Mgr de Moulins-Beaufort vient de publier un article sur le site de la Conférence Episcopale à propos de la suppression de la Commission Ecclesia Dei. Mgr de Moulins-Beaufort est archevêque de Reims depuis août 2018 et surtout président de la Commission doctrinale de la Conférence des Evêques de France. A Paris, dont il a été un des auxiliaires pendant 10 ans, Mgr de Moulins-Beaufront n’a pas été un grand partisan du Motu Proprio, plusieurs prêtres (diocésains) nous l’ont d’ailleurs bien confirmé, même si il a toujours acceuilli chaleureusement les pèlerins de Paris-Chartres à Notre-Dame de Paris les années où l’archevêque de Paris lui confiait cette mission.
Il souligne dans cet article que les Communautés Ecclesia Dei rentrent dans le droit ordinaire de l’Eglise (il sous-entend comme nous l’avions souligné qu’à moyen terme les communautés ne dépendront plus de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi), sans pour autant que cela change quelque chose à leur identité spécifique, il ne faut pas exclure certaines incompréhensions sur l’identité des communautés. Par contre, comme une majorité de l’épiscopat français le retour de discussion sur un terrain doctrinal éloigne un ‘accord pratique’ qui il faut être clair ne déplait pas aux évêques notamment français !
Souhaitons que se penchant sur le Motu Proprio, Mgr de Moulins-Beaufort permette un peu plus l’application des dispositions du Motu Proprio dans le diocèse dont il est pasteur qui souffre de 10 ans de disette liturgique, avec seulement une messe dans la forme extraordinaire le 3è dimanche du mois et le dimanche des Rameaux à Reims.
Par un motu proprio (décision prise par le Pape de son propre mouvement), le Saint-Père a supprimé la commission Ecclesia Dei et a confié l’ensemble des tâches de celle-ci à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il porte ainsi à son terme un processus entamé par Benoît XVI puisque celui-ci avait, en 2009, intégré la Commission Ecclesia Dei dans l’ensemble des organismes relevant de la Congrégation tout en lui conservant son autonomie d’action.
La Commission Ecclesia Dei avait en effet été créée en juillet 1988 par le pape saint Jean-Paul II par le Motu Proprio Ecclesia Dei Afflicta. Mgr Marcel Lefebvre ayant posé un acte schismatique en consacrant le 30 juin 1988 des évêques sans mandat du Siège Apostolique, saint Jean-Paul II avait voulu constituer une instance capable d’aider à rester dans la communion de l’Eglise les personnes ou les groupes qui avaient jusque-là suivis Mgr Lefebvre mais qui ne voulaient pas entrer dans le schisme, leur sensibilité liturgique étant prise en compte et les structures de vie et d’action dont ils s’étaient doté étant maintenues autant que possible dans la structure ecclésiale.
La décision du pape Benoît XVI, par le Motu Propio Summorum Pontificium de juillet 2007, d’ouvrir plus largement la possibilité pour les prêtres de célébrer selon le missel de 1962, désormais considéré comme « forme extraordinaire du rite romain », et d’élargir pour les évêques la possibilité de concéder de manière durable à des groupes stables de fidèles l’usage de cette forme extraordinaire, tant pour la Messe que pour la célébration des sacrements, avait élargi les compétences de la Commission à qui la supervision de l’application de ces dispositions avait été confiée.
Parallèlement, le supérieur de la Fraternité Saint-Pie-X, premier successeur de Mgr Lefebvre, Mgr Fellay, voyait son mandat arriver à son terme. Il avait voulu mener avec le Saint-Siège qui avait toujours déclaré sa disponibilité des discussions en vue de résorber le schisme. Le 21 janvier 2009, le Pape Benoît XVI avait concédé la levée de l’excommunication frappant les 4 évêques ordonnés par Mgr Lefebvre, ce qui avait été un geste d’apaisement (« de grâce », dit le Motu Proprio du pape François), malheureusement aussitôt entaché par les déclarations négationnistes de l’un d’entre eux, Mgr Williamson, qui a fini par être exclu de la Fraternité. Des rencontres avaient pu s’ouvrir néanmoins. La Fraternité a fait valoir ses griefs à l’égard de l’Église, précisant les points où elle reproche au Magistère solennel tout autant qu’au Magistère ordinaire et universel de l’Église de manquer à la fidélité au dépôt reçu des Apôtres, et elle a reçu des réponses précises du Saint-Siège, déjà sous la conduite du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à ce moment-là le cardinal Müller. Ces discussions n’avaient cependant pas permis d’aboutir à un accord réel, elles avaient été interrompues. Le Saint-Père, on le voit, ne se résout pas au schisme. Il partage la conviction qu’avait exprimée le futur Benoît XVI que bien des schismes dans l’histoire auraient pu être évités au prix d’un travail théologique sérieux mené par les différentes parties qui s’opposaient.
