Un lecteur nous envoie ce texte:
Merci pour cet article.
I.
A. Cependant, le pape François n’est absolument pas le premier pape, au pontificat entièrement post-conciliaire, qui souhaite vivement que les catholiques soient “philo-contemporains”, non seulement sous l’angle “chronologique”, mais aussi sous l’angle “programmatique”, c’est-à-dire en ce qui concerne certains concepts et pour ce qui a trait à certaines valeurs qui proviennent du monde contemporain, et non de l’Eglise catholique.
B. En effet, c’est Jean-Paul II qui a été le premier pape, au pontificat intégralement post-conciliaire (celui de Paul VI ayant commencé avant le début… de la deuxième des quatre sessions du Concile), qui a souhaité, vivement, que les catholiques soient “philo-contemporains”, non seulement sous l’angle “chronologique”, mais aussi sous l’angle “programmatique”, dans au moins un domaine, le dialogue interreligieux, les quatre premières réunions de “Religions for peace” (dont la première, qui a eu lieu à Kyoto en 1970), ayant précédé celle qui a eu lieu à Assise, en octobre 1986.
C. De même, c’est Jean-Paul II qui a été le premier pape, au pontificat intégralement post-conciliaire, qui a souhaité, tout aussi vivement, que les catholiques soient “philo-contemporains”, non seulement sous l’angle “historique”, mais aussi sous l’angle “thématique”, dans un autre domaine, la philosophie de la religion, et que ceux qui croient que ce constat est tout à fait infondé relisent donc le chapitre intitulé “Quelles preuves avons-nous de l’existence de Dieu”, de la page 65 à la page 69 de l’ouvrage de Jean-Paul II intitulé “Entrez dans l’Espérance”, qui a été publié en France en 1994.
D. En d’autres termes, le pape François n’est absolument pas le premier pape, au pontificat entièrement post-conciliaire, qui souhaite vivement que l’Eglise et les fidèles catholiques commencent, ou plutôt continuent, à penser et à vivre de plus en plus “en partenariat” avec certains concepts et avec certaines valeurs caractéristiques du monde contemporain, ou caractéristiques de la “post-modernité”, en tant que postérieure à l’année 1945.
II.
E. Cette vision, d’après laquelle l’Eglise peut et doit être “partenaire” du monde contemporain, non seulement en reprenant à son compte certaines conceptions (cf. le point C. de ce texte), mais aussi en reprenant à son compte certaines conduites (cf. le point B. de ce texte) caractéristiques du monde contemporain, explique que les fidèles catholiques soient de plus en plus souvent destinataires d’un Magistère pontifical de moins en moins explicitement, organiquement, spécifiquement et substantiellement catholique, dans l’acception “distinctive ad extra” de cette formulation, notamment en ce qui concerne les aspirations de l’homme contemporain, l’orientation du monde contemporain, ainsi que telle conception ou conduite contemporaine, relative aux religions non chrétiennes. Mais le pape François n’est pas le “Père fondateur” de cette vision de l’évolution du Magistère.
F. Ce qu’il faut dire, ici, c’est que le problème qui est pointé du doigt ci-dessus n’est absolument pas sans conséquences sur la cohérence, la nature, la pertinence ou la qualité d’une assez grande partie du Magistère pontifical contemporain, contemporain dans les deux sens de ce terme : en effet, à partir du moment où au moins une partie de ce Magistère est non seulement “contemporaine”, mais aussi “partenariale”, il ne faut pas s’étonner, par exemple, qu’un pape finisse par exhorter les uns et les autres en vue d’une “conversion écologique” qui risque fort d’être comprise, à tort ou à raison, comme une “conversion” qui aurait la même importance que la conversion surnaturelle et théologale, sous la conduite et en direction de Jésus-Christ.
