulière la Foi de l’Église dans la grandeur du sacrement de l’Eucharistie, qui contient réellement le Vrai Corps de Jésus, uni à son Âme, son Sang et sa Divinité, dans l’hostie sainte comme dans chacune de ses parcelles, même les plus petites. Aussi, la liturgie traditionnelle s’est toujours attachée, à travers ses signes et ses rites sensibles, à manifester l’immense respect que doit avoir l’homme envers les Saintes Espèces. Ces signes sont présents partout au cours de la Messe, à travers les gestes d’adoration, de précaution, et de purification, de la part du prêtre qui touche la Présence Réelle ; et les fidèles prolongent ces attitudes de respect en communiant à genoux et sur la langue, non seulement pour éviter de graves accidents eucharistiques (vol d’hosties, etc…) mais aussi pour éviter au maximum l’abandon de parcelles consacrées. Pour toutes ces raisons, la communion dans la main n’est pas envisageable dans la forme extraordinaire du rite romain.
C’est pourquoi, afin à la fois de respecter les mesures demandées, et de garder la cohérence interne de notre rit traditionnel, les apostolats de la Fraternité Saint-Pierre concernés par ces restrictions proposeront à leurs fidèles l’antique pratique de la communion spirituelle, le temps que dureront ces mesures de prudence.Qu’est-ce que la communion spirituelle ? C’est une communion, c’est-à-dire une union à Jésus-Christ, qui se réalise non pas par la réception sacramentelle de l’hostie, mais par un acte intérieur de désir de communier, poussé par la Foi et la Charité. Dans les situations où la communion sacramentelle n’est pas possible, cette pratique de la communion d’intention est vivement recommandée par l’Église et les saints. « Quand vous ne pourrez pas avoir ce bien de communier réellement à la sainte messe, communiez au moins de cœur et d’esprit, vous unissant par un ardent désir à cette chair vivifiante du Sauveur » (St François de Sales). Ce désir, s’il est vrai et ardent, nous donne non pas le sacrement, mais la réalité cachée derrière le sacrement, l’effet de l’eucharistie : à savoir l’union spirituelle de l’âme avec Jésus : et c’est bien là l’essentiel de la communion. Le but, dit Saint Thomas, est contenu dans le désir. Et devant l’âme qui a faim et soif de Dieu, qui tend et désire le posséder, Dieu se donne à elle, tout simplement. Celui qui tend, réellement, vers le Christ le trouve : car le Christ ne se cache pas de ceux qui le cherchent vraiment.
C’est un sacrifice qui nous est demandé. Cependant, le Christ transforme toute épreuve en grâce ; et la privation, provisoire, d’un bien aussi précieux que la communion à l’hostie peut faire naître en nous un émerveillement nouveau devant ce Sacrement si précieux, auquel nous nous sommes peut-être trop habitués ; car c’est lorsqu’on perd un bien, qu’on se rend compte de la chance qu’on avait à le posséder. En ce temps de Carême, ce peut être l’occasion de retrouver le désir de Dieu, en attendant de pouvoir goûter et voir, à nouveau, combien le Seigneur est bon !Prière pour accompagner la communion spirituelle :
Mon Dieu, je crois que vous êtes présent dans le Très-Saint-Sacrement. Je vous aime par-dessus toutes choses et mon âme soupire après vous. Puisque je ne puis maintenant vous recevoir dans le Saint-Sacrement, venez au moins d’une manière spirituelle dans mon cœur. Je vous embrasse comme si vous étiez en moi et je m’unis entièrement à vous; oh ! ne permettez point que je me sépare jamais de vous ! O Jésus, mon souverain Bien et mon doux amour, blessez et enflammez mon cœur afin qu’il brûle toujours de votre amour.
Lire également le document de la Fraternité Saint-Pierre à Bordeaux (qui complète)