En intégrant totalement le champ couvert par la Commission Ecclesia Dei dans la compétence de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le Saint-Père entérine le fait que les communautés et autres sociétés sacerdotales à qui l’usage de la forme extraordinaire du rite romain a été accordée relèvent du droit ordinaire de l’Église, d’autre part il remet en lumière la nécessité de discussions doctrinales approfondies avec la Fraternité Saint-Pie-X. Les points en jeu ne sont pas des détails. Il ne suffit pas d’insister sur la réalité sacrificielle de l’Eucharistie, encore faut-il préciser ce qu’est ce sacrifice qui, en régime chrétien, ne saurait être une prolongation des sacrifices païens ni même des sacrifices du Temple ; il ne suffit pas de se réclamer de la Tradition, encore faut-il rendre clair ce qu’est la Tradition du Christ à ses Apôtres qui ne saurait n’être que le poids du passé s’imposant à toutes les générations ; il ne suffit pas d’affirmer que la religion catholique est la seule vraie, encore faut-il expliquer en quoi cette vérité exclusive honore la puissance salvifique du Christ qui a acquis le pouvoir de répandre son Esprit-Saint en tous les hommes pour attirer tous les hommes.
Monseigneur de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims
Mgr de M.-B., qui doit être un grand intellectuel (futur académicien ?), produit des textes compliqués et incompréhensibles pour les sans-dents et ceux-qui-ne-sont-rien dans l’Eglise-dans-bas dont je fais partie.
L’année dernière est paru un long texte CEF de lui sur les questions des mœurs pédophiles écclésiastiques : aussi énigmatique que celui présent, avec une analyse qui m’a semblé en rester aux périphéries (certes, c’est à la mode franciscaine) de la question et ne pas aborder le vrai cœur du drame.
Ce qui est très rigolo (indépendamment du fonds de l’affaire), c’est que ce Mgr écorne volontiers le latin.
Et par deux fois lorsqu’il cite ‘Ecclesia Dei adflicta’ puis ‘Summorum Pontificum’. Il écrit afflicta et Pontificium…
Où va-t-on si les évêques aujourd’hui ne connaissent plus le latin?
Après, ça va nous enseigner la doctrine?
De cette bouillie difficile à comprendre je retiens surtout le mot de schisme, schismatique dont l’Archevêque semble se repaître. Ce terme est totalement inapproprié car il y aurait schisme s’il y avait remise en cause des Dogmes et de la Doctrine : la désobéissance (car c’est le mot vrai) de Monseigneur Lefebvre n’est pas le grand schisme d’Orient ; ce courageux évêques n’a remis en cause ni les Dogmes ni la doctrine ni le Pape.
D’autre part Monseigneur Lefebvre et les évêques furent frappés de “suspens a Divinis” ce qui n’est pas une excommunication.
Eric connaît-il bien sa théologie et le Canon ? Il est vrai que cela fait partie des mensonges répétés en boucle et qui, comme le disait Lénine en 1917, deviennent à force des vérités !
Penser qu’il puisse y avoir une vague éventuelle confusion entre les sacrifices païens et le Sacrifice du Fils de Dieu relève de je ne sais quoi; les tourterelles ou les agneaux s’offraient-ils de leur propre volonté pour racheter les fautes de leurs bergers ? Alors que le Christ s’est donné (il avait les moyens divins pour échapper).
En 2004 j’avais contacté le curé de la paroisse Saint Paul-Saint Louis afin que, le samedi 26 juin 2004 à 16 H, l’abbé Christian-Philippe Chanut, alors curé de Milly la Forêt, puisse célébrer la messe de Requiem selon la forme traditionnelle en hommage à Georges Cadoudal inhumé durant les Cent Jours dans cette église. Le Souvenir Chouan de Bretagne organisait les cérémonies de mémoire pour les 200 ans de l’exécution du Chouan le 25 juin 1804 J’aurais été messager du Malin que je n’aurais pas rencontré une opposition aussi farouche ; pourtant l’entretien avait lieu dans la sacristie et le prêtre allait dire sa messe source de paix et miséricorde. Lorsque je rencontrais l’abbé Chanut il ne fut pas étonné.
C’est ainsi que lorsque le curé de Saint Paul saint Louis a été sacré évêque par Lustiger je me suis dit que l’on avait pas grand chose à attendre, pour l’application du Motu Proprio, de Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort.
Si la congrégation pour la doctrine de la foi tape du poing sur la table et exige de Moulins-Beaufort qu’il fasse célébrer au moins une ou deux messes en forme extraordinaire chaque dimanche dans son diocèse, il sera bien obligé de s’exécuter, non ?
En fait, le problème vient aussi de là : c’est un des rôles de Rome de veiller à ce que tous les évêques veuillent bien appliquer les décisions prises pour l’Eglise universelle.
Puisse la congrégation pour la doctrine de la foi être plus énergique que ne l’a été la commission Ecclesia Dei !