G. Ce qu’il faut dire, également, c’est que le problème qui est pointé du doigt ci-dessus, et qui n’est autre que celui de la “crise d’identité” d’au moins une partie du Magistère pontifical post-conciliaire, n’a pas été considéré comme un problème d’une extrême gravité, tant que la prise en compte et la mise en oeuvre de la stratégie “partenariale” dont il est question ici semblaient vraiment avoir plus d’avantages ad extra que d’inconvénients ad intra.
H. Mais depuis plus longtemps qu’on ne veut souvent le dire, c’est-à-dire depuis bien avant le pontificat de François, il apparaît assez clairement que la poursuite du déploiement de cette stratégie “partenariale” de l’Eglise catholique en direction du monde contemporain (stratégie qui a des conséquences considérables sur le caractère souvent bien plus “humaniste” que catholique du regard tourné vers lui et du discours tenu sur lui) commence à avoir bien plus d’inconvénients ad intra que d’avantages ad extra, dans la mesure où elle contribue ici ou là au remplacement ou à la transformation de l’ouverture de l’Eglise catholique, sur les “signes des temps” et sur la vie du monde contemporain, en une espèce d’alignement de nombreux hommes d’Eglise sur l’esprit du monde contemporain et sur la “ligne du temps”, c’est-à-dire sur la ligne idéologique du monde présent.
III.
I. Comme chacun le sait, depuis le 13 mars 2013, donc depuis que la “lumière” a commencé à dissiper, encore plus que depuis l’année 1962-1963, ce qu’il reste de “ténèbres”, notamment scolastiques et tridentines, propices à la “rigidité” et au “sectarisme”, tout catholique qui met en avant l’analyse et l’appréciation qui précèdent s’expose au risque de recevoir “l’argument” qui suit : “Votre analyse et votre appréciation ne sont pas légitimes, parce qu’elle ne sont pas en accord mais en désaccord, ou puisqu’elles ne sont pas en conformité mais en contradiction avec la vision du pape François !”
J. Que les catholiques qui sont tentés de recourir à cet “argument” se rassurent : l’analyse et l’appréciation qui précèdent, sur l’existence et le fonctionnement du lien de causalité qui est vraiment situé:
– entre l’adoption, par l’Eglise catholique, au moins depuis la clôture du Concile (ou depuis l’ouverture de l’après-Concile…) d’une stratégie fréquemment “partenariale” ad extra,
– et les fondements, le contenu, la nature et la qualité du discours souvent tenu, également depuis la clôture du Concile, par les principaux responsables religieux catholiques, ad intra,
ne sont en rien équivalentes à une “diabolisation” du Magistère et de la pastorale de François, d’autant plus qu’il n’est pas le premier pape post-conciliaire qui est, de telle ou telle manière, et sur telle ou telle matière, “philo-contemporain”, dans les deux sens, précisés ci-dessus, de ce terme.
K. Que les mêmes catholiques, et les autres aussi, s’interrogent plutôt, d’une manière à la fois christocentrique et évangélique (dans l’acception non inclusiviste ou périphériste de ce terme, pour ainsi dire) ; un catholicisme chronologiquement mais aussi programmatiquement “philo-contemporain”, ainsi qu’une stratégie doctrinale et pastorale de plus en plus “dialoguante” et “écoutante”, donc de plus en plus “partenariale” : est-ce bien “cela” qui est mis en action et en avant, ou en oeuvre et en valeur, dans le Nouveau Testament, chez bien des Pères et des Docteurs de l’Eglise, ainsi que dans la doctrine et dans l’histoire de l’Eglise catholique ? Et en quoi “cela” est-il très fortifiant et très nourrissant, notamment pour le salut des âmes ?
L. Il n’est pas question ici de demander la mise en place puis en oeuvre d’une “stratégie ecclésiale” qui serait, par esprit de contradiction et par esprit de système, prioritairement “anti-contemporaine” et “anti-partenariale” ad extra, mais il est question ici de suggérer la mise en place puis en oeuvre d’une “stratégie ecclésiale” fondamentalement caractérisée par davantage de vocabulaire et par davantage d’argumentaires explicitement, organiquement, spécifiquement et substantiellement catholiques, c’est-à-dire par un regard et un discours, sur et vers l’homme et le monde, vraiment bien plus identifiables en tant que distinctivement catholiques.
