Intolerance and discrimination against Christians in Europe a traduit en anglais un entretien accordé par Paulus Kurt, lui-même chrétien d’origine orientale, membre du Conseil central des chrétiens orientaux en Allemagne (Zentralrat Orientalischer Christen in Deutschland, ZOCD). Il est en contact permanent avec chrétiens du Moyen-Orient réfugiés en Allemagne, auxquels il apporte son assistance. Ce qu’il dit est effrayant. En voici des extraits.
Récemment, vous avez déclaré, lors d’une conférence de presse tenue avec d’autres organisations de défense des droits de l’homme, que les chrétiens du Moyen-Orient ont raison d’avoir peur, même en Allemagne. Ils sont harcelés par les musulmans radicaux dans les camps où ils doivent séjourner six mois quand ils arrivent en Allemagne. Quand avez-vous entendu parler de ces cas, pour la première fois?
Ce n’est pas un problème nouveau en Allemagne. Les chrétiens qui ont vécu longtemps à côté de musulmans en ont déjà fait l’expérience. Voici deux ou trois années, une famille irakienne à Freising ne put plus supporter plus longtemps les brimades infligées dans le centre d’accueil et décida volontairement de rentrer en Irak. Lorsque des masses de réfugiés sont arrivées l’été dernier, je n’avais aucun doute que ces gens seraient logés tous ensemble et que nous allions devoir faire face à des problèmes. En juillet dernier, j’ai mobilisé d’autres chrétiens et constitué un groupe de soutien à proximité [du district de Freising, près de Munich]. Sitôt fait, nous commençâmes à recevoir les premières demandes. C’était en août dernier. Le groupe de soutien a été agrandi pour pouvoir aider les gens dans toute l’Allemagne. Beaucoup sont actifs au sein du Conseil central et la plupart d’entre eux connaissent bien les mêmes problèmes qu’affrontent les réfugiés parce que leurs familles en ont expérimentés de semblables.
Avez-vous contacté les autorités? Comment ont-elles réagi?
Nous avons d’abord contacté les directeurs de ces centres pour attirer leur attention sur ce problème. On leur a d’abord demandé s’ils étaient au fait des problèmes et à quel point. Ils ont d’abord tenté de les dissimuler, arguant du surpeuplement des foyers. Nous continuions à prendre soin des gens, mais nous avons remarqué que leur situation était encore pire que ce qu’on nous en avait dit. Nous avons alors contacté les autorités et même des hommes politiques, mais nous n’avons quasiment obtenu aucun soutien. Nous avions confiance dans ce qu’on nous avait dit: l’Allemagne est un pays laïc et un État de droit. Les autorités nous ont déclaré que les gens qui venaient ici cherchaient la sécurité et devaient vivre tous ensemble pacifiquement. Mais ils n’ont fait aucune proposition pour qu’on y parvienne. La plupart du temps, les autorités manquent de connaissances culturelles et historiques.
À quelle aide vous attendiez vous?
Nous voulions que les autorités admettent le problème et le règle ; alors les choses pourraient changer. Les chrétiens constituent une minorité parmi les réfugiés. Quand ils se plaignaient, rien ne se passait ou les solutions prenaient trop de temps. Les gens avaient peur pour leurs vies. […] Le second problème, c’est que les traducteurs étaient des musulmans et étaient du côté des accusés [de violence contre les chrétiens]. J’ai eu connaissance de cas où des traducteurs accompagnant des chrétiens à la police, leur disaient en route qu’ils pouvaient dire adieu à leur droit d’asile s’ils maintenaient leurs plaintes. J’ai été le témoin de retrait de plaintes de la part de chrétiens qui avaient été menacés. […] C’est difficile pour les chrétiens d’obtenir le soutien des autorités. Dans les foyers gérés par des musulmans, les chrétiens sont contraints à ne rien dire.
Source Christanophobie Hebdo.
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