Un petit détail a échappé à l’archevêque de Reims: le premier successeur de Mgr. Lefèbvre en qualité de supérieur général de la FSSPX n’était pas Mgr. Fellay, mais l’Abbé Franz Schmidberger. Ce dernier a occupé la fonction de supérieur général de 1982 à 1994, durant des années durant lesquelles Mgr Lefèbvre vivait encore.
Mgr Fellay ne fut élu comme supérieur général qu’en 1994 et il le resta jusqu’en 2018.
Je ne partage pas du tout l’admiration exprimée ci-dessus pour ce grand ‘intellectuel’ que serait Mgr Moulins-Beaufront (sic). Il embrouille tout, notamment en ne relatant pas correctement les faits au sujet de Mgr Lefebvre et la FSSPX.
De plus, je signale un point seulement, il convient de lui rappeler prière du ‘SUPRA QUAE’ du canon romain:
‘Sur cette offrande, daigne jeter un regard favorable et serein, et les accepter comme vous avez bien voulu accepter les présents de votre serviteur Abel le Juste, le sacrifice de notre patriarche Abraham, et celui que vous offrit votre grand-prêtre Melchisédech, sacrifice saint, victime immaculée.’ (traduction du Barroux).
Le ‘responsable’ de la doctrine au sein de la CEF a une bien piètre (confuse à souhait) vision de la religion, comme d’ailleurs la plupart de ses collègues. Et je n’en attends pas trop de leur part, encore moins de Rome, qui évacue peu à peu les évêques gardant la doctrine: François les remplace dès qu’il peut…
Combien de temps tiendront les communautés ‘Ecclesia Dei’ ? Et leur expansion ? Surement limitée à de rares diocèses.
Je peux témoigner que, dans un diocèse du centre de la France, l’official du diocèse contrôle chaque mois le petit troupeau de la forme extraordinaire… Régime de liberté surveillée, jusques à quand ?
Veuillez excuser mon erreur dans le SUPRA QUAE, j’ai mis ‘daigne’ alors qu’il s’agit bien sûr de ‘daignez’…
Je reviens sur le schisme évoqué dans un commentaire comme ‘remise en cause des Dogmes et de la Doctrine’; ça c’est l’hérésie. Le schisme, c’est se séparer du Christ-Tête et de Son Corps mystique qu’est l’Eglise. Effectivement, c’est au delà de la désobéissance, au moins apparente…
Il est toutefois judicieux de rappeler que Mgr Lefebvre était ‘suspens a divinis’ depuis juillet 1976 (Paul VI) et que l’opposition (doctrinale) de Mgr Lefebvre au Concile date au moins de 1974 (les Visiteurs), même si Rome ne s’est saisi sérieusement de la question ‘doctrinale’ qu’en 2000 environ, comme le rappelle un vaticaniste bien connu. Et c’est dès 1975 que Mgr Mamie a retiré ses autorisations à Mgr Lefebvre.
En fait, les questions doctrinales sont nombreuses et immenses, touchant à l’essence même de notre religion. Oecuménisme, Liberté religieuse, Collégialité, Messe, Sacrements,… C’est la notion même d’Eglise qui est subvertie et la notion même de Rédemption qui est atteinte.
Mgr de M-B est un pur produit du Concile… comme la plupart de ses collègues. Qu’en attendre ?
Cherchant patiemment des informations claires sur la situation des communautés dites traditionnelles, je regrette que cette déclaration ne m’apporte pas beaucoup de lumière… Mais je note que ces communautés, fidèles aux positions de Mgr Lefebvre, se sont constituées il y a maintenant plus de 50 ans, et ont prospéré depuis. Bien que restant très minoritaires, elles donnent plus de 20% des séminaristes, et leur nombre augmente chaque année. Tout se passe donc comme si ces communautés étaient spontanément composées de familles plus attachées à l’Eglise et à son enseignement, que ce n’est le cas chez les pratiquants de la majorité.
La CEF ne s’est-elle donc jamais interrogée sur ce phénomène, qui conditionne l’avenir de l’Eglise ?
Comment l’explique-t-elle ?
Ne s’est-elle pas aperçu que ces communautés traditionnelles développent leurs séminaires, dans le même temps qu’elle ferme les siens ?
Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Si la FFSPX n’était pas oeuvre de Dieu comme le prétendent tous ces adorateurs du Concile, il y a belle lurette qu’elle aurait disparu, mais c’est marrant, elle a de plus en plus de séminaristes et si elle n’était pas persécutée par les tenants du concile et même certaines communautés on va dire Ecclesia Dei, elle se développerait encore plus. Quant aux propos sur le shisme de Mgr Lefèvre, j’aimerai bien que ce Mgr nous précise combien d’évêques sont hérétiques, combien de prêtres le sont aussi et quand l’église qui est en France commencera à exécuter “les ordres” de Rome par ex pour supprimer les absolutions collectives sans énoncé des péchés, cette pratique est encore très courante, on n’est pas très loin des protestants.