Si la poursuite de la stratégie ecclésiale post-conciliaire : “l’accompagnement humanisateur” de l’homme et du monde contemporains (stratégie que certains persistent à considérer comme “conciliaire”, “donc” à la fois “géniale” dans son principe et “féconde” dans la pratique), commence aujourd’hui, ou plutôt continue, vers l’avenir, à aller de pair avec le résultat suivant : un “appauvrissement unificateur” du discours tenu sur et vers l’homme et le monde contemporains, en ce que ce discours incite vraiment davantage à la compréhension et à la coopération humaines et terrestres qu’à la conversion et à la sainteté en Jésus-Christ, c’est que nous sommes vraiment en présence d’un énorme problème, probablement insoluble au moyen du “logiciel” post-conciliaire actuel…
En aval et en raison de la poursuite de la soumission du christianisme catholique au consensualisme fraternitaire, notamment assisien, et, aujourd’hui, aboudhabien et amazonien, n’irons-nous pas, prochainement, jusqu’à une Eglise catholique presque “post-missionnaire”, et jusqu’à une foi catholique quasiment “post-trinitaire” ?
Riposte catholique est un site intéressant, où l’on trouve souvent des informations que l’on ne trouve pas ailleurs. Les commentaires sont de moins en moins souvent ouverts, ce qui peut se comprendre, vu les risques légaux et d’image associés. Il permet un espace de dialogue entre tenants de différentes sensibilités catholiques. Merci à eux, merci pour le travail qu’ils fournissent.
Bon, pour cet article, comment dire… beaucoup de mots et de répétitions pour dire au final que François ne serait que le dernier d’une série contestable et que depuis le concile Vatican II l’Eglise a choisi une approche compréhensive du monde qui ne donnerait pas que de bons résultats. Ce débat n’est pas précisément nouveau, et les arguments avancés non plus…
Or le réel est un peu plus complexe que cela, et l’auteur semble un peu l’ignorer. Son analyse du pontificat de Jean-Paul II est monoaxiale et terriblement pauvre. Peut-on parler des encycliques de ce saint pape, de ses motu proprio, de son gouvernement, de ce que l’Eglise était au début de son pontificat et de ce qu’elle était à la fin ? Idem pour François. La presse se complait à présenter les choses sous leur aspect le plus choquant pour les conservateurs (au rang desquels j’assume de figurer). Certaines décisions ou déclarations pontificales sont parfois (ou souvent, mais la presse rend-elle compte de tout ?) difficiles à comprendre immédiatement. On n’a pas entendu de critique sur l’exhortation du pape à la sainteté personnelle : peut-être parcequ’elle ne cadre pas avec la critique systématique de tout ce qui est post-conciliaire ?
Encore un article dont l’auteur pense sans doute qu’il aurait fait un bien meilleur pape que l’actuel – ou que ses prédécesseurs jusqu’à Paul VI. Et l’article ne propose aucune piste positive. Résumé : tout va mal (depuis le concile) et on ne voit pas où cela nous mène. Merci, ça c’est de l’info !
Entre celui qui a écrit, ceux qui le lisent, et l’andouille qui le commente, on se demande qui a perdu le plus de temps. Allez, c’était le rodage, le prochain sera certainement mieux.
Qu’est ce qui est pré-établi dans la Foi catholique ? … Jésus, uniquement Jésus Christ, la vie de Jésus, la Parole de Dieu .
Pré-conciliaire, post-conciliaire ? …les conciles ne sont ils pas simplement des guides formulés au cours des âges par l’Église afin de rejoindre l’unique chemin : Le Chemin, la Vérité, la Vie : Jésus. !
