Notre confrère Paix Liturgique revient cette semaine (lettre n°658) sur l’application du Motu Proprio à Saint Germain en Laye. Paix Liturgique évoque cette demande déjà ancienne dans la sous-préfecture des Yvelines où jusqu’ici le Motu Proprio n’était pas appliqué. La communauté de la chapellenie Notre-Dame de France du Port-Marly administrée par les prêtres de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre a emménagé provisoirement à Saint-Germain en Laye pendant la durée des travaux de l’église Saint-Louis du Port-Marly (toujours en cours). Paix Liturgique a fait réaliser un sondage qui traduit la réalité de cette demande. Alors peut-être faut-il (Vous pouvez retrouver le lien pour contribuer au coût de ce sondage en bas de l’article).
Importante commune des Yvelines (40 000 habitants), Saint-Germain-en-Laye compte encore deux paroisses (Saint-Germain et Saint-Léger) et donne son nom à un doyenné comportant aussi les groupements paroissiaux de Fourqueux-Mareil, de Marly-le-Roi et de Chambourcy.
Des la publication du motu proprio Ecclesia Dei adflicta de 1988, des familles de la ville ont demandé à leur curé la célébration de la liturgie traditionnelle. Face au refus de l’évêque de l’époque, elles ont pour la plupart rejoint le groupe de Port-Marly. Au moment du motu proprio de 2007, une demande rassemblant 40 familles représentant près de 200 âmes est exprimée au curé d’alors qui la soumet à son conseil paroissial qui refuse d’y donner suite « en raison des événements de Port-Marly », lesquels datent de près de 20 ans ;! Régulièrement renouvelée depuis 2007, cette demande a tout aussi régulièrement été repoussée soit « parce qu’il n’y a pas de prêtre désireux de la célébrer » soit « parce qu’il n’y a pas de lieu de culte disponible ».
Or, depuis le 15 janvier 2017, la chapelle des franciscaines de Saint-Germain-en-Laye accueille chaque dimanche, et même désormais chaque jour, la célébration de la forme extraordinaire du rite romain en raison de la fermeture temporaire de l’église Saint-Louis de Port-Marly pour des travaux qui n’en finissent pas. Et, chaque dimanche ou presque, aux habituels fidèles de Port-Marly, se joignent de nouveaux fidèles habitant Saint-Germain-en-Laye heureux ou tout simplement curieux de participer à cette messe si longtemps prohibée dans leur ville.
Les résultats
Voici les résultats de ce sondage réalisé par le cabinet Progress Conseil auprès d’un échantillon de 412 catholiques déclarés sur un échantillon de 664 personnes représentatives de la population de 18 ans et plus résidant à Saint-Germain-en-Laye (62%). La passation des enquêtes a été réalisée par téléphone selon la méthode des quotas du 12 avril au 2 mai 2018.
En compliment figure un comparatif des principaux résultats de cette enquête avec ceux du sondage réalisé du 30 novembre au 8 décembre 2009 par le cabinet JLM Études dans l’ensemble du diocèse de Versailles .
33,7% des sondés déclarent assister à la messe chaque semaine
8,7% une à deux fois par moissoit au total 42,4% de pratiquants selon les critères contemporains
13,8% pour les grandes fêtes
23,5% occasionnellement
20,1% jamais2) Connaissance du motu proprio
52,7% de l’ensemble des catholiques du diocèse déclarent connaître le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI contre 47,3% qui n’en ont jamais entendu parler. Les résultats au niveau diocésain étaient forts différents puisque 69,2% avaient entendu parler du motu proprio contre 30,2% qui l’ignoraient et 0,6% qui ne répondaient pas. L’explication de cette difference réside sans doute dans le temps qui passe puisqu’en 2009 le motu proprio n’avait que deux ans et que le pape était toujours Benoît XVI.
De fait, chez les catholiques qui pratiquent au moins une fois par mois, le résultat se rapproche de celui du sondage diocésain puisqu’ils sont 77,1% à être au courant de l’existence du motu proprio contre seulement 22,9% qui l’ignorent (82,7% contre 17,3% lors du sondage diocésain de 2009).3) Perception du motu proprio
43,4% des sondés trouvent normale la coexistence des deux formes du rite romain au sein de leur paroisse (contre 60,1% en 2009 pour l’ensemble du diocèse) ; 24,3% la trouvent anormale et 32,3% ne se prononcent pas (18,9% lors du sondage diocésain de 2009).
Le résultat local de 2018 est en recul par rapport au résultat diocésain de 2009. Toutefois, la part de fidèles qui jugent « anormale » cette coexistence demeure proche de celle relevée par le sondage diocésain : 24,3% aujourd’hui contre 21,1% à l’époque. Plus qu’à un changement d’opinion des catholiques de Saint-Germain-en-Laye à l’égard du motu proprio, c’est à la méconnaissance que les catholiques ont aujourd’hui du motu proprio que ce recul semble devoir être attribué : de fait, le nombre de sondés ne répondant pas passe de 18,9% en 2009 à 32,3% en 2018. N’oublions pas en outre que sous Benoît XVI, à l’époque du précédent sondage, le thème de la plus grande dignité des célébrations liturgiques était central.4) Participation à la forme extraordinaire
À la question « Si la messe était célébrée en latin et grégorien sous sa forme extraordinaire dans votre paroisse, sans se substituer à celle dite ordinaire en français, y assisteriez-vous ? », les catholiques pratiquants répondent :
Chaque semaine : 24%
1 ou 2 fois par mois : 19,4%Soit 43,4% des pratiquants actuels de Saint-Germain-en-Laye qui iraient au moins une fois par mois participer à une messe en latin et en grégorien selon le missel de 1962, à la condition que celle-ci leur soit proposée dans leur paroisse. Un résultat au final pas si éloigné que ça de celui enregistré en 2009 au niveau diocésain : 50,3%.