Et si le Pape François nous invitait, invitait les hommes et les femmes de notre temps à la vie Évangélique ?
Que risque t on de perdre ? … nos fondations ? Sûrement pas, puisque Jésus est l’unique Pierre d’Angle de l’Eglise.
On peut espérer que RC fera un petit effort pour publier les commentaires dans les 24-48 heures qui suivent la publication d’un “article adressé par un lecteur” (il est temps de lever l’anonymat : laissez cela à Facebook et autres réseaux sociaux) pour ouvrir un débat intéressant.
Merci par avance.
Pour l’article “Sede indigente”, il aura fallu trois semaines pour que l’on publie les commentaires.
Je suis sûr que pour “la Pravda”, on est plus rapide dans les délais….
De quel problème parlons nous ? Du fait que le Pape François s’appuie sur le Christ Jésus ?… l’unique Pierre d’Angle de l’Eglise ?!
Le Pape François nous invite à la vie Évangélique, suivre Jésus, accomplir la volonté du Père, la foi, l’espérance et la charité … la vie de Jésus !
S’il vous plaît un peu de sérieux, la seule crainte que nous pouvons avoir est celle de ne pas accomplir ici bas la mission personnelle ( et ecclésiale) que Dieu nous donne !
Dieu reconnaîtra les siens (son Église) à l’amour que nous aurons les uns pour les autres.
Henri, vous êtes dur. RC n’est pas un service public. Ils font ce qu’ils peuvent quand ils peuvent, et rien ne les y oblige. Soyez un jour webmaster et vous comprendrez ce que c’est que de tenir dans la durée. De nouveau merci à RC pour ce qu’ils font, et pour permettre la discussion. Bon courage pour la suite.
Pour l’anonymat : Henri, ayez la bonté de vous renseigner sur ce que “troller” et “harceler” veut dire. Je n’ai aucune envie d’avoir des protestataires devant mon domicile parceque j’aurai critiqué Che Guevara ou le veganisme (voire pire !). Si vous voulez essayer, allez-y, je vous regarde. Pour ma part, sans anonymat, pas de commentaires.
@ Rebecca : l’article n’était pas très argumenté d’accord, mais il était argumenté. Je crois que personne ne reproche au Pape de s’appuyer sur le Christ, c’est un peu plus compliqué que ça – le reproche que vous faites me semble un peu facile et pour le coup pas argumenté du tout. J’espère ne pas vous blesser : vous pourriez développer votre raisonnement ?
Article verbeux, plein de termes grandiloquents et peu significatifs.
Moins d’emphase et plus de précision dans le discours.seraient nécessaires pour seulement retenir l’intérêt et l’attention.
… Arôme,
un exemple, Quand l’auteur de cet article dit : “appauvrissement unificateur” il lui semble que ce soit un problème alors qu’au contraire, la pauvreté est une nécessité pour recevoir tout ce qui vient de Dieu …
« la soumission du christianisme catholique au consensualisme fraternitaire, » : … pareil, la fraternité est une nécessité et le prétendu consensualisme sous-entend des compromis à 2 parties(alors que le Pape s’y oppose clairement) en y oubliant l’Esprit Saint qui guide l’Eglise ….
« …., n’irons-nous pas, prochainement, jusqu’à une Eglise catholique presque “post-missionnaire”, et jusqu’à une foi catholique quasiment “post-trinitaire” ?«
Ces pensées sont grotesques car vous savez comme moi que l’Eglise est corps du Christ, elle s’efforce comme vous et moi (et le pape) « de lever les yeux vers la sainte Trinité »
… la fraternité ? Jésus n’a t il pas désiré que nous soyons ses frères ? Alors suivons Le .
Le vrai problème et la vrai solution sont le regard que l’on porte … soit il est extérieur et on finit par avoir peur ou par s’opposer car les voies de Dieu sont impénétrables, soit on porte un regard intérieur … et là … « c’est la confiance rien que la confiance (en Dieu) qui conduit à l’